Barack Obama, le 44ème président des Etats-Unis et premier président noir de la première puissance mondiale, est venu au Ghana. Il a parlé à l’Afrique et aux Africains. Il est reparti. Les guerres, les maladies, l’autocratie, la dictature, la famine, la mauvaise gouvernance, le tribalisme, le népotisme, la corruption, la manipulation des Constitutions, les coups d’Etat, etc. tout y est passé. De son point de vue, les choses peuvent changer positivement si les Africains le veulent. Car, a-t-il dit, l’avenir de l’Afrique, appartient aux Africains. L’Amérique, a-t-il ajouté, ne cherchera pas à imposer un système quelconque de gouvernement à une autre Nation : “Ce que l’Amérique fera, en revanche, ce sera d’accroître son aide aux personnes et aux institutions responsables, en mettant l’accent sur l’appui à la bonne gouvernance (…) Nous avons le devoir de soutenir ceux qui agissent de façon responsable et d’isoler ceux qui ne le font pas”. Voilà qui est dit et bien dit.
Mais alors, quand Obama soutient que “l’Occident n’est pas responsable de la destruction de l’économie zimbabwéenne au cours des dix dernières années, ni des guerres où des enfants sont enrôlés comme soldats”, il est complètement à côté de la plaque. On a beau l’aimer, on a beau être fier de ce qu’un Noir soit parvenu à ce niveau de responsabilité, on ne peut pas admettre que l’histoire récente du monde en général et de l’Afrique en particulier soit aussi facilement travestie.
Evidemment, personne n’attendait d’Obama qu’il vienne chanter les louanges d’un Robert Mugabe perçu par l’opinion occidentale comme le monstre personnifié. Mais, qu’il reconnaisse au moins la lourde responsabilité de l’Occident dans la destruction de l’économie zimbabwéenne et dans les guerres où les enfants sont utilisés comme soldats. Et si M. Obama ne le sait pas encore, c’est justement cette politique de l’Occident qui consiste à soutenir les dirigeants considérés comme responsables et d’isoler ceux qui n’entrent pas dans le moule qui est à la base des guerres et de la destruction des économies en Afrique et ailleurs.
Tant que Mugabe laissait quelques Blancs du Zimbabwe détenir 90% des terres cultivables et des richesses du pays, il était le meilleur des dirigeants, reçu dans les palais occidentaux. Il a fallu qu’il pense à une juste redistribution des terres pour qu’il apparaisse comme le diable. Mais au fait, quelle était la part de richesse des Noirs dans une économie zimbabwéenne florissante pendant les quinze premières années de l’indépendance de ce pays ? La bonne gouvernance prônée par Obama consiste-t-elle à laisser une infime partie de la population accaparer la richesse pendant que la majorité croupit dans la misère ?
Et puis, cher frère Obama, je voudrais te demander ceci : par quel réseau crois-tu que les rébellions qui naissent en Afrique sont alimentées en armes ? Tout le monde sait que des rébellions en Afrique sont soutenues par des dirigeants occidentaux qui veulent balayer un régime qui ne fait pas leur affaire. Les capitales occidentales sont même les replis tactiques de chefs rebelles qui y font leurs emplettes sans être inquiétés. Cher frère, nous comprenons ton souci de ne pas être en porte-à-faux avec l’opinion publique de ton pays, mais nous n’accepterons pas non plus d’être traités comme des ignorants. Nous, nous sommes en Afrique, nous savons mieux que quiconque les responsables de nos malheurs. Alors tourne ta langue sept fois avant de parler. C’est la sagesse africaine qui le dit.
Augustin Kouyo augustinkouyo@yahoo.fr
Mais alors, quand Obama soutient que “l’Occident n’est pas responsable de la destruction de l’économie zimbabwéenne au cours des dix dernières années, ni des guerres où des enfants sont enrôlés comme soldats”, il est complètement à côté de la plaque. On a beau l’aimer, on a beau être fier de ce qu’un Noir soit parvenu à ce niveau de responsabilité, on ne peut pas admettre que l’histoire récente du monde en général et de l’Afrique en particulier soit aussi facilement travestie.
Evidemment, personne n’attendait d’Obama qu’il vienne chanter les louanges d’un Robert Mugabe perçu par l’opinion occidentale comme le monstre personnifié. Mais, qu’il reconnaisse au moins la lourde responsabilité de l’Occident dans la destruction de l’économie zimbabwéenne et dans les guerres où les enfants sont utilisés comme soldats. Et si M. Obama ne le sait pas encore, c’est justement cette politique de l’Occident qui consiste à soutenir les dirigeants considérés comme responsables et d’isoler ceux qui n’entrent pas dans le moule qui est à la base des guerres et de la destruction des économies en Afrique et ailleurs.
Tant que Mugabe laissait quelques Blancs du Zimbabwe détenir 90% des terres cultivables et des richesses du pays, il était le meilleur des dirigeants, reçu dans les palais occidentaux. Il a fallu qu’il pense à une juste redistribution des terres pour qu’il apparaisse comme le diable. Mais au fait, quelle était la part de richesse des Noirs dans une économie zimbabwéenne florissante pendant les quinze premières années de l’indépendance de ce pays ? La bonne gouvernance prônée par Obama consiste-t-elle à laisser une infime partie de la population accaparer la richesse pendant que la majorité croupit dans la misère ?
Et puis, cher frère Obama, je voudrais te demander ceci : par quel réseau crois-tu que les rébellions qui naissent en Afrique sont alimentées en armes ? Tout le monde sait que des rébellions en Afrique sont soutenues par des dirigeants occidentaux qui veulent balayer un régime qui ne fait pas leur affaire. Les capitales occidentales sont même les replis tactiques de chefs rebelles qui y font leurs emplettes sans être inquiétés. Cher frère, nous comprenons ton souci de ne pas être en porte-à-faux avec l’opinion publique de ton pays, mais nous n’accepterons pas non plus d’être traités comme des ignorants. Nous, nous sommes en Afrique, nous savons mieux que quiconque les responsables de nos malheurs. Alors tourne ta langue sept fois avant de parler. C’est la sagesse africaine qui le dit.
Augustin Kouyo augustinkouyo@yahoo.fr
