La Médiature a un grand avenir en Côte d’Ivoire, où les lois modernes de règlement de conflits ne suffisent plus.
Le président Laurent Gbagbo, qui recevait lundi dernier, au Palais présidentiel du Plateau, le rapport-bilan 1997-2006 de la Médiature de la République, a dit de cette institution qu’elle est un bel instrument de règlement des conflits que la Côte d’Ivoire est en train de développer. “La Justice est trop lourde, trop longue et trop coûteuse pour la plupart de nos compatriotes”, a justifié le chef de l’Etat ivoirien. C’est d’ailleurs pour cette raison évidente, que Laurent Gbagbo a fait siennes les doléances de la Médiature de la République concernant la décentralisation de l’institution. “Il faut que notre médiature soit décentralisée. Comme cela est écrit dans le rapport, que cela prenne, dans les régions, la culture de chaque région. Je n’ai pas dit de supprimer les tribunaux, non ! Mais il faut aider les gens à régler leurs affaires sans désespérer de la République”, a indiqué Laurent Gbagbo. Il a expliqué que quand les gens passent en jugement chez les chefs du village, leurs affaires peuvent être réglées, mais ils ont l’impression que la République, elle-même, se désintéresse d’eux. Mais lorsque ces mêmes personnes passent chez le médiateur, elles savent que c’est une institution de la République qui règle leurs affaires à la base. “A Gagnoa, j’ai vu Dakoury Jean qui était président du tribunal coutumier. Mais dans les gros villages centres, il avait des assesseurs qui venaient travailler avec lui à Gagnoa, mais quand ils retournaient chez eux, eux aussi, ils jugeaient. Donc, le volume des affaires n’était pas important quand on arrivait au tribunal. Parce que la Justice était décentralisée”, a rappelé le président de la République, parlant de la façon dont les litiges étaient réglés par l’administration coloniale en Côte d’Ivoire. C’est d’ailleurs pourquoi il a soutenu que le médiateur doit avoir le temps et les moyens pour faire son travail. “C’est une institution que nous ne laisserons pas tomber. Mais nous allons nous débarrasser de la guerre. Et la guerre est finie. Maintenant, on prépare les élections. Les élections finiront aussi… Et à ce moment-là, on aura vraiment le temps de s’occuper de la Médiature”, a-t-il promis. Il a ainsi indiqué que quels que soient les mouvements qui œuvrent pour la prospérité d’un pays, tant qu’il n’y aura pas de fluidité dans les règlements des litiges, ce pays-là reste bloqué.
“Il ne faut pas désespérer les populations en donnant toujours tort aux mêmes”
“Nous avons beaucoup de litiges devant nous. Regardez les litiges fonciers, ici, à Abidjan. Quand on écoute, lorsqu’on regarde, nous sommes tous devenus des Abidjanais. Les Ebrié qui étaient abidjanais avant nous, ne sont pas devenus des Abidjanais, ils sont toujours chez eux. Mais comme nous sommes nombreux, chaque pas que nous faisons, nous prenons quelque chose chez eux. Il faut qu’on trouve une solution à cela. Si la solution est uniquement juridictionnelle, les Ebrié risquent d’avoir toujours tort. Est-ce que nous pouvons nous permettre, dans un pays qui veut se développer, de donner tort, par essence, à un peuple ? Il n’a rien demandé. Il n’a pas demandé à être une capitale. Nous avons des Ebrié ici, nous avons des Akouè à Yamoussoukro et peut-être les Nanafouè puisque une capitale, on ne sait jamais jusqu’où elle va aller. Et nous avons des villes qui grandissent. Quelles sont les dispositions qui sont prises ?”, s’est interrogé Laurent Gbagbo.
Pour le chef de l’Etat ivoirien, les lois foncière, rurale et urbaine, ne suffisent plus pour régler les litiges qui germent partout. “Hier encore, à Anono, il y avait une bagarre. Quand l’Ebrié dit : “Je suis chez moi”, on ne peut pas dire qu’il est xénophobe et qu’il a tort. C’est trop facile. Quand l’autre monsieur dit : “Ici, je suis chez moi”, on ne peut pas lui dire non plus qu’il a tort. Voilà deux droits qui s’affrontent”, a-t-il fait remarquer. Pour le Président Gbagbo, il faut faire comprendre partout qu’on peut aller à la modernité sans que les deux droits s’affrontent. Il a affirmé que toutes les fois qu’on appliquera le droit moderne à la Cour suprême, on donnera toujours tort aux mêmes personnes. “Donner toujours tort aux mêmes, c’est cela qui fait le malheur dans un pays. Il ne faut pas désespérer les populations en donnant toujours tort aux mêmes. Il faut des autorités judiciaires qui puissent se mettre dans la peau et de l’une et de l’autre partie en conflit”, a-t-il ajouté pour dire que la Médiature, en Côte d’Ivoire, a un grand avenir.
Robert Krassault ciurbaine@yahoo.fr
Le président Laurent Gbagbo, qui recevait lundi dernier, au Palais présidentiel du Plateau, le rapport-bilan 1997-2006 de la Médiature de la République, a dit de cette institution qu’elle est un bel instrument de règlement des conflits que la Côte d’Ivoire est en train de développer. “La Justice est trop lourde, trop longue et trop coûteuse pour la plupart de nos compatriotes”, a justifié le chef de l’Etat ivoirien. C’est d’ailleurs pour cette raison évidente, que Laurent Gbagbo a fait siennes les doléances de la Médiature de la République concernant la décentralisation de l’institution. “Il faut que notre médiature soit décentralisée. Comme cela est écrit dans le rapport, que cela prenne, dans les régions, la culture de chaque région. Je n’ai pas dit de supprimer les tribunaux, non ! Mais il faut aider les gens à régler leurs affaires sans désespérer de la République”, a indiqué Laurent Gbagbo. Il a expliqué que quand les gens passent en jugement chez les chefs du village, leurs affaires peuvent être réglées, mais ils ont l’impression que la République, elle-même, se désintéresse d’eux. Mais lorsque ces mêmes personnes passent chez le médiateur, elles savent que c’est une institution de la République qui règle leurs affaires à la base. “A Gagnoa, j’ai vu Dakoury Jean qui était président du tribunal coutumier. Mais dans les gros villages centres, il avait des assesseurs qui venaient travailler avec lui à Gagnoa, mais quand ils retournaient chez eux, eux aussi, ils jugeaient. Donc, le volume des affaires n’était pas important quand on arrivait au tribunal. Parce que la Justice était décentralisée”, a rappelé le président de la République, parlant de la façon dont les litiges étaient réglés par l’administration coloniale en Côte d’Ivoire. C’est d’ailleurs pourquoi il a soutenu que le médiateur doit avoir le temps et les moyens pour faire son travail. “C’est une institution que nous ne laisserons pas tomber. Mais nous allons nous débarrasser de la guerre. Et la guerre est finie. Maintenant, on prépare les élections. Les élections finiront aussi… Et à ce moment-là, on aura vraiment le temps de s’occuper de la Médiature”, a-t-il promis. Il a ainsi indiqué que quels que soient les mouvements qui œuvrent pour la prospérité d’un pays, tant qu’il n’y aura pas de fluidité dans les règlements des litiges, ce pays-là reste bloqué.
“Il ne faut pas désespérer les populations en donnant toujours tort aux mêmes”
“Nous avons beaucoup de litiges devant nous. Regardez les litiges fonciers, ici, à Abidjan. Quand on écoute, lorsqu’on regarde, nous sommes tous devenus des Abidjanais. Les Ebrié qui étaient abidjanais avant nous, ne sont pas devenus des Abidjanais, ils sont toujours chez eux. Mais comme nous sommes nombreux, chaque pas que nous faisons, nous prenons quelque chose chez eux. Il faut qu’on trouve une solution à cela. Si la solution est uniquement juridictionnelle, les Ebrié risquent d’avoir toujours tort. Est-ce que nous pouvons nous permettre, dans un pays qui veut se développer, de donner tort, par essence, à un peuple ? Il n’a rien demandé. Il n’a pas demandé à être une capitale. Nous avons des Ebrié ici, nous avons des Akouè à Yamoussoukro et peut-être les Nanafouè puisque une capitale, on ne sait jamais jusqu’où elle va aller. Et nous avons des villes qui grandissent. Quelles sont les dispositions qui sont prises ?”, s’est interrogé Laurent Gbagbo.
Pour le chef de l’Etat ivoirien, les lois foncière, rurale et urbaine, ne suffisent plus pour régler les litiges qui germent partout. “Hier encore, à Anono, il y avait une bagarre. Quand l’Ebrié dit : “Je suis chez moi”, on ne peut pas dire qu’il est xénophobe et qu’il a tort. C’est trop facile. Quand l’autre monsieur dit : “Ici, je suis chez moi”, on ne peut pas lui dire non plus qu’il a tort. Voilà deux droits qui s’affrontent”, a-t-il fait remarquer. Pour le Président Gbagbo, il faut faire comprendre partout qu’on peut aller à la modernité sans que les deux droits s’affrontent. Il a affirmé que toutes les fois qu’on appliquera le droit moderne à la Cour suprême, on donnera toujours tort aux mêmes personnes. “Donner toujours tort aux mêmes, c’est cela qui fait le malheur dans un pays. Il ne faut pas désespérer les populations en donnant toujours tort aux mêmes. Il faut des autorités judiciaires qui puissent se mettre dans la peau et de l’une et de l’autre partie en conflit”, a-t-il ajouté pour dire que la Médiature, en Côte d’Ivoire, a un grand avenir.
Robert Krassault ciurbaine@yahoo.fr