Nous avons dû longuement insister avant d'obtenir du général Mangou qu'il se prononce sur son récent coup de colère contre le candidat du Rdr à la présidentielle. Il ne souhaitait pas revenir sur une polémique qui, estime-t-il, est en train de s'estomper. D'où la brièveté de cet entretien. A l'évidence, des médiations entreprises par certains proches de M. Ouattara, notamment une dame très célèbre et un maire proche de lui, ont permis de dissiper les zones d'ombres et d'aplanir les malentendus. Les médiateurs ont bien fait comprendre que M. Ouattara ne s'adressait pas à l'armée en tant qu'entité pour laquelle il a beaucoup de respect. Il voulait juste critiquer une décision politique qui a conduit aux bombardements alors que l'on aurait pu résoudre la crise sans recourir, de nouveau, à la force armée. Apparemment le message est passé. Selon un proche du général Mangou, le chef d'état-major a été fort surpris de la tonalité «guerrière» prise par le discours du candidat du Rdr, dès que sa précampagne électorale l'a conduit dans la région de la vallée du Bandama. «Pourtant, dit ce jeune officier, il faisait une campagne civilisée jusque-là. On n'a pas compris que dès qu'il est arrivé à Bouaké, il a changé de discours et le ton est devenu agressif. Ça ne lui ressemble pas et surtout, ça rend difficile le travail de préparation psychologique pour le désarmement». Dans tous les cas, le politique et le militaire se sont compris. La tension est retombée. Et le pays reprend sa marche normale vers la sortie de crise par les élections.
T.M.
T.M.