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Politique Publié le lundi 29 juin 2009 | Le Temps

Enrôlement des Ivoiriens de France / Me Gervais teti :“La Cei centrale a sous-estimé nos difficultés”

A quelques jours de la fin de l'enrôlement des Ivoiriens de France, nous avons rencontré Maître Gervais Téti, président de la Commission électorale locale pour un point de ce processus démarré depuis le 11 juin dernier.

L'enrôlement des Ivoiriens de France a commencé depuis le 11 juin 2009, peut-on faire un bilan avant la fin de ce processus fixé pour le 30 juin ?
Au niveau des membres de la Cei locale, il faut dire que les choses se sont très bien passées. Nous avons travaillé en parfaite harmonie. Sur le terrain, ça été une grande fierté dans la mesure où les Ivoiriens sont venus massivement se faire enrôler. Franchement, on ne s'attendait pas à une si forte et grande mobilisation. Nous avons donc mis sur place, une organisation de sorte qu'on puisse prendre le plus grand nombre d'Ivoiriens. Nous essayons au fur et à mesure, d'améliorer ce dispositif en fonction des difficultés qui se présentent à nous. La preuve, il y a eu une forte affluence le week-end du 20 au 21 juin dernier. Ce qui a créé de gros incidents. Face à cette situation, nous avons décidé de prendre trois machines sur le stock de doublure des machines Sagem pour renforcer l'équipe du Boulevard Suchet, de sorte à avoir 5 équipes.

Les Ivoiriens se plaignent d'un désordre au niveau de l'organisation pratique…
Il n'y a pas eu de désordre, c'est la logique des choses. La France est le pays qui accueille la plus forte diaspora ivoirienne de l'étranger. Ces affluences étaient donc prévisibles. Mais nous avons été confrontés à un gros problème de salles d'enrôlements. Au départ, nous avons prévu trois centres : le 102 Avenue Raymond Poincaré (Ambassade de Côte d'Ivoire), le 24 Boulevard Suchet et le 7-11 rue Macérant. Malheureusement, au dernier moment, le centre de la rue Macérant a été retiré pour des raisons de sécurité. Nous étions obligés de transférer les 5 équipes prévues à Macérant à l'ambassade. Ce site est certes le plus connu, mais il est facile d'accès au niveau du transport par rapport à Suchet. Si on nous avait donné l'autorisation de louer des salles pour décongestionner ces équipes, il allait avoir beaucoup plus de lisibilité. Et les Ivoiriens ne se seraient pas massés pour créer des troubles que nous avons connu le week-end dernier.

Dès qu'il est midi les centres sont fermés pour la pause déjeuner. Pourquoi ne pas faire des pauses alternées de sorte que l'enrôlement puisse continuer pendant que certaines équipes sont en pause ?
Dès le départ, nous avons posé ce problème. Nous avons fait comprendre qu'on pouvait éviter une rupture entre 13h et 14h, pour ne pas rendre la vie difficile aux Ivoiriens qui viennent s'enrôler. Cela risquera d'entraîner un temps mort. Ça va faire une grande masse car, à ceux qui son là depuis le matin, vont s'ajouter ceux qui arrivent l'après-midi pendant que les équipes sont en pause déjeuner. En prévision à cette situation, nous avons proposé une pause alternée dans tous les centres. Mais nous travaillons avec l'équipe de la Sagem qui nous a fait comprendre que le contrat qu'elle a signé avec les restaurateurs les oblige à prendre une pause déjeuner groupée de toute l'équipe. Mais aujourd'hui, la réalité nous a donné raison avec les incidents du week-end dernier. Donc depuis ce mardi 23 (Ndlr interview réalisée le 23 juin 2009), il y a une pause alternée, de sorte à avoir une continuité du service.

Ce désordre vient aussi de la capacité des machines à enrôler que 75 personnes par jour. Ce qui est très faible par rapport au nombre des Ivoiriens qui doivent se faire enrôler chaque jour. Ne serait-il pas possible d'augmenter cette capacité en fonction de la réalité du terrain ?
Nous sommes confrontés à un problème de temps. La préfecture de police de Paris nous a accordé un temps de travail de 10h à 19h du lundi au vendredi et de 8h à 17h pour le week-end. Nous n'avons pas le droit de dépasser cette fourchette. La capacité des machines n'est pas de notre ressort. Elles ont été programmées de la sorte depuis Abidjan…

Êtes-vous convaincu que tous les Ivoiriens de France seront enrôlés d'ici le 30 juin ?
Il faut que les Ivoiriens se rendent dans les centres d'enrôlement. Il ne faut pas compter sur une éventuelle prorogation. Une telle décision a des aspects financiers, et la composition de la Cei centrale ne nous donnera pas le temps matériel pour mettre cette question sur la table des discussions. Pour être franc avec vous, si on ajoutait une semaine de plus, je ne suis pas convaincu de pouvoir enrôler tous les Ivoiriens de France. Contrairement aux prévisions qui ont été faites par la Cei qui estimait les Ivoiriens de France à 21000, nous sommes en réalité entre 80 et 120000 Ivoiriens en France.

Tout a été faux au départ ?
Quelque part oui, parce que la Cei s'est basée sur les chiffres de l'ambassade. Vous savez que ce ne sont pas tous les Ivoiriens qui ont une carte consulaire, et ce ne sont pas tous les Ivoiriens qui ont une carte de séjour. Ce ne sont pas aussi tous les Ivoiriens qui militent dans des associations ou des partis politiques. Donc, il y a des gens qui sont dans la nature mais qui ont le droit de se faire enrôler. La Cei a largement sous-estimé la population ivoirienne de France parce que cela a des répercutions financières. Dont il faut faire avec ce qu'on a.

Nous parlons en gros des difficultés des centres de Paris. Vous n'êtes pas sans ignorer qu'en province, il y a un gros problème de centre d'enrôlement ?
C'est vrai, il y a de gros problèmes en Province. Chaque jour, nous recevons des plaintes venant de ces villes de l'Intérieur. Les Ivoiriens qui sont à Nantes, Rouen et autres… En clair, les villes où il n'y a pas de centre d'enrôlement. Mais comme je vous l'ai dit, la décision ne vient pas que de nous. Les centres "choix" ont été ciblés et choisis depuis Abidjan par arrêté, sur la base de la présence d'un consulat dans une ville. On ne peut pas louer des salles en dehors des bâtiments qui appartiennent à la Côte d'Ivoire pour faire l'enrôlement. Cela permet à nos compatriotes d'être protégés par l'immunité diplomatique. La police française ne pourra pas pénétrer dans nos locaux pour interpeller un Ivoirien qui est venu se faire enrôler.

Osiris Axel-Cédric à Paris
osirisaxelcedric1@yahoo.fr
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