Elles continuent de s’abattre sur la capitale économique et des localités de l’intérieur, en causant toujours de nombreux dégâts. Il n’y a pas qu’Abidjan qui «sombre» sous les eaux. Hier, la voie internationale qui traverse Aboisso vers Noé fut coupée pendant plus de huit heures. Des éboulements de terre avaient obstrués le chemin qui ne fut libéré que vers la fin de la journée. Mais la capitale économique continue de souffrir de ces grosses pluies qui provoquent d’énormes dégâts. Après éboulements et inondations d’habitations enregistrés les premiers jours, les populations abidjanaises continuent de subir les effets des pluies diluviennes qui s’abattent régulièrement sur la capitale économique de la Côte d’Ivoire. Hier encore, des habitants d’une maison du côté du quartier Royal, à Yopougon, ont été sauvés de justesse. Leur maison a failli être emportée par les courants. Les équipes du Plan Orsec sont intervenues à temps pour éviter un autre drame. La Corniche fut obstruée pendant des heures. Les conséquences de ces intempéries qui ralentissent les activités économiques sont visibles. En effet, les routes dans les quartiers ainsi que les autres voies à grande circulation, plus ou moins dégradées avant l’avènement de ces pluies, sont actuellement envahies par les eaux de ruissellement. C’est cette situation qui a créé toute la matinée d’hier, de gigantesques embouteillages dans les rues du Plateau, le quartier des affaires d’Abidjan. De fait, l’eau a envahi l’échangeur ouest de la gare sud des bus de la Société des transports abidjanais (Sotra). Du coup, les autobus en provenance d’Adjamé, Yopougon, Abobo, passant par le boulevard de la République ne pouvaient avoir accès à cette gare. Des policiers qui réglaient la circulation au niveau de l’hôtel du District d’Abidjan les faisaient dévier vers la rue du commerce. Qui, à son tour, s’est vite retrouvée débordée. Cela a occasionné de longues files de véhicules par moments, depuis l’immeuble la Pyramide à la rue du Commerce en passant par la mosquée du Plateau. «Ce matin, j’ai emprunté un taxi à Marcory en direction du Plateau. A la sortie du pont Charles de Gaulle, l’eau avait envahi la route. Le taxi a tenté de passer, mais il est tombé en panne dans cette flaque d’eau. Je suis descendu eau pour faire le reste de la course à pied. Je suis arrivé très en retard au boulot.», explique un fonctionnaire en service au Plateau. Comme lui, plusieurs travailleurs sont arrivés en retard à leurs différents lieux de travail, du fait des embouteillages qui occasionné ont une rareté des moyens de transport (Taxis, bus, minicars, Wôrô-Wôrô). Outre le Plateau, les autres quartiers du District d’Abidjan vivent aussi au rythme des pluies diluviennes. Ainsi, aujourd’hui, il est pratiquement impossible de passer par la route du zoo pour aller à Abobo. Cette voie est totalement hors d’usage. Seuls quelques Gbaka téméraires, continuent de desservir ce secteur. «On n’est obligé de passer par ici. Il y a des passagers qui habitent Dokui, Samanké. On ne peut donc pas emprunter l’autoroute. L’état de la route est tel que nous avons réduit le nombre de voyage par jour. De plus, nous sommes obligés d’aller au garage, car chaque fois que nous entrons dans les crevasses et nids-de-poule, ce sont des pièces de véhicules qui s’usent et donc abîment.», Témoigne Seydou Diakité, chauffeur de gbaka sur la ligne Abobo par le zoo. A Yopougon, les habitants de Niangon ont eu d’énormes difficultés pour sortir de leur quartier. La voie principale qui le traverse était coupée à cause de l’eau. «Ces détours nous coûtent chers. Surtout que le prix du carburant vient d’augmenter.», a confié un habitant. Ces mêmes faits sont observés à Koumassi, Cocody, Marcory et Treichville. La situation s’aggrave au niveau de l’échangeur de l’Indénié où la boue a finalement eu raison des travaux qui y ont été effectués depuis quelques mois à coups de millions de Fcfa. Chaque jour, ce sont des dizaines de véhicules qui s’embourbent en pleine chaussée. Les autres se disputent à longueur de journée le petit morceau de bitume difficilement visible à cet endroit. Qui est inévitablement devenu un véritable casse-tête aussi bien pour les usagers que ceux pour qui ont en charge d’assainir ce carrefour. Toutefois, il faut signaler que la circulation rendue difficile en ce lieu s’explique également par la déviation consécutive aux travaux de construction de pipe line à Attècoubé. A la Riviera II, du côté du village Ki-yi, des maisons, suspendues dans au flanc des collines, menacent de s’écrouler. «Les occupants de ces sites dangereux doivent être rapidement délogés», a avertit, hier, le Préfet Sam Etiassé, coordonnateur du Plan d’urgence Orsec. Les Abidjanais devront prendre leur mal en patience, puisque la météorologie prévoit encore des intempéries dans les jours à venir.
Alfred Kouamé
Alfred Kouamé