Vivant en France depuis l'âge de dix ans, Daouda Karaboué s'est fait un nom dans le handball français et mondial. Le portier de Montpellier souhaite, à travers sa structure « DK karaboué Cœur d'Afrique », aider le handball ivoirien à rebondir.
D'où est venu votre amour pour le handball ?
Le déclic est parti après que j'ai arrêté de jouer au foot. Mon éducateur, à l'époque, pratiquait le handball et m'a orienté vers cette discipline.
Quand votre carrière a-t-elle commencé ?
Ma carrière a réellement commencé en 1993 à Montpellier. En 1995, j'ai remporté mon premier titre de champion de France. Aujourd'hui, je totalise neuf titres de champion de France, quatre Coupes de la Ligue, cinq Coupes de France. J'ai également été champion d'Europe en 2006 à Zurich, champion olympique en 2008 à Pékin et champion du monde en 2009 en Croatie.
Le bilan est-il conforme à vos attentes ?
Je suis plus qu'heureux de mon bilan. Mon souhait a toujours été de devenir un sportif professionnel. J'ignorais toutefois que je deviendrais un jour un champion olympique ou un champion du monde. Je reste un compétiteur dans l'âme. Et le défi d'aider le handball ivoirien me tient à cœur.
Que comptez-vous faire concrètement ?
Quand je vois les jeunes Ivoiriens s'entraîner dans des conditions difficiles, j'ai mal au cœur. J'ai été gamin comme eux et je sais ce que c'est. Mon souhait est que les jeunes qui pratiquent le handball puissent rêver comme je l'ai fait. Et que certains puissent devenir champions du monde ou champions olympiques.
Avez-vous des conseils à leur donner ?
Qu'ils ne se découragent pas. Le soleil brillera aussi un jour pour eux. Ils devront continuer à travailler en s'amusant. C'est de là que viendront la progression et le plaisir de jouer.
Votre souhait d'aider la jeunesse reste noble. Avez-vous cependant le sentiment d'être soutenu dans vos démarches ?
Je le suis. Mais j'attends plus de l'Etat.
Que voulez-vous dire ?
La jeunesse ivoirienne est sous sa responsabilité.Il est vrai que le gouvernement fait des efforts mais je reste persuadé que la jeunesse de ce pays est encore défavorisée. Beaucoup de jeunes quittent les collèges et les lycées. Or, si on leur donnait l'occasion de continuer le sport ou les études (et pourquoi pas les deux), cela serait une excellente chose.
Comment expliquez-vous le fait que le handball ivoirien soit toujours à la traîne ?
Cela me fait mal. Même si j'ai la nationalité française, je sais d'où je viens. Voir les jeunes (sportifs ou non) traîner dans les rues ne m'enchante pas. C'est un potentiel qui est gâché. Le sport a des vertus et ouvre beaucoup d'horizons.
Que proposez-vous pour améliorer la situation ?
Il faut des moyens. Je ne dis pas qu'on construira un énorme centre de formation ou un énorme gymnase mais à partir du moment où tout le monde s'entraide, il y a des chances qu'on progresse. Il faut qu'on arrête de reculer car au rythme où nous allons, nous risquons de tomber bas. Heureusement que les filles arrivent à avoir quelques bons résultats grâce au travail effectué en amont. Les garçons, eux, ont encore beaucoup de choses à montrer. Il y a quelques années pourtant, la Côte d'Ivoire était un pays phare de l'Afrique. Cela me touche.
Avec la sélection française, tout baigne ! Champion olympique, champion du monde… Vous venez de composter votre ticket pour la prochaine Coupe d'Europe. qu'est-ce qui fait votre force ?
(Sourire) La force de la sélection française de handball est d'avoir une équipe multicolore. C'est la seule équipe internationale à avoir autant de joueurs de couleurs. L'entraîneur pouvait se permettre d'aligner sept blancs puis sept noirs sur le terrain sans que cela n'ait un impact sur le résultat. Des joueurs comme Nicolas Karabatic, Daniel Narcisse, Guigou, Barachet ou Luc Abalo, sont des handballeurs hors-pair. C'est un cycle qui est en marche depuis cinq ans.
Et qui fracasse tout sur son chemin…
C'est vrai qu'on fracasse tout en ce moment. Mais j'espère que cela va durer. Nous commençons à prendre de l'âge et nous sommes conscients que cela va s'arrêter un jour. Mais, l'important est de préparer la relève. C'est pour cela que la Fédération ivoirienne de handball doit préparer la relève ici. Depuis les nombreux départs des filles en France, on sent que le niveau du championnat local a baissé. C'est pourquoi notre structure « DK Cœur d'Afrique » mise beaucoup sur les jeunes qui représentent l'avenir.
A combien s'élèvent tous les dons que vous vous préparez à faire à la Fihb et la jeunesse ivoirienne ?
Je n'aime pas parler d'argent car je trouve cela indécent. Sachez que tous les membres de DK Cœur d'Afrique ont tous mis de leur poche. Nous sommes des handballeurs et nous n'avons pas les mêmes moyens que les footballeurs. Malgré tout, nous nous saignons pour les gamins. C'est un détail important à relever.
Entretien réalisé par Guy-Florentin Yaméogo
D'où est venu votre amour pour le handball ?
Le déclic est parti après que j'ai arrêté de jouer au foot. Mon éducateur, à l'époque, pratiquait le handball et m'a orienté vers cette discipline.
Quand votre carrière a-t-elle commencé ?
Ma carrière a réellement commencé en 1993 à Montpellier. En 1995, j'ai remporté mon premier titre de champion de France. Aujourd'hui, je totalise neuf titres de champion de France, quatre Coupes de la Ligue, cinq Coupes de France. J'ai également été champion d'Europe en 2006 à Zurich, champion olympique en 2008 à Pékin et champion du monde en 2009 en Croatie.
Le bilan est-il conforme à vos attentes ?
Je suis plus qu'heureux de mon bilan. Mon souhait a toujours été de devenir un sportif professionnel. J'ignorais toutefois que je deviendrais un jour un champion olympique ou un champion du monde. Je reste un compétiteur dans l'âme. Et le défi d'aider le handball ivoirien me tient à cœur.
Que comptez-vous faire concrètement ?
Quand je vois les jeunes Ivoiriens s'entraîner dans des conditions difficiles, j'ai mal au cœur. J'ai été gamin comme eux et je sais ce que c'est. Mon souhait est que les jeunes qui pratiquent le handball puissent rêver comme je l'ai fait. Et que certains puissent devenir champions du monde ou champions olympiques.
Avez-vous des conseils à leur donner ?
Qu'ils ne se découragent pas. Le soleil brillera aussi un jour pour eux. Ils devront continuer à travailler en s'amusant. C'est de là que viendront la progression et le plaisir de jouer.
Votre souhait d'aider la jeunesse reste noble. Avez-vous cependant le sentiment d'être soutenu dans vos démarches ?
Je le suis. Mais j'attends plus de l'Etat.
Que voulez-vous dire ?
La jeunesse ivoirienne est sous sa responsabilité.Il est vrai que le gouvernement fait des efforts mais je reste persuadé que la jeunesse de ce pays est encore défavorisée. Beaucoup de jeunes quittent les collèges et les lycées. Or, si on leur donnait l'occasion de continuer le sport ou les études (et pourquoi pas les deux), cela serait une excellente chose.
Comment expliquez-vous le fait que le handball ivoirien soit toujours à la traîne ?
Cela me fait mal. Même si j'ai la nationalité française, je sais d'où je viens. Voir les jeunes (sportifs ou non) traîner dans les rues ne m'enchante pas. C'est un potentiel qui est gâché. Le sport a des vertus et ouvre beaucoup d'horizons.
Que proposez-vous pour améliorer la situation ?
Il faut des moyens. Je ne dis pas qu'on construira un énorme centre de formation ou un énorme gymnase mais à partir du moment où tout le monde s'entraide, il y a des chances qu'on progresse. Il faut qu'on arrête de reculer car au rythme où nous allons, nous risquons de tomber bas. Heureusement que les filles arrivent à avoir quelques bons résultats grâce au travail effectué en amont. Les garçons, eux, ont encore beaucoup de choses à montrer. Il y a quelques années pourtant, la Côte d'Ivoire était un pays phare de l'Afrique. Cela me touche.
Avec la sélection française, tout baigne ! Champion olympique, champion du monde… Vous venez de composter votre ticket pour la prochaine Coupe d'Europe. qu'est-ce qui fait votre force ?
(Sourire) La force de la sélection française de handball est d'avoir une équipe multicolore. C'est la seule équipe internationale à avoir autant de joueurs de couleurs. L'entraîneur pouvait se permettre d'aligner sept blancs puis sept noirs sur le terrain sans que cela n'ait un impact sur le résultat. Des joueurs comme Nicolas Karabatic, Daniel Narcisse, Guigou, Barachet ou Luc Abalo, sont des handballeurs hors-pair. C'est un cycle qui est en marche depuis cinq ans.
Et qui fracasse tout sur son chemin…
C'est vrai qu'on fracasse tout en ce moment. Mais j'espère que cela va durer. Nous commençons à prendre de l'âge et nous sommes conscients que cela va s'arrêter un jour. Mais, l'important est de préparer la relève. C'est pour cela que la Fédération ivoirienne de handball doit préparer la relève ici. Depuis les nombreux départs des filles en France, on sent que le niveau du championnat local a baissé. C'est pourquoi notre structure « DK Cœur d'Afrique » mise beaucoup sur les jeunes qui représentent l'avenir.
A combien s'élèvent tous les dons que vous vous préparez à faire à la Fihb et la jeunesse ivoirienne ?
Je n'aime pas parler d'argent car je trouve cela indécent. Sachez que tous les membres de DK Cœur d'Afrique ont tous mis de leur poche. Nous sommes des handballeurs et nous n'avons pas les mêmes moyens que les footballeurs. Malgré tout, nous nous saignons pour les gamins. C'est un détail important à relever.
Entretien réalisé par Guy-Florentin Yaméogo
