Il paraît qu'ils sont une fierté pour la Côte d'Ivoire. C'est donc pourquoi, on doit les exhiber. Les montrer aux touristes qui empruntent la destination Côte d'Ivoire. Les fanicos qui mouillent le linge sale - parce qu'ils ne les lavent pas - dans les eaux boueuses de la forêt du Banco, sont, semble-t-il, des produits touristiques. Un produit salissant qu'on ne s'empêche pas d'exhiber aux étrangers qui viennent vers nous. Qu'y a-t-il de merveilleux dans les eaux sales, pour qu'elles constituent une fierté ? En tout cas, rien du tout. Ces fanico qui sont sur l'autoroute du Nord, font partie des démembrements de la misère ivoirienne. C'est parce qu'ils sont dans un état de dénuement total qu'ils ont choisi ce site qui leur sert de gagne-pain. C'est parce qu'ils n'ont pas aussi les moyens d'honorer des factures de la Sodeci qu'ils sont en plus allés là-bas, dans cette mare d'eau usée qui est en réalité, une fabrique de bactéries. C'est ce qu'on montre avec fierté aux Blancs qui viennent en Côte d'Ivoire. Et il y a même une navette qui les y conduit sans qu'ils le demandent. Evidemment, ils rient de notre misère qu'on leur fait découvrir avec fierté. Puisqu'il n'y a rien de merveilleux et d'exotique dans cette boue de la forêt du Banco. On veut désormais exalter nos misères, à défaut de les solutionner. Il est clair que les favelas ne seront jamais un produit touristique. Tout comme Soweto qui ne sera jamais un produit touristique à Joburg. Certes les lavandiers du Banco ne sont pas un bidonville. Mais c'est tout comme. Ce sont des laissés-pour-compte de la modernisation d'Abidjan. Alors de grâce, montrons autres choses aux Blancs. Et pas ce qui devrait faire notre honte. La Côte d'Ivoire a nettement mieux que ça à proposer, dans le monde du tourisme.
Gb08301660@yah.fr
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