Enseignement supérieur : Le calvaire des étudiants handicapés sur les campus et universités
Les étudiants handicapés vivent un calvaire très lamentable dans les universités et campus universitaires. Tout se passe comme si le gouvernement avec le chef de l'Etat, en première ligne, a décidé de leur tourner le dos.
La vie des étudiants handicapés n'est pas des plus reluisantes sur les campus universitaires. Que ce soit au niveau des moyens de transport, de l'accès aux amphithéâtres ou même à la nourriture, c'est un véritable calvaire que ces étudiants handicapés subissent à longueur de journée. Au niveau des moyens de déplacement, les étudiants handicapés font partie des mal logés. Cette situation de marginalisation n'est pas sans conséquence sur le rendement de ces jeunes qui revendiquent aussi le droit au succès dans les études. Ce n'est pas Mlle Brissy Nina Désirée, présidente du Giehp-ci (Groupement pour l'insertion des étudiants handicapés physiques de Côte d'Ivoire) qui soutiendra le contraire. Elle a dépeint récemment cette situation déplorable dont ils sont victimes. Selon elle, Le CROU n'a pas prévu d'infrastructures pour permettre aux étudiants handicapés, qui ne sont pas logés sur le campus, de faire le déplacement vers les lieux des cours. Or, dans certains pays, il y a des structures d'accueil pour les handicapés. " C'est-à-dire, quand on sait qu'il n'est pas comme les autres, automatiquement, on essaie d'évaluer ses besoins parce qu'il y a plusieurs types d'handicaps. Par exemple, dans ces pays, pour ceux qui sont handicapés sensoriels visuels, on met un guide à leur disposition. Pour ceux qui n'ont pas de mains, on leur trouve des dictaphones pour enregistrer les cours. Mais ici en Côte d'Ivoire, ce n'est pas le cas (…). Malheureusement, nous sommes livrés à nous-mêmes. Concernant le volet transport, il n'y a pas de moyen qui soit mis à la disposition des étudiants handicapés pour pouvoir quitter leurs domiciles respectifs et se rendre au cours. A l'époque, on avait moins de problèmes parce qu'on avait au moins 2 cars. " A-t-elle regretté. Ces deux cars sont selon les dires de plusieurs handicapés rencontrés sur le campus, un vieux souvenir.
Deux cars en réparation depuis cinq ans à la présidence
Depuis 2004, les cars sont tombés en panne. Malgré les assurances données par le chef de l'Etat, Laurent Gbagbo depuis le 21 janvier 2005, au cours d'une rencontre qu'il a eue avec eux, les choses sont restées telles. Cette instruction consistant à faire réparer les deux cars avait été donnée au ministre Ohouochi Clotilde, à l'époque ministre de la solidarité et des affaires sociales. Il lui avait été demandé de faire venir ces cars au garage de la présidence pour qu'on puisse les réparer. Jusqu'à présent, les cars sont encore dans ce garage. Alors que ces deux véhicules faisaient le bonheur des étudiants handicapés qui n'avaient pas été logés sur le campus. Depuis lors, ils se sentent de plus en plus marginalisés par les autorités compétentes. " Les moyens de transport en commun, notamment les bus de la Sotra n'étant pas du tout adaptés, les étudiants handicapés subissent d'énormes tracasseries et des frustrations. Pourtant, la constitution dit que l'Etat se doit de protéger les personnes handicapées et de les prendre en charge. Beaucoup de nos camarades ont même “perdu” leur année académique, faute de moyens de locomotion. Beaucoup restent simplement à la maison parce que rien n'est fait pour assurer les déplacements vers les campus. Ce n'est pas comme dans d’autres pays où il existe la prestation compensatoire du handicap." A dénoncé Mlle Brissy Nina Désirée. Selon elle, cette prestation compensatoire du handicap est une aide financière qui est apportée par les autorités aux étudiants handicapés, parce qu'ils sont conscients que la situation du handicap qu'ils ont, nécessite assez de moyens. Par exemple, il sert à entretenir la personne handicapée. Parce que quand on ne l'entretient pas, l'handicap peut affecter automatiquement les autres membres du corps.
4 fauteuils et 10 cannes pour 300 personnes handicapées
Malheureusement en Côte d'Ivoire, regrette Tra bi julien un étudiant handicapé, rien n'est fait dans ce sens. C'est seulement au cours de la commémoration des journées mondiales des personnes handicapées que des gestes peu significatifs sont faits par les autorités à leur endroit. " Je me souviens que lors de la journée mondiale des personnes handicapées, le ministère de la famille, de la femme et des affaires sociales nous a fait don de 4 fauteuils roulants le 03 décembre 2008 et de 10 cannes. 4 fauteuils et 10 cannes pour 300 personnes. C'est dire que ces dons sont insignifiants ", a déploré Mlle Brissy Nina Désirée. Pour sortir de ce calvaire, les étudiants ont toujours leurs yeux rivés vers le chef de l'Etat Laurent Gbagbo. Ils attendent qu'il donne " des instructions fermes " aux techniciens du garage présidentiel afin qu'ils mettent vite en état les deux cars stationnés depuis maintenant 5 ans. Le regard est aussi tourné vers les personnes de bonne volonté ainsi que des structures nationales et internationales afin qu'elles leur viennent en aide pour l'acquisition d'un ou de plusieurs cars. En dehors des moyens de transport, le problème de logement se pose avec acuité aux étudiants handicapés. A ce niveau, la présidente du Giehp-ci se veut plus nostalgique.
240 lits pour plus de 815 étudiants handicapés
"A l'époque, tous ceux qui venaient étaient logés, mais maintenant, nous avons droit à un quota de 240 lits. Or actuellement, nous sommes plus de 815 membres et le nombre ne fait que s'agrandir. C'est difficile. Nous n'avons pas assez de chambres pour loger tout le monde. Par conséquent, plusieurs sont obligés de rester à la maison à cause des difficultés liées au transport ". Selon elle, aujourd'hui, il y a plus de 600 étudiants handicapés qui sont à la maison et qui ne peuvent pas se déplacer. " C'est difficile pour eux de faire la navette entre salles d'étude et leur lieu de résidence. On a dû prendre certains qui sont en phase de composition pour les coincer dans les chambres avec les autres. Mais ce n'est pas du tout facile dans ces conditions. En plus, les salles d'études ne sont pas accessibles ici. Elles sont généralement situées en hauteur. A plusieurs reprises, on a enregistré des chutes de nos camarades lors des montées d'escaliers. Ce qui a empiré leur situation ". A-t-elle dénoncé. Dire qu'avec tout cela, le CROU n'a pas encore prévu d'infrastructures, pour permettre aux étudiants handicapés qui ne sont pas logés sur le campus, de faire le déplacement vers les lieux des cours. Pour les étudiants handicapés, ''l'avenir est très compromis'', parce que, non seulement ils n'arrivent pas à se déplacer pour aller aux cours, mais en plus il leur est également difficile de se loger dans les campus. Cela fait qu'ils n'ont pas les mêmes chances que les étudiants qui ne sont pas handicapés. Si rien n'est fait, ils estiment que c'est leur année académique qui prendra toujours un coup. Il urge que les autorités compétentes prennent des décisions courageuses en vue de venir en aide à ses étudiants handicapés.
sangabou2000@yahoo.fr
Les étudiants handicapés vivent un calvaire très lamentable dans les universités et campus universitaires. Tout se passe comme si le gouvernement avec le chef de l'Etat, en première ligne, a décidé de leur tourner le dos.
La vie des étudiants handicapés n'est pas des plus reluisantes sur les campus universitaires. Que ce soit au niveau des moyens de transport, de l'accès aux amphithéâtres ou même à la nourriture, c'est un véritable calvaire que ces étudiants handicapés subissent à longueur de journée. Au niveau des moyens de déplacement, les étudiants handicapés font partie des mal logés. Cette situation de marginalisation n'est pas sans conséquence sur le rendement de ces jeunes qui revendiquent aussi le droit au succès dans les études. Ce n'est pas Mlle Brissy Nina Désirée, présidente du Giehp-ci (Groupement pour l'insertion des étudiants handicapés physiques de Côte d'Ivoire) qui soutiendra le contraire. Elle a dépeint récemment cette situation déplorable dont ils sont victimes. Selon elle, Le CROU n'a pas prévu d'infrastructures pour permettre aux étudiants handicapés, qui ne sont pas logés sur le campus, de faire le déplacement vers les lieux des cours. Or, dans certains pays, il y a des structures d'accueil pour les handicapés. " C'est-à-dire, quand on sait qu'il n'est pas comme les autres, automatiquement, on essaie d'évaluer ses besoins parce qu'il y a plusieurs types d'handicaps. Par exemple, dans ces pays, pour ceux qui sont handicapés sensoriels visuels, on met un guide à leur disposition. Pour ceux qui n'ont pas de mains, on leur trouve des dictaphones pour enregistrer les cours. Mais ici en Côte d'Ivoire, ce n'est pas le cas (…). Malheureusement, nous sommes livrés à nous-mêmes. Concernant le volet transport, il n'y a pas de moyen qui soit mis à la disposition des étudiants handicapés pour pouvoir quitter leurs domiciles respectifs et se rendre au cours. A l'époque, on avait moins de problèmes parce qu'on avait au moins 2 cars. " A-t-elle regretté. Ces deux cars sont selon les dires de plusieurs handicapés rencontrés sur le campus, un vieux souvenir.
Deux cars en réparation depuis cinq ans à la présidence
Depuis 2004, les cars sont tombés en panne. Malgré les assurances données par le chef de l'Etat, Laurent Gbagbo depuis le 21 janvier 2005, au cours d'une rencontre qu'il a eue avec eux, les choses sont restées telles. Cette instruction consistant à faire réparer les deux cars avait été donnée au ministre Ohouochi Clotilde, à l'époque ministre de la solidarité et des affaires sociales. Il lui avait été demandé de faire venir ces cars au garage de la présidence pour qu'on puisse les réparer. Jusqu'à présent, les cars sont encore dans ce garage. Alors que ces deux véhicules faisaient le bonheur des étudiants handicapés qui n'avaient pas été logés sur le campus. Depuis lors, ils se sentent de plus en plus marginalisés par les autorités compétentes. " Les moyens de transport en commun, notamment les bus de la Sotra n'étant pas du tout adaptés, les étudiants handicapés subissent d'énormes tracasseries et des frustrations. Pourtant, la constitution dit que l'Etat se doit de protéger les personnes handicapées et de les prendre en charge. Beaucoup de nos camarades ont même “perdu” leur année académique, faute de moyens de locomotion. Beaucoup restent simplement à la maison parce que rien n'est fait pour assurer les déplacements vers les campus. Ce n'est pas comme dans d’autres pays où il existe la prestation compensatoire du handicap." A dénoncé Mlle Brissy Nina Désirée. Selon elle, cette prestation compensatoire du handicap est une aide financière qui est apportée par les autorités aux étudiants handicapés, parce qu'ils sont conscients que la situation du handicap qu'ils ont, nécessite assez de moyens. Par exemple, il sert à entretenir la personne handicapée. Parce que quand on ne l'entretient pas, l'handicap peut affecter automatiquement les autres membres du corps.
4 fauteuils et 10 cannes pour 300 personnes handicapées
Malheureusement en Côte d'Ivoire, regrette Tra bi julien un étudiant handicapé, rien n'est fait dans ce sens. C'est seulement au cours de la commémoration des journées mondiales des personnes handicapées que des gestes peu significatifs sont faits par les autorités à leur endroit. " Je me souviens que lors de la journée mondiale des personnes handicapées, le ministère de la famille, de la femme et des affaires sociales nous a fait don de 4 fauteuils roulants le 03 décembre 2008 et de 10 cannes. 4 fauteuils et 10 cannes pour 300 personnes. C'est dire que ces dons sont insignifiants ", a déploré Mlle Brissy Nina Désirée. Pour sortir de ce calvaire, les étudiants ont toujours leurs yeux rivés vers le chef de l'Etat Laurent Gbagbo. Ils attendent qu'il donne " des instructions fermes " aux techniciens du garage présidentiel afin qu'ils mettent vite en état les deux cars stationnés depuis maintenant 5 ans. Le regard est aussi tourné vers les personnes de bonne volonté ainsi que des structures nationales et internationales afin qu'elles leur viennent en aide pour l'acquisition d'un ou de plusieurs cars. En dehors des moyens de transport, le problème de logement se pose avec acuité aux étudiants handicapés. A ce niveau, la présidente du Giehp-ci se veut plus nostalgique.
240 lits pour plus de 815 étudiants handicapés
"A l'époque, tous ceux qui venaient étaient logés, mais maintenant, nous avons droit à un quota de 240 lits. Or actuellement, nous sommes plus de 815 membres et le nombre ne fait que s'agrandir. C'est difficile. Nous n'avons pas assez de chambres pour loger tout le monde. Par conséquent, plusieurs sont obligés de rester à la maison à cause des difficultés liées au transport ". Selon elle, aujourd'hui, il y a plus de 600 étudiants handicapés qui sont à la maison et qui ne peuvent pas se déplacer. " C'est difficile pour eux de faire la navette entre salles d'étude et leur lieu de résidence. On a dû prendre certains qui sont en phase de composition pour les coincer dans les chambres avec les autres. Mais ce n'est pas du tout facile dans ces conditions. En plus, les salles d'études ne sont pas accessibles ici. Elles sont généralement situées en hauteur. A plusieurs reprises, on a enregistré des chutes de nos camarades lors des montées d'escaliers. Ce qui a empiré leur situation ". A-t-elle dénoncé. Dire qu'avec tout cela, le CROU n'a pas encore prévu d'infrastructures, pour permettre aux étudiants handicapés qui ne sont pas logés sur le campus, de faire le déplacement vers les lieux des cours. Pour les étudiants handicapés, ''l'avenir est très compromis'', parce que, non seulement ils n'arrivent pas à se déplacer pour aller aux cours, mais en plus il leur est également difficile de se loger dans les campus. Cela fait qu'ils n'ont pas les mêmes chances que les étudiants qui ne sont pas handicapés. Si rien n'est fait, ils estiment que c'est leur année académique qui prendra toujours un coup. Il urge que les autorités compétentes prennent des décisions courageuses en vue de venir en aide à ses étudiants handicapés.
sangabou2000@yahoo.fr
