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Politique Publié le lundi 13 juillet 2009 | Notre Voie

Dire bien: Ils ne peuvent être que … déçus

Lecteurs miens, «djagaaa», que dis-je, or donc la gestion de la sortie de crise par nous les ivoiriens (cf. l'Accord politique de Ouaga) n'arrange pas bien des gens. Pour le savoir il suffit d'appuyer par exemple sur ce qui leur fait mal, à savoir les élections qui marqueront la fin définitive de l'état de belligérance. Car ces gens qui nous ont imposé cette sale guerre attendent tout de nous sauf l'organisation d'élections (légitimes et démocratiques qui sauvegarderont le pays). En fixant pour nous-mêmes le premier tour de l'élection présidentielle au 29 novembre 2009, on pensait aussi que ces gens qui disent publiquement et à qui veut l'entendre qu'ils sont nos amis allaient nous encourager, mieux pousser avec nous un grand ouf (de soulagement) après tant d'épreuves pour notre pays. Oh, que non ! Chassez le naturel, le revoilà qui revient au galop avec une fourche haineuse et rancunière. Preuve une fois encore que non seulement l'absurde mène à l'évidence notre bas monde, mais aussi que la page des relations tumultueuses entre eux et nous, et pour appeler le chat par son nom, entre la France et la Côte d'Ivoire est lourde, difficile voire impossible à tourner. Et pour cause.

Tourner cette page serait par exemple pour la France tourmenter (ou bouleverser à son tort) l'ordre établi par le pacte colonial, or nul n'est ennemi de soi. Pis des pis, ce serait accepter de passer des rapports verticaux (de domination) entre maître et sujet avec toutes ses charges racistes à des rapports horizontaux qui dénotent égalité, considération et respect mutuel. Des mots qui huilent les bonnes relations entre Etats civilisés. Les temps ont changé et les mutations dans lesquelles nous sommes tous engagés exigent une reconsidération autant lexicologique que politique. La France est-elle prête à s'engager dans cette irréversible reconversion (avant tout mentale) vis-à-vis de notre pays ? Pas si sûr. Avec ce que j'entends ici et là et avec tout ce qu'elle dit sur nous et dans notre dos (goujatement) il m'est même permis de répondre par non et non…

A preuve au lieu de faire ici la promotion du mot «élection», temps fort de la démocratie (du reste sacrée chez elle), la France invective l'Exécutif ivoirien qui dégage les moyens pour l'organisation des élections, le dénigre, sème la confusion dans les esprits. Dieu la voit, nous aussi. Il semble, me dit un ami mien, que c'est son «comme ça» qui fait d'elle une nation revancharde, mesquine et qui aime s'offrir des malaises là où les grandes nations, comme les Etats-Unis d'Amérique, s'attaquent aux problèmes avoués de la planète ou à ceux de la coopération internationale, laquelle a pour socle la souveraineté des Etats.. A ce jeu, on se demande où est passée la France des grands hommes politiques, au sens physique comme au sens moral ? On se pose cette question parce que ceux qui la gèrent aujourd'hui et qui gèrent par exemple les relations avec la Côte d'Ivoire sont non seulement loin d'être à la hauteur de la tâche mais aussi ils s'y comportent comme cet homme qui arrive en retard et bruyamment à une cérémonie de baptême et qui exige que l'enfant (qui n'est pas de lui) porte son nom. Chez nous les mandingues on appelle cela, manquer de retenue (l'autre face du manque d'éducation). Quelle histoire ! Sur le sujet, lire avec fruit l'article de Augustin Kouyo, intitulé : «La nervosité suspecte» dans sa chronique «Polémique», in Notre Voie n° 3325 du 8/07/09.


1/- Au commencement, il y a l'adjectif « fallacieux »…

Celui qui ouvre le feu sur le pouvoir ivoirien (en cette année d'épreuves électorales), c'est bien le premier des Français, le Président Nicolas Sarkozy. Il y a quelques semaines, plus précisément, le 18 Juin 2009 aux obsèques du Président Omar Bongo à Libreville (Gabon), Nicolas Sarkozy qualifiait la date du 29 Novembre 2009, prévue pour le premier tour du scrutin présidentiel de «promesses fallacieuses», tout simplement parce que selon lui «plusieurs dates ont été arrêtées mais n'ont jamais été tenues. Quelle est cette logique langagière qui pose que si des dates annoncées n'ont pas été tenues, forcément la nouvelle date annoncée ne sera pas tenue ? Quand quelqu'un qui, on le sait, t'a mis dans les problèmes (cf. l'ouvrage «la guerre de la France contre la Côte d'Ivoire», du Professeur Mamadou Koulibaly) te maudit ainsi, que dis-je, te parle ainsi, peut-il être sincère quand il parle d'amitié (de longue date ?)

Nous sommes au jeu de la provocation et de la polémique qui sied bien aux petites gens qui oublient très vite que dans cette affaire, notre résistance et notre patriotisme sont passés par-là. Rappelons que le mot «polémique» déjà signalé dans ces colonnes vôtres, vient du grec «polemos» qui signifie la guerre. Vous avez tout compris. Quand nous disons «la guerre est finie», eux, ils veulent la continuer autrement.


2/- A la fin il y a le verbe décevoir…

A la suite du chef d'Etat français, ce fut le tour de son ministre chargé des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, le socialiste qui a décidé de servir la droite, réactionnaire, d'ajouter son grain de sel polémique. Pas étonnant ce concubinage idéologique de la part d'un acteur politique qui laisse voir de lui ce qu'il n'est pas. Sur Bernard Kouchner, le journaliste-écrivain Pierre Péan écrit ceci : «A force, il aura fait une victime de ce qui lui était le plus cher : l'image qu'il voulait donner de lui-même et à laquelle il sera, à ce train, le dernier à croire» (cf. «Le monde selon K.», Fayard, Paris, 2009). C'est ce Monsieur qui a trompé (presque) tout le monde sur son compte qui en visite à Dakar (Sénégal) il y a quelques jours disait ceci sur la date du 29 Novembre 2009 et je cite : «Nous espérons encore mais nous sommes de plus en plus déçu» (cf. Soir Info n° 4450 du « 08/07/09).

Relevons tout de suite que le verbe «décevoir», tout comme l'adjectif «fallacieux» (de fallacia» ruse, fourberie, tromperie…») appartient au champ sémantique de la duplicité, de la malhonnêteté voire de la roublardise. Il vient du latin «décipere» qui signifie (lui aussi) «tromper, leurrer, abuser» mais aussi «ne pas répondre à une attente» tromper quelqu'un dans ses espoirs» (cf. décevoir la confiance, les espérances de quelqu'un). Selon le ministre censeur qui ne voit pas la poutre dans ses yeux mais la brindille dans les nôtres, la France (qui ne se remet nullement en cause) n'est pas à une déception près avec les autorités ivoiriennes. Elle irait même de déception en déception. Ce qui insinue que lesdites autorités ne sont ni sérieuses ni dignes de confiance. Tout cela dénote une mauvaise foi doublée de mauvaise humeur, de tristesse, et de mélancolie (de «melancolia» qui signifie «bile noire»).

On le sait, la mélancolie est bien souvent caractérisée par des accès de sombre tristesse et de peur (de perdre par exemple un pays essentiel comme la Côte d'Ivoire). «La mélancolie fait mourir les gens», disait Molière parce qu'elle s'accompagne aussi d'une espèce de délire certes sans fièvre mais accompagné de chagrins sans raison apparente, à cause que l'imagination et le jugement sont blessés par l'abondance d'une bile noire dans le corps. Mais ils n'ont encore rien vu, ça ne fait que commencer…

Il a raison le représentant du Secrétaire général de l'ONU en Côte d'Ivoire, le diplomate Young Jun Choi quand il a dit ceci après sa rencontre avec le Président du Conseil constitutionnel, M. Yanon Yapo, pour mettre fin à toutes les spéculations qui fusent quant à la certification des élections à venir par l'ONU et je cite : «Ceux qui s'attendent à un conflit seront déçus» (in Frat-Mat du 3/07/09). Et vlan !

Ajoutons qu'en plus d'être déçus, ils seront mélancoliques. Car au fond, si on peut dire : qui sème le vent récolte la tempête», on peut désormais dire «qui s'en prend à la Côte d'Ivoire récolte la déception (et la honte». «C'est ça qui est la vérité», comme le dit si bien le jeune Charles que je tiens en admiration. Allah yé an dêmê. Que Dieu nous aide et qu'il fasse maigrir les jaloux. Amina. Quant à nous, nous avançons.


Koné Dramane direbien@live.fr
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