Quand j’ai fini avec le filmage du clip de la chanson ‘’Le descendant de Fakoly’’, à Touroni, il y avait plusieurs enfants à mes côtés, je leur ai demandé pourquoi ils ne vont pas à l’école, parce que c’était lundi. Ils m’ont dit, les écoles sont loin du village, ceux qui y vont, passent toute la journée là-bas. J’ai dit au Chef du village que je suis un artiste débutant, mais quand j’aurais les moyens, je bâtirai une école dans ce village », avançait l’artiste Tiken Jah, comme l’une des motivations de son ambitieux et noble initiative en faveur de l’éducation.
Ils ne sont pas seulement des faiseurs de tubes qui garantissent honneur, gloire et richesse. Ils savent avoir le cœur sur la main quand ils le veulent et quand il le faut. Ces toasters et faiseurs de belles mélodies qui arpentent les scènes et plateaux abidjanais, africain et mondial, savent pudiquement et courageusement enfiler le veston du samaritain.
Bâtir des écoles pour faire reculer la pauvreté
Constatant l’impuissance de l’appareil étatique ivoirien à subvenir à certains besoins élémentaires des populations, les stars de la musique ivoirienne cultivent, à qui mieux-mieux, le sens du partage. De Tiken Jah à Kajeem, en passant par Mawa Traoré, les quatre Gaou du groupe Magic System, Frédéric Ehui Meiway, Ismaël Isaac,… pour ne citer que ceux-là, ces rossignols sont de plus en plus actifs dans l’action humanitaire et œuvres de bienfaisance.
Si certains, comme Tiken Jah Fakoly, se sont engagés, pour un combat en faveur de l’éducation à travers un concept inédit dans l’histoire de la musique ivoirienne et même africaine, d’autres ont choisi l’action humanitaire.
L’auteur de « Mangercratie » organise à ses propres frais, des concerts dans les capitales africaines dont les recettes servent à la construction d’écoles. Initiative dont il a donné le ton à Conakry, en avril dernier. L’artiste, qui a créé en 2007, l’association Touroni dont le but est la construction d’écoles, de centres d’alphabétisation et de santé en Afrique, pour aider à l’amélioration des conditions de vie des enfants, a construit un collège d’un coût global de 50 millions de FCFA à Dianké, dans la région de Tombouctou au Mali, et ensuite une école le 14 mars dernier dans sa région natale d’Odienné précisément à Touroni, village situé à 10kms de Sirana. Tiken Jah a décidé de placer cette année 2009 sous le sceau de la générosité et des actions sociales. Sa résolution, construire plusieurs écoles primaires et collèges en Afrique et en Côte d’Ivoire. Ce sont les recettes de ses tournées qui financeront la construction de ces établissements scolaires. D’autres artistes, comme Kajeem, restent très actifs dans les milieux associatifs et humanitaires. La révélation du Masa Off (Marché des Arts du Spectacle Africain) de 1997, travaille sur de nombreux projets musicaux à but humanitaire produits par le CICR. Il coule sa voix suave sur le message et le slogan de la campagne de sensibilisation sur la violation des droits de l’homme en période de guerre, dénommée « Je dis respect ! » (2006), mais également réalise la musique du film « Child Soldier ». De même, il dirige la direction artistique de la campagne du CICR « l’homme est un remède pour l’homme ». Et signe également la musique de la campagne du Téléfood pour la FAO (2004). « Sans grands moyens, c’est ma contribution, mettre ma voix au service de la cause humanitaire », confiait Kajeem, lors d’une cérémonie du CICR en collaboration avec le HCR, en mars 2009 en faveur des réfugiés dans l’Ouest de la Côte d’Ivoire. Dans le volet humanitaire, cette fois avec le Haut Commissariat aux réfugiés, une icône du reggae ivoirien, Ismaël Isaac s’active auprès des réfugiés pour partager leur peine. Le chef de la communauté rastafari de Treichville collabore étroitement et bénévolement à de nombreux projets de sensibilisation des populations conduites par le HCR. Quant à Frédéric Ehui Meiway, il a fait du combat contre « la malédiction du ciel » (le sida) un credo, allant jusqu`à poser nu pour une campagne de sensibilisation. Afin que le sida ne tue plus ses concitoyens. Mawa Traoré et Jean-Jacques Kouamé, l’un des hommes forts de « Jet 7 », sont à l’écoute des enfants déshérités des orphelinats et de la rue. La première a créé la Fondation Mawa Traoré (FONMAT). Et elle a fait don, en mars 2008, à Korhogo, d`un lot de vivres et de produits domestiques, d`une valeur d`environ cinq millions de FCFA, aux enfants défavorisés de la "cité du Poro", dans le cadre du lancement officiellement des activités de « FONMAT »
Depuis sa première édition, le 22 mars 2OO8, le Festival des Musiques Urbains d’Anoumabo (FEMUA) est devenu une occasion pour Tino, A’Salfo, Manadja et Goudé du groupe Magic System de donner dans le social en offrant du matériel et des médicaments au centre de santé communautaire d’Anoumabo. Mais en 2002 déjà, ils participent au projet Solidays, toujours dans la lutte contre le sida, en France. Et après les quatre « boys » sont sollicités par le Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR) pour un disque sur les réfugiés avec Ismaël Isaac en 2004. Il y a quelques années, Magic System a parrainé le premier Téléthon organisé en Côte d’Ivoire par l’ONG La Page Blanche qui encadre et éduque les enfants handicapés psychiques et moteurs. Cette année, les Gaou récidivent avec le Femua et s’engagent à construire une école primaire à Anoumabo, d’un coût global de 60 millions.
Comme on le constate, ils ne sont pas que des voix. Ils sont également des grands cœurs qui sont sensibles à la souffrance de leur peuple. Malheureusement, d’autres, à qui la musique a tout donné, refusent de jeter des regards autour d’eux pour voir ceux de leurs concitoyens qui, comme le chantent si bien Yodé et Siro, « n’ont besoin que d’un peu de sparadraps pour panser leurs blessures ».
MOUSSA Keita
Ils ne sont pas seulement des faiseurs de tubes qui garantissent honneur, gloire et richesse. Ils savent avoir le cœur sur la main quand ils le veulent et quand il le faut. Ces toasters et faiseurs de belles mélodies qui arpentent les scènes et plateaux abidjanais, africain et mondial, savent pudiquement et courageusement enfiler le veston du samaritain.
Bâtir des écoles pour faire reculer la pauvreté
Constatant l’impuissance de l’appareil étatique ivoirien à subvenir à certains besoins élémentaires des populations, les stars de la musique ivoirienne cultivent, à qui mieux-mieux, le sens du partage. De Tiken Jah à Kajeem, en passant par Mawa Traoré, les quatre Gaou du groupe Magic System, Frédéric Ehui Meiway, Ismaël Isaac,… pour ne citer que ceux-là, ces rossignols sont de plus en plus actifs dans l’action humanitaire et œuvres de bienfaisance.
Si certains, comme Tiken Jah Fakoly, se sont engagés, pour un combat en faveur de l’éducation à travers un concept inédit dans l’histoire de la musique ivoirienne et même africaine, d’autres ont choisi l’action humanitaire.
L’auteur de « Mangercratie » organise à ses propres frais, des concerts dans les capitales africaines dont les recettes servent à la construction d’écoles. Initiative dont il a donné le ton à Conakry, en avril dernier. L’artiste, qui a créé en 2007, l’association Touroni dont le but est la construction d’écoles, de centres d’alphabétisation et de santé en Afrique, pour aider à l’amélioration des conditions de vie des enfants, a construit un collège d’un coût global de 50 millions de FCFA à Dianké, dans la région de Tombouctou au Mali, et ensuite une école le 14 mars dernier dans sa région natale d’Odienné précisément à Touroni, village situé à 10kms de Sirana. Tiken Jah a décidé de placer cette année 2009 sous le sceau de la générosité et des actions sociales. Sa résolution, construire plusieurs écoles primaires et collèges en Afrique et en Côte d’Ivoire. Ce sont les recettes de ses tournées qui financeront la construction de ces établissements scolaires. D’autres artistes, comme Kajeem, restent très actifs dans les milieux associatifs et humanitaires. La révélation du Masa Off (Marché des Arts du Spectacle Africain) de 1997, travaille sur de nombreux projets musicaux à but humanitaire produits par le CICR. Il coule sa voix suave sur le message et le slogan de la campagne de sensibilisation sur la violation des droits de l’homme en période de guerre, dénommée « Je dis respect ! » (2006), mais également réalise la musique du film « Child Soldier ». De même, il dirige la direction artistique de la campagne du CICR « l’homme est un remède pour l’homme ». Et signe également la musique de la campagne du Téléfood pour la FAO (2004). « Sans grands moyens, c’est ma contribution, mettre ma voix au service de la cause humanitaire », confiait Kajeem, lors d’une cérémonie du CICR en collaboration avec le HCR, en mars 2009 en faveur des réfugiés dans l’Ouest de la Côte d’Ivoire. Dans le volet humanitaire, cette fois avec le Haut Commissariat aux réfugiés, une icône du reggae ivoirien, Ismaël Isaac s’active auprès des réfugiés pour partager leur peine. Le chef de la communauté rastafari de Treichville collabore étroitement et bénévolement à de nombreux projets de sensibilisation des populations conduites par le HCR. Quant à Frédéric Ehui Meiway, il a fait du combat contre « la malédiction du ciel » (le sida) un credo, allant jusqu`à poser nu pour une campagne de sensibilisation. Afin que le sida ne tue plus ses concitoyens. Mawa Traoré et Jean-Jacques Kouamé, l’un des hommes forts de « Jet 7 », sont à l’écoute des enfants déshérités des orphelinats et de la rue. La première a créé la Fondation Mawa Traoré (FONMAT). Et elle a fait don, en mars 2008, à Korhogo, d`un lot de vivres et de produits domestiques, d`une valeur d`environ cinq millions de FCFA, aux enfants défavorisés de la "cité du Poro", dans le cadre du lancement officiellement des activités de « FONMAT »
Depuis sa première édition, le 22 mars 2OO8, le Festival des Musiques Urbains d’Anoumabo (FEMUA) est devenu une occasion pour Tino, A’Salfo, Manadja et Goudé du groupe Magic System de donner dans le social en offrant du matériel et des médicaments au centre de santé communautaire d’Anoumabo. Mais en 2002 déjà, ils participent au projet Solidays, toujours dans la lutte contre le sida, en France. Et après les quatre « boys » sont sollicités par le Haut Commissariat pour les réfugiés (HCR) pour un disque sur les réfugiés avec Ismaël Isaac en 2004. Il y a quelques années, Magic System a parrainé le premier Téléthon organisé en Côte d’Ivoire par l’ONG La Page Blanche qui encadre et éduque les enfants handicapés psychiques et moteurs. Cette année, les Gaou récidivent avec le Femua et s’engagent à construire une école primaire à Anoumabo, d’un coût global de 60 millions.
Comme on le constate, ils ne sont pas que des voix. Ils sont également des grands cœurs qui sont sensibles à la souffrance de leur peuple. Malheureusement, d’autres, à qui la musique a tout donné, refusent de jeter des regards autour d’eux pour voir ceux de leurs concitoyens qui, comme le chantent si bien Yodé et Siro, « n’ont besoin que d’un peu de sparadraps pour panser leurs blessures ».
MOUSSA Keita