La bataille est plus que jamais engagée entre les Editeurs de presse de Côte d'Ivoire, d'un côté, et les organisations de journalistes que sont le Syndicat national des agents de la presse privée de Côte d'Ivoire (Synapp-Ci) et l'Union nationale des journalistes de Côte d'Ivoire (Unjci), de l'autre. En réponse à la conférence de presse du Groupement des éditeurs de presse, animée par son président Denis Kah Zion le vendredi dernier, Guillaume Gbato et Criwa Zeli, respectivement secrétaire général du Synapp-Ci et président du conseil exécutif de l'Unjci, sont montés au créneau pour crier leur indignation. C'était hier au cours d'une conférence de presse qu'ils ont conjointement animée à la Maison de la presse. Selon Guillaume Gbato, il s'agit " de prendre à témoin l'opinion nationale et internationale, mais particulièrement l'ensemble des journalistes de Côte d'Ivoire sur la volonté manifeste des éditeurs de presse de ne pas appliquer la convention collective ". Après avoir lu son propos liminaire sur la situation et se prêtant aux questions, le secrétaire général du Synapp-Ci a fait clairement savoir aux éditeurs de presse que " l'application de la convention collective est une condition de la création de toute entreprise de presse. Nulle part, il n'est écrit qu'il faut obtenir les fonds avant l'application de la convention collective", a-t-il martelé. Très remonté contre l'attitude des patrons de presse, le conférencier a été formel : " Toutes les entreprises qui n'appliqueront pas la convention collective seront fermées. A partir de la fin du mois de juillet, nous allons saisir le procureur de la république et l'inspection du travail et nous allons demander la fermeture des entreprises qui refusent d'appliquer la convention. Ceux qui ne veulent pas l'appliquer iront au village". Par ailleurs, Guillaume Gbato ne manquera pas de condamner l'attitude jugée irresponsable du groupement des éditeurs de presse. Pour lui, ceux-ci veulent faire du " dilatoire ". A cet effet, il a appelé les journalistes à rester sereins et à s'organiser " Nous allons nous battre avec les textes en main et avec le droit. Ne restez pas les bras croisés", a-t-il lancé. Le président de l'Unjci, Criwa Zeli, a, pour sa part, convié l'ensemble des journalistes à la fin du mois de juillet pour décider de la conduite à tenir en cas de non application de la convention par les patrons de presse. S'agissant du nouveau moratoire demandé par le groupement des éditeurs de presse de Denis Kah Zion, il a tout tranché net : "nous n'accorderons pas de nouveau moratoire (…) l'Etat a fait sa part ". Bien qu'étant diamétralement opposés aux patrons de presse sur les questions de fond, nos deux conférenciers ont, comme le Gepci, exigé, que soit clairement remis le reliquat des 520 millions pour une bien meilleure répartition.
Jean Prisca
jeanprisca77@yahoo.fr
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