Face aux multiples difficultés que rencontrent les producteurs de la filière cajou, certains ont décidé de prendre leur destin en main. Pour ce faire, ils souhaitent se débarrasser de certains affairistes et politiciens qui ne cessent de conduire cette filière à la dérive. Selon Alex N’guettia, il est temps de remettre la filière aux producteurs. Il estime que ceux qui souffrent dans les plantations sont toujours marginalisés, précisant que des politiciens se sont insérés dans la filière. Comme tous les producteurs, mécontents de la gestion de leur filière qui emploie plus d’un million de personnes, il dénonce la propension de certains individus qui viendraient dans la filière pour, dit-il, se faire un nom. Alex N’guettia demande que l’accent soit mis sur la qualité qui induit implicitement le prix d’achat. La menace à l’horizon est de voir les producteurs refuser les prélèvements car selon lui «5,5 FCFA/kg c’est beaucoup». Toute chose qui lui fait dire que « les fonds des paysans sont dilapidés». L’Intercajou est dans sa ligne de mire. Il demande par conséquent «la restructuration du conseil d’administration ». En tant que producteur, s’élève contre le fait que depuis deux ans le produit des producteurs ivoiriens est mal payé et cela n’émeut pas ceux qui ont en charge la filière. Pour lui, il ne faut pas attendre la fin de la campagne pour donner de la voix. «Les paysans ont besoin des gens capables de les aider » estime-t-il. Le président de Béhégbin ne s’arrête pas en si bon chemin. Il poursuit son coup de gueule contre le conseil d’administration en appelant à une reprise en main de la filière par les producteurs eux-mêmes. L’avenir du cajou ivoirien réside dans sa gestion. Raison pour laquelle, il invite les uns et les autres à quitter le terrain politique pour ne voir que l’intérêt des producteurs. La formation accrue des producteurs sur la question de la qualité est au centre de ses préoccupations. A l’en croire «la Côte d’Ivoire a exporté des centaines de tonnes de produit de mauvaise qualité cette année». Il a dénoncé ces sorties hasardeuses qui ont eu pour conséquence néfaste de bloquer des centaines de tonnes de produit dans les zones de production. Il en veut à l’Intercajou qui aurait diffusé de fausses informations relatives au prix d’achat bord champ. Toute chose qui, selon lui, nécessite un toilettage de l’Intercajou qui a failli à sa mission. Alex N’guettia demande donc au comité de veille l’application des décisions arrêtées et une mesure d’endiguement de la concurrence déloyale des exportateurs en vue de la campagne prochaine. Il affirme que la variation à la baisse des prix d’achat depuis trois campagnes est due à «la voracité de certains individus tapis à l’Intercajou et qui se sucrent sur le dos des producteurs». M. Touré Abdoulaye, président de l’Intercajou que nous avons joint le dimanche 28 juin 2009 a dit sa part de vérité. Selon lui, tout ce qui se raconte n’a rien à avoir avec l’Intercajou qui est une institution. A la vérité, selon le président de l’Intercajou, il y a des gens qui formulent des critiques, malheureusement, ils ne savent pas de quoi ils parlent’’. Précisant que l’Intercajou ne représente pas que les intérêts des coopératives. Par ailleurs, il a fait l’anecdote selon laquelle la mesure de suspension de la commercialisation est toujours maintenue et que des sanctions ont été prises pour les éventuels tricheurs. En le disant, il met en garde, Alex N’guettia et d’éventuels tricheurs qui pensent pouvoir distraire l’Interjou.
Honoré Kouassi
Honoré Kouassi
