Cela fait exactement un an qu'on ne parle plus de bons de la Mutuelle générale des fonctionnaires et agents de l'Etat de Côte d'Ivoire ( MUGEFCI) dans le département d' Aboisso. Le seul pharmacien qui les acceptait, Dr Jules Dindji, a suspendu sa collaboration avec la MUGEFCI depuis juin 2008. Son collègue d'Ayamé, Dr Sangaré, qui continuait à servir, lui a, plus tard, emboité le pas. Et depuis un an, les mutualistes sont livrés à eux-mêmes. Ils ne savent plus à quel saint se vouer. On parle de plus en plus de la signature d'une pétition pour demander à quitter la mutuelle si elle est incapable d'aider ses adhérents par ces temps de vaches maigres. Pour profiter des bons de mutuelle, le bénéficiaire est obligé de se rendre à Bonoua , Bassam ou Abidjan. Mais, les choses se compliquent si c'est lui-même qui est malade. Dans tous les cas, que ce soit l'adhérent ou un ayant droit, la souffrance est pareille. Les fonctionnaires du département d'Aboisso sont donc obligés de payer comptant les médicaments à la caisse des pharmacies ,s'ils ne veulent pas périr ou laisser périr leurs enfants et conjoints ou conjointes. La situation devient de plus en plus intenable. A la délégation locale de la MUGEFCI, c'est le silence total. Aucun mot à la presse. Du côté des pharmacies, le docteur Dindji est clair. “Ils ne me doivent plus rien. Je ne reprendrai les bons qu'à une condition. Que la MUGEFCI me règle dans un délai de 45 jours. Je ne suis pas le seul pharmacien dans ce cas. S'ils respectent la condition, il n'y a pas de problème. J'ai 40 jours pour satisfaire mes fournisseurs”, a expliqué le pharmacien. Quant à son collègue, il nous a indiqué qu'il ne peut donner d'explication au téléphone. Nous n'avons jamais pu le rencontrer non plus dans son officine. Des mutualistes disent ne pas comprendre qu'au moment où la MUGEFCI déclare un excédent de plusieurs millions, elle ne soit pas capable de satisfaire des pharmaciens.
Sam K. D.
Sam K. D.