Il est sorti de la zone rouge. Pierre Dopavogui a retrouvé hier l’usage de la parole. Toujours en salle de réanimation à la clinique Farah, à Marcory résidentiel, il a pu nous expliquer en quelques mots le contentieux qui oppose lui et ses collègues carreleurs à leur employé ivoirien d’origine libanaise, Zid Essedine, et qui a amené ce dernier à faire usage de son arme à feu. « Nous sommes allés poser des carreaux dans sa maison. Nous avons fini avec le salon et nous avons entamé la douche. Mais après quelques poses, il nous a dit que les carreaux de la douche n’étaient pas bien posés. On lui a répondu qu’on n’avait pas encore fini. C’est ainsi qu’une discussion a éclaté entre nous, il est rentré dans sa chambre, est ressorti avec son arme. Et il a tiré une fois, personne n’a été touchée, il a tiré une deuxième fois et la balle a transpercé mon corps », raconte difficilement le blessé. Dans cette même soirée d’hier, l’infortuné carreleur a reçu la visite du maire de Treichville, Amichia François, qui est venu lui témoigner la compassion de la municipalité. Peu après, le Dr Ali Ajam, ambassadeur du Liban en Côte d’Ivoire, s’est rendu également à son chevet. A sa sortie de la clinique, le diplomate a fermement condamné l’acte posé par son compatriote avant de rappeler que les Libanais, qui vivent pour la plupart depuis plusieurs années dans ce pays, se considèrent aujourd’hui comme des Ivoiriens. Le Dr Ajami a aussi remercié tous ceux qui ont contribué à l’apaisement de la situation.
Rappelons-le, le drame s’est produit mardi dans le quartier France Amérique, à Treichville. A la suite d’une altercation avec trois ouvriers, qu’il avait sollicités pour la pose de carreaux à son domicile et dont il n’était pas satisfait du rendement, Zid Essedine avait tiré à bout portant sur ces derniers, atteignant à l’abdomen le malheureux Pierre Dopavogui et à l’oreille droite, son compagnon Nikiéma Abdoul Rasmané. Indigné par cet acte, plusieurs centaines jeunes avaient pris à partie les ressortissants libanais, saccageant des magasins et la demeure du « flingueur ». Interpellé mardi, quelques heures après le drame, et gardé à vue, Zid Essedine a été déféré mercredi soir à la Maca (Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan).
Dao Maïmouna
Rappelons-le, le drame s’est produit mardi dans le quartier France Amérique, à Treichville. A la suite d’une altercation avec trois ouvriers, qu’il avait sollicités pour la pose de carreaux à son domicile et dont il n’était pas satisfait du rendement, Zid Essedine avait tiré à bout portant sur ces derniers, atteignant à l’abdomen le malheureux Pierre Dopavogui et à l’oreille droite, son compagnon Nikiéma Abdoul Rasmané. Indigné par cet acte, plusieurs centaines jeunes avaient pris à partie les ressortissants libanais, saccageant des magasins et la demeure du « flingueur ». Interpellé mardi, quelques heures après le drame, et gardé à vue, Zid Essedine a été déféré mercredi soir à la Maca (Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan).
Dao Maïmouna