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Société Publié le mercredi 15 juillet 2009 | Le Nouveau Réveil

Escroquerie, coups et blessures volontaires - Cissé Fodé Kaba (revendeur de pièces détachées autos) : “Al Moustapha a failli me tuer…”

Revendeur de pièces détachées automobiles, selon lui, Cissé Fodé Kaba, de nationalité guinéenne porte un gros sparadrap au sommet du crâne. Il dit avoir été tabassé par M. Al Moustapha, président du Mouvement "J'aime Gbagbo" parce qu'il a osé lui réclamer de l'argent qu’Al Moustapha a "escroqué". Interview.


Qu'est-ce qui vous oppose à M. Al Moustapha ?

Ce qui nous oppose dure depuis au moins un an. Un proverbe de chez nous dit que répéter la même chose est mieux que mentir. Je ne connais pas M. Al Moustapha. C'est dans les services de la douane qu'il s'est présenté à moi comme étant un capitaine de la douane. Nous avons échangé les contacts téléphoniques. Effectivement, Al Moustapha m'a aidé à dédouaner mon camion stationné à la douane à Yopougon. J'ai eu dès lors confiance en lui. Il m'a demandé de lui verser tous les frais de dédouanement la prochaine fois où j'aurai des camions à la frontière, pour qu'il puisse faciliter tout le processus de dédouanement. J'ignorais qu'il n'était pas douanier. Je lui ai donc remis 4.650.000f.

Concrètement, comment avez-vous fait la connaissance de M. Al Moustapha ?
Nous nous sommes rencontrés pour la première fois dans la cour de la douane de Yopougon. Je ne regarde pas la télévision ivoirienne et ces dernières années je suis plus présent au Ghana dans le marché des pièces détachées. Donc je ne le connaissais pas. Il était habillé en tenue musulmane comme moi. J'avoue que j'ai été un peu naïf parce que je ne me suis pas renseigné à son sujet.


Que s'est-il passé après que vous avez remis 4.650.000f à Al Moustapha ?

Il n'a pas fait le dédouanement. Je me suis donc renseigné à la douane et j'ai été informé que Al Moustapha n'est pas douanier. Des responsables de la douane m'ont conseillé de régler l'affaire en famille et de payer comme il se doit les frais de dédouanement. C'est ce que j'ai fait. Mais Al Moustapha a refusé de me rendre mon argent. J'ai donc saisi la justice. Je lui ai d'abord envoyé un premier soit transmis de la gendarmerie. Ensuite un second de la police criminelle depuis le mois d'avril. Aucun de ces actes n'a donné un résultat positif. Je me suis alors rendu chez lui. Nous nous sommes crié dessus et il m'a proposé un arrangement. Il m'a promis un million. J'ai accepté. Mais il m'a fait balader pendant près de deux mois avant de me remettre 200.000f. Quand je me rendais chez lui, il se comportait comme si je venais demander un crédit ou quémander. Frustré, je suis allé à la police. Cette fois à la police économique. Je me suis rendu chez Al Moustapha le lendemain de son retour d'une tournée à Man et à Touba. Je ne suis pas rentré. Je me suis assis en face de sa résidence. Quand il est sorti vers 10h 30, je lui ai tendu la convocation de la police. Il a refusé de la prendre. J'ai donc déposé la convocation par terre.


Que s'est-il passé ensuite ?

Il a dit à ses gardes de me frapper. Ces derniers ne s'exécutaient pas parce qu'ils savaient que leur patron me devait. Ils m'ont demandé de quitter les lieux. Quand je m'éloignais, un de ses chauffeurs m'a donné deux coups de poing dans le dos. J'ai levé le ton en ces termes "Al Moustapha, tu prends mon argent et tu refuses de répondre à la convocation de la police ? Je veux mon argent !" Cette fois, lui-même et les 4 gardes se sont rués sur moi. Al Moustapha s'est saisi d'un bâton et il m'a frappé sur la tête. Je saignais abondamment. Je me suis effondré et ce sont les voisins d'Al Moustapha qui sont venus à mon secours. Vous pouvez aller vous renseigner. La police peut aussi faire son enquête. Mais dans certains journaux, Al Moustapha a raconté que ce sont les riverains qui m'ont battu. Il a dit aussi que ce sont les jeunes patriotes qui m'ont frappé alors qu'il n'y avait aucun jeune patriote devant chez lui. Il ne faut pas qu'il gâte le nom des jeunes patriotes. Je connais tous ces gardes et le chauffeur qui m'ont battu. A la police, il a aussi raconté que j'ai lancé un caillou chez lui et j'aurais blessé sa fille. J'ai plus de 50 ans, je ne peux poser ce genre d'acte de vandalisme. Je ne me reconnais pas dans ces accusations. Il dit également que je suis un trafiquant de riz or je n'ai jamais vendu un seul kilogramme de riz. Je vends des pièces détachées.


Où en êtes-vous avec cette affaire ?

J'ai pris un certificat médical et j'ai saisi le procureur. J'ai déposé tous les documents liés à cette affaire à la police criminelle le lundi 13 juillet 2009. Il affirme que c'est parce qu'il est un homme politique que je veux salir son nom. Je lui réponds que moi je suis illettré. Mais la Côte d'Ivoire c'est mon pays d'adoption. Donc je ne fais pas de politique. Je réclame mon argent et c'est tout. Toutefois puisque ma vie est menacée par Al Moustapha, j'ai saisi l'ambassade de Guinée que j'ai informé. J'ai confiance en la police et en la justice de mon pays d'adoption. Al Moustapha a failli me tuer. Il faut que justice soit rendue. Je n'ai jamais été trafiquant de riz. J'ai travaillé dans les plantations de mon oncle à Gagnoa et j'ai gagné de l'argent qui m'a permis de me lancer dans le commerce de pièces détachées depuis 1985. Je demande que justice soit rendue.

Interview réalisée par Diarrassouba Sory
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