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Société Publié le mercredi 15 juillet 2009 | Le Nouveau Navire

Forêt classée de Divo : Un pillage organisé du patrimoine

Une menace pèse sur la forêt ivoirienne surtout celle de Divo. Le désert avance à pas de géant dans ce massif forestier. Un tour dans cette forêt dite classée nous a suffi le 18 juin dernier pour nous rendre compte des dangers encourus.

Le désert gagne du terrain dans la forêt classée de la région du Sud-Bandama de la Côte d’Ivoire et celle-ci se voit menacée de disparition. La situation que vit cette forêt classée de Divo est loin d’atténuer le phénomène de désertification, par la faute des hommes qui s’y installent illégalement. En effet, cette forêt classée de Divo ne couvre plus que 5 hectares de superficie contre 30 à l’origine. Selon un spécialiste en la matière, cette forêt a été le fer de lance de l’économie ivoirienne avant d’être relayée par les cultures vivrières. Le rythme avec lequel la forêt de la région du Sud-Bandama a été exploitée et, elle continue de l’être appelle à la réflexion. Selon un agent des Eaux et Forêts en service à Divo qui a requis l’anonymat, “au départ, plusieurs forêts de la cité des panthères étaient classées. L’objectif visé était de servir les besoins à venir du pays et surtout celui de la région du Sud-Bandama “ explique-t-il. Pour le jeune D. Eloi, une centaine de portions devaient être également maintenues non seulement pour les générations futures, mais surtout pour entretenir la biosphère. Malgré tout, la forêt classée de Divo n’a pas échappé aux prédateurs. Aujourd’hui la forêt dite classée de Divo n’existe que de nom et sur le papier. Sur le terrain, ce qui peut être appelé ainsi, est rare. Mais pendant combien de temps encore ces galeries forestières survivront-elles ? La cause immédiate de la destruction anarchique de ce patrimoine n’est pas à chercher ailleurs. Elle est le fait, d’abord de l’administration forestière qui n’est pas rigoureuse sur l’application des lois établies. Il y a un véritable laisser-aller. Il n’est pas rare de rencontrer dans cette forêt dite classée, des paysans cultiver tranquillement leurs champs. Selon des sources proches de l’administration des Eaux et Forêts de Divo, des clandestins appréhendés par les agents forestiers ne font l’objet d’aucune sanction véritable. On s’installe comme on veut dans cette forêt. La législation qui réglemente le reclassement des forêts, n’est pas suivie avec rigueur. Elle date de 1964 et est donc aujourd’hui caduque, inadaptée. La révision du code forestier est donc un impératif pour le gouvernement ivoirien, s’il veut sauver ce qui reste de la forêt classée de Divo considérée comme patrimoine mondial. Cette forêt classée est aujourd’hui le nid des clandestins. Cette forêt classée ressemble aujourd’hui à un désert. Des exploitants et paysans bénéficieraient de protections occultes notamment de certains cadres de Divo. Vrai ou faux ? Toujours est-il que du côté des pouvoirs publics c’est le statu quo. Les parcelles reboisées par un groupe de jeunes venus d’une scierie de Divo en 1998 dirigé par Kouani Nicaise sont souvent parties en fumée. Aussi, l’on sait-il que le reboisement ne peut pas remplacer la forêt ivoirienne du moins, pas dans l’immédiat. En attendant que les autorités politiques et administratives prennent leurs responsabilités, les clandestins continuent de détruire tranquillement la forêt classée de cette région au nez et à la barbe des agents des Eaux et Forets de Divo.

Bakou Norbert Envoyé spécial à Divo
nbak43@yahoo.fr
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