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Art et Culture Publié le jeudi 9 juillet 2009 | Fraternité Matin

Industrie du livre : Les professionnels ivoiriens pour le retablissement de la préférence nationale

Unis dans un même élan de solidarité, les professionnels ivoiriens de l’industrie du livre (éditeurs, imprimeurs, libraires, spécialistes des arts graphiques…), ont décidé de dénoncer le mécanisme d’adjudication des appels d’offres pour l’édition des manuels scolaires (classes de CM pour la rentrée 2010-2011) dont le dépouillement est prévu ce jour, édicté par la Banque mondiale.



En effet, MM. Jean-Baptiste Akrou (Dg de Fraternité Matin), Venance Kacou (Pdg de Ceda), Guy Lambin (Dg des Nei), Dosso Lamissa (Pca des Nei), René Yédiéti (Pdg de La Librairie de France Groupe et président de l’Association des libraires de Côte d’Ivoire, Alci), Anges-Félix Ndakpri (président de l’Association des éditeurs ivoiriens, Assedi), Samba Koné, Pdg de Sud Actions Médias (représentant les imprimeurs), Alain Poiri (Dg Puci), au nom de tous leurs pairs, ont présenté la situation peu reluisante et la menace qui plane sur leur secteur d’activité. Par la voix de M. Venance Kacou, ils interpellent les pouvoirs publics ivoiriens à revoir la copie des accords passés avec l’institution de Bretton Woods : «Aujourd’hui, l’appel d’offres prévu pour publier les ouvrages destinés aux CM comporte des éléments de déstabilisation, voire de désagrégation de l’industrie de l’écrit en Côte d’Ivoire». Pour étayer leurs propos, les industriels du livre, après une saisie diachronique de la libéralisation du secteur amorcée, progressivement dès 1982 et qui a connu un changement radical après la dévaluation du franc Cfa en 1994, avec la collection «Ecole et développement», ont relevé la valeur ajoutée économique et culturelle qu’apportait leur secteur à la santé financière du pays. Malgré la politique de gratuité du livre scolaire initiée dès 2001 par le Président Laurent Gbagbo et mise en œuvre à partir de 2005, sous le sceau de la collection «Ecole et nation», qui est allée de pair avec la libéralisation totale par appels d’offres aux soumissionnaires nationaux, force est de constater que toutes les composantes de la chaîne continuaient de participer à la création de richesses par les emplois, les contributions fiscales diverses, la formation des ressources humaines, la mobilisation d’investissements productifs et la captation d’auteurs étrangers. Toutes choses qui valent, rappelle le Pdg de Ceda, à la Côte d’Ivoire de se classer au 4e rang de l’aire francophone en la matière, après la France, la Belgique, la Suisse et le Québec.



Seulement, à partir de 2006, le retrait aux éditeurs des copyrights (droit de reproduction et de pérennisation des auteurs) au profit de l’Etat annonçait les signes avant-coureurs d’un péril qui pointait à l’horizon. Et, cette année, contre toute attente, l’appel d’offres ne prévoit plus la «clause de préférence nationale dans la détermination des adjudicataires privilégiant les soumissionnaires nationaux proposant 15% de plus que les étrangers, alors que partout ailleurs, elle est prévue dans des contextes similaires». Ce qui, à les en croire, place les opérateurs ivoiriens dans des «perspectives d’avenir sombres».



L’incidence d’une telle attitude, dans la perspective post-crise, est non seulement d’accroître le sinistre du secteur mais aussi, de brader la culture nationale (littérature générale et enfantine, diffusion des valeurs nationales, éducation des masses) au détriment de contingences immédiates. En tout état de cause, ainsi que le souligne Jean-Baptiste Akrou, prenant en exemple plusieurs cas liés aux programmes d’ajustements structurels prônés dans la décennie 1980-90 par la même structure, «la Banque mondiale, les institutions internationales peuvent se tromper». Il en veut pour preuve la suppression, hier, de la Caistab et la nécessité de la stabilisation des prix réclamée, aujourd’hui. Tout comme la dégradation du réseau routier ivoirien liée à la privatisation à tous crins des ex-Travaux publics (Tp). D’où le regard tourné vers le Chef de l’Etat et le gouvernement pour une affirmation de la souveraineté nationale. Et les conférenciers de s’approprier, pour la circonstance, cette phrase du Chef de l’Etat lors de sa récente tournée à Odienné: «Je préfère acheter du riz produit en Côte d’Ivoire, même un peu plus cher, que de l’acheter à l’étranger, même un peu moins cher».



Rémi Coulibaly

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