“Tout pour moi et rien pour les autres" sans compter le slogan frontiste "On gagne ou on gagne". Tout atteste que la farouche volonté du chef de l'Etat sortant, est en train de se dessiner dans le dernier virage de l'élection présidentielle prévue pour le 29 novembre prochain. A peine le président Yua Koffi a-t-il terminé son mandat que le candidat du Fpi M. Laurent Gbagbo a nommé, sans sourciller, Sery Wayoro pour le remplacer à la tête de la Cnsi. Plus qu'un remplacement, c'est une nomination à dessein. Car la présence du Directeur général de l'Oni à ce poste vise à contrôler cette structure au rôle capital dans le croisement de l'ensemble des fichiers électoraux. On savait le chef de l'Etat ivoirien capable de stratégies politiques défiant le bon sens. Mais de là, à nommer son propre frère à la tête de la Cnsi, les Ivoiriens ressentent des sueurs froides dans le dos et crient au scandale. Et pourtant, c'est la triste réalité électoraliste. De sources crédibles, le magistrat Sery Wayoro, même si ce poste est dévolu à un spécialiste de droit, est originaire de Mama, le village natal du leader des refondateurs. Par ces temps de croisement de listes, n'existe-t-il pas de magistrat neutre, intègre et ayant un sens civique élevé pour diriger la Cnsi ? Le processus électoral se trouve à une phase critique pour qu'on prenne des mesures pouvant susciter protestation et contestation. Déjà même que le Pr Francis Wodié décrie le Conseil constitutionnel, n'est-ce pas une façon d'en rajouter à la pression qui monte au fur et à mesure que l'échéance approche ? Les Ivoiriens sont avertis. Notamment l'opposition, plutôt que de se montrer vigilante, fait preuve de silence complice.
Marc Koffi
Marc Koffi