Les choses sérieuses viennent véritablement de s’engager, pourrait-on dire, en ce qui concerne la mise en place du Conseil d’administration du Bureau ivoirien du droit d’auteur (BURIDA), étape finale de la rétrocession de la gestion de cet organisme à ses “associés”.
L’histoire nous dira si les “associés” de cette importante structure, dont l’influence décisive des productions sur la marche de la société globale, sauront tirer le meilleur parti de cette généreuse décision du président Laurent Gbagbo, qui met ainsi les créateurs, toutes catégories confondues, face à leurs responsabilités. Cette décision, on le sait, est une réponse à une requête depuis longtemps formulée par ces créateurs, suite à leurs nombreuses récriminations contre certaines interventions de leur tutelle, jugées par eux de pas toujours heureuses, dans la gestion quotidienne de cette maison.
Le BURIDA devient ainsi à présent, une “Société civile de type particulier”. Il faut souligner, au passage, qu’à la grande satisfaction de ses “associés”, le BURIDA a réussi à conserver sa dénomination initiale qu’il a risqué de perdre à un moment de son parcours.
Eviter les erreurs du passé
Des perspectives heureuses sont ainsi espérées par les “associés” de cette nouvelle société dont les candidats au poste de PCA ont commencé à dévoiler leurs programmes de gestion en cas d’élection.
Cependant, à la lecture de ce qui a été dévoilé jusque-là, il faut craindre que le “BURIDA nouveau” promis ne ressemble comme deux gouttes d’eau à l’ancien BURIDA, ce qui serait vraiment dommage.
La première précaution à prendre pour qu’il n’en soit pas ainsi, c’est d’éviter que, comme cela a été toujours le cas dans le passé, le BURIDA soit perçu avant tout comme l’affaire des seuls artistes musiciens, même si nul ne saurait nier que le nombre écrasant de ceux-ci doit peser dans la balance. Seulement, pour la gestion des intérêts communs, la sagesse commande que l’on aille, quand le besoin se fait sentir, chercher les compétences où qu’elles se trouvent, et il n’est pas dit que les artistes musiciens, même s’ils comptent indiscutablement en leur sein des personnes de grande qualité, sont les seules aptes à diriger le BURIDA.
Solliciter toutes les compétences
Or, dans le jeu actuel, les choses se présentent sous un angle tel que même la candidature d’un homme d’expérience et de sagesse comme Léonard Groguhet et bien d’autres, qui ont eu à maintes reprises à œuvrer pour le maintien de la cohésion au sein de la famille des créateurs, n’aurait aucune chance de prospérer.
C’est pourtant le lieu d’attirer l’attention des différents candidats au poste de PCA du BURIDA sur la nécessité d’accorder une attention particulière aux autres corporations de créateurs, à savoir les plasticiens et les auteurs littéraires, pour ne citer que ceux-là, confrontés à des problèmes spécifiques qui n’ont jamais été pris en compte par les précédents gestionnaires de cette maison commune.
Pour ce qui est des auteurs d’“œuvres dramatiques et dramatico-musicales” et d’“œuvres de création littéraire” par exemple, il est connu que les Directeurs généraux successifs n’ont jamais travaillé à percevoir les droits dont les barèmes sont spécifiés au Chapitre II portant “Taxations” (P. 34), et dont les détails des articles 41 et 42 figurent respectivement aux pages 37 et 38 du fascicule récapitulatif des “Statuts, Règlement Général et Textes Annexes” du BURIDA, à sa création en 1981.
Les littéraires, victimes d’une gestion inéquitable
C’est dire que, contrairement à l’opinion erronée qu’on se fait d’eux habituellement et selon laquelle les membres de ces deux corporations n’apporteraient aucune contribution au renflouement de la caisse du BURIDA, ce sont plutôt eux qui ont des raisons de se plaindre de la négligence coupable dont le BURIDA a jusqu’ici fait preuve à leur égard, en ne percevant pas leurs droits. De fait, il est à souligner que, par méconnaissance, une confusion impardonnable a semble-t-il jusqu’ici été faite par les anciens gestionnaires du BURIDA, entre les “royalties” dues aux auteurs littéraires par leurs maisons d’édition et les véritables “droits d’auteurs” engendrés par l’exploitation publique et ou médiatique de leurs œuvres, dans les mêmes conditions que ceux des artistes musiciens.
Dans le passé, malgré nos multiples interpellations dans ce sens, il faut dire que les anciens directeurs généraux se sont toujours refusé à prendre des mesures visant à la collecte de ces droits, ce qui est hautement préjudiciable aux corporations des auteurs d’œuvres dramatiques et littéraires. Et pourtant, il suffirait seulement de veiller à ce que les régisseurs commis pour répertorier les droits des artistes musiciens sur les médias publics notamment, opèrent aussi dans les mêmes conditions, pour les autres créateurs.
Corriger les injustices
En vue de faire corriger cet état de fait inadmissible, j’ai soumis récemment à l’attention du président de l’Association des écrivains de Côte d`Ivoire, une préoccupation qui a fait l’objet d’une démarche commune auprès de Monsieur l’administrateur provisoire, lequel avait accepté l’idée de l’organisation d’un atelier pour arrêter des mesures correctives en ce sens, atelier qui n’a malheureusement pas pu voir le jour. C’est pourquoi, au moment où les différents candidats au poste de PCA du BURIDA peaufinent leurs programmes de campagne, je voudrais attirer leur attention sur la nécessité de prendre en compte ces « données techniques”, pour ne pas que leurs activités à la tête du BURIDA se limitent à la seule fonction de représentation.
C’est à ce prix seulement que les corporations autres que celle des artistes musiciens auront la place qui leur revient au sein du “BURIDA nouveau”, au lieu d’être considérées comme des “associés” marginaux.
Des réaménagements à effectuer
Il serait du reste souhaitable, dans les réaménagements à venir, que les sociétaires songent à redonner aux créateurs d’“œuvres de création littéraire” la place qu’ils avaient dans les anciens Conseils d’administration, où ils étaient représentés par deux administrateurs au lieu d’un à présent, surtout si l’on songe à leur poids moral, du fait que ce sont leurs textes qui sont utilisés dans la formation des esprits durant tout le cursus scolaire.
Adou Koffi
Professeur de philosophie Abidjan, le 22 juin 2009
Essayiste, auteur, écrivain,
Membre du Collège des auteurs littéraires
BP 46 Cidex 02 Abidjan 08
dagekof@yahoo.fr
L’histoire nous dira si les “associés” de cette importante structure, dont l’influence décisive des productions sur la marche de la société globale, sauront tirer le meilleur parti de cette généreuse décision du président Laurent Gbagbo, qui met ainsi les créateurs, toutes catégories confondues, face à leurs responsabilités. Cette décision, on le sait, est une réponse à une requête depuis longtemps formulée par ces créateurs, suite à leurs nombreuses récriminations contre certaines interventions de leur tutelle, jugées par eux de pas toujours heureuses, dans la gestion quotidienne de cette maison.
Le BURIDA devient ainsi à présent, une “Société civile de type particulier”. Il faut souligner, au passage, qu’à la grande satisfaction de ses “associés”, le BURIDA a réussi à conserver sa dénomination initiale qu’il a risqué de perdre à un moment de son parcours.
Eviter les erreurs du passé
Des perspectives heureuses sont ainsi espérées par les “associés” de cette nouvelle société dont les candidats au poste de PCA ont commencé à dévoiler leurs programmes de gestion en cas d’élection.
Cependant, à la lecture de ce qui a été dévoilé jusque-là, il faut craindre que le “BURIDA nouveau” promis ne ressemble comme deux gouttes d’eau à l’ancien BURIDA, ce qui serait vraiment dommage.
La première précaution à prendre pour qu’il n’en soit pas ainsi, c’est d’éviter que, comme cela a été toujours le cas dans le passé, le BURIDA soit perçu avant tout comme l’affaire des seuls artistes musiciens, même si nul ne saurait nier que le nombre écrasant de ceux-ci doit peser dans la balance. Seulement, pour la gestion des intérêts communs, la sagesse commande que l’on aille, quand le besoin se fait sentir, chercher les compétences où qu’elles se trouvent, et il n’est pas dit que les artistes musiciens, même s’ils comptent indiscutablement en leur sein des personnes de grande qualité, sont les seules aptes à diriger le BURIDA.
Solliciter toutes les compétences
Or, dans le jeu actuel, les choses se présentent sous un angle tel que même la candidature d’un homme d’expérience et de sagesse comme Léonard Groguhet et bien d’autres, qui ont eu à maintes reprises à œuvrer pour le maintien de la cohésion au sein de la famille des créateurs, n’aurait aucune chance de prospérer.
C’est pourtant le lieu d’attirer l’attention des différents candidats au poste de PCA du BURIDA sur la nécessité d’accorder une attention particulière aux autres corporations de créateurs, à savoir les plasticiens et les auteurs littéraires, pour ne citer que ceux-là, confrontés à des problèmes spécifiques qui n’ont jamais été pris en compte par les précédents gestionnaires de cette maison commune.
Pour ce qui est des auteurs d’“œuvres dramatiques et dramatico-musicales” et d’“œuvres de création littéraire” par exemple, il est connu que les Directeurs généraux successifs n’ont jamais travaillé à percevoir les droits dont les barèmes sont spécifiés au Chapitre II portant “Taxations” (P. 34), et dont les détails des articles 41 et 42 figurent respectivement aux pages 37 et 38 du fascicule récapitulatif des “Statuts, Règlement Général et Textes Annexes” du BURIDA, à sa création en 1981.
Les littéraires, victimes d’une gestion inéquitable
C’est dire que, contrairement à l’opinion erronée qu’on se fait d’eux habituellement et selon laquelle les membres de ces deux corporations n’apporteraient aucune contribution au renflouement de la caisse du BURIDA, ce sont plutôt eux qui ont des raisons de se plaindre de la négligence coupable dont le BURIDA a jusqu’ici fait preuve à leur égard, en ne percevant pas leurs droits. De fait, il est à souligner que, par méconnaissance, une confusion impardonnable a semble-t-il jusqu’ici été faite par les anciens gestionnaires du BURIDA, entre les “royalties” dues aux auteurs littéraires par leurs maisons d’édition et les véritables “droits d’auteurs” engendrés par l’exploitation publique et ou médiatique de leurs œuvres, dans les mêmes conditions que ceux des artistes musiciens.
Dans le passé, malgré nos multiples interpellations dans ce sens, il faut dire que les anciens directeurs généraux se sont toujours refusé à prendre des mesures visant à la collecte de ces droits, ce qui est hautement préjudiciable aux corporations des auteurs d’œuvres dramatiques et littéraires. Et pourtant, il suffirait seulement de veiller à ce que les régisseurs commis pour répertorier les droits des artistes musiciens sur les médias publics notamment, opèrent aussi dans les mêmes conditions, pour les autres créateurs.
Corriger les injustices
En vue de faire corriger cet état de fait inadmissible, j’ai soumis récemment à l’attention du président de l’Association des écrivains de Côte d`Ivoire, une préoccupation qui a fait l’objet d’une démarche commune auprès de Monsieur l’administrateur provisoire, lequel avait accepté l’idée de l’organisation d’un atelier pour arrêter des mesures correctives en ce sens, atelier qui n’a malheureusement pas pu voir le jour. C’est pourquoi, au moment où les différents candidats au poste de PCA du BURIDA peaufinent leurs programmes de campagne, je voudrais attirer leur attention sur la nécessité de prendre en compte ces « données techniques”, pour ne pas que leurs activités à la tête du BURIDA se limitent à la seule fonction de représentation.
C’est à ce prix seulement que les corporations autres que celle des artistes musiciens auront la place qui leur revient au sein du “BURIDA nouveau”, au lieu d’être considérées comme des “associés” marginaux.
Des réaménagements à effectuer
Il serait du reste souhaitable, dans les réaménagements à venir, que les sociétaires songent à redonner aux créateurs d’“œuvres de création littéraire” la place qu’ils avaient dans les anciens Conseils d’administration, où ils étaient représentés par deux administrateurs au lieu d’un à présent, surtout si l’on songe à leur poids moral, du fait que ce sont leurs textes qui sont utilisés dans la formation des esprits durant tout le cursus scolaire.
Adou Koffi
Professeur de philosophie Abidjan, le 22 juin 2009
Essayiste, auteur, écrivain,
Membre du Collège des auteurs littéraires
BP 46 Cidex 02 Abidjan 08
dagekof@yahoo.fr