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Showbizz Publié le lundi 20 juillet 2009 | Nord-Sud

Burida - Fodjo Kadjo Abo:“La force de l’Unartci n’est qu’apparente”

Cité parmi les éventuels adversaires de Gadji Céli dans la conquête de la présidence d’administration du Burida, Me Fodjo Kadjo Abo, présente ici ses ambitions pour la maison des artistes.

Qui est Fodjo Kadjo Abo ?

Je suis le procureur général près la Cour d’appel de Bouaké. Mais, je m’adresse à vous en tant qu’écrivain. J’ai publié cinq livres, tous parus aux Editions l’Harmattan, en France. Je viens d’engager mon sixième livre et j’ai quatre manuscrits qui attendent. J’ai occupé d’autres fonctions au sein de l’administration. J’ai également été, pendant six ans, membre de la Commission supérieure des recours auprès de l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (Oapi), au Cameroun. L’Oapi est un organe juridictionnel qui a pour mission de régler les litiges relatifs au dépôt et à l’utilisation illicite des brevets d’invention, des marques de fabrique et de services ainsi que des noms commerciaux.

Comment vous êtes-vous retrouvé dans la course à la présidence du Burida ?

J’ai adhéré au Burida en tant qu’écrivain. Dans l’esprit de beaucoup, le Burida est l’affaire des seuls artistes musiciens. Cela est une erreur qu’il convient de corriger. La propriété intellectuelle comporte deux branches : la propriété industrielle d’une part et la propriété artistique et littéraire de l’autre part. La propriété industrielle concerne les brevets d’invention, les marques de fabrique et de service et les noms commerciaux. Elle est protégée par L’Office ivoirien de la propriété industrielle. La propriété artistique et littéraire, elle, concerne, entre autres, la littérature, la musique, le cinéma, le théâtre, la chorégraphie, l’architecture et la peinture. Elle est protégée par le Bureau Ivoirien du droit d’auteur qui a pour mission de protéger les droits de tous les créateurs d’œuvres de l’esprit, sans exception.


Pourquoi est-ce maintenant, que vous vous êtes décidé à être candidat?

Jusqu’à preuve du contraire, je n’ai pas fait acte de candidature et je n’ai fait aucune déclaration pour dire que je suis candidat. Depuis que l’élection du président du Conseil d’administration échauffe les esprits, votre journal est le tout-premier à rapporter des propos venant de moi.

Mais, les sociétaires du Burida ont les mêmes droits, quelles que soient les corporations dont ils sont issus.
J’estime qu’au Burida, il n’y a pas de « sous-membres » et de membres à part entière. Et je pense que le futur président du conseil d’administration devra veiller à ce qu’il n’y ait plus de ségrégation au sein de cette maison.



Etes-vous au moins conscient des difficultés auxquelles vous devez vous attendre si vous deviez franchir le pas? Tantie Oussou a affirmé qu’elle ne veut plus voir « un homme de loi » à la tête du Burida.

Le Burida n’est pas la propriété privée de Tantie Oussou. Nombreux sont ceux qui s’interrogent sur les raisons de sa fébrilité. Plus nombreux encore sont ceux qui seraient curieux de savoir de quel droit et à quel titre elle se permet de dire qu’elle ne veut plus voir un « homme de loi » à la tête du Burida ? Cela dit, je ne voudrais vraiment pas me laisser entraîner dans ce débat qui n’a aucun sens et qui ne peut que faire du tort au Burida. On a coutume de dire qu’on ne se bat pas au chevet d’une mère malade. Tous, nous devons unir nos efforts pour aider cette maison à se relever et à prospérer. Et ce n’est pas dans la mésentente que nous pourrons y parvenir. J’avoue que j’ai salué l’entrée de Tantie Oussou au conseil d’administration du Burida. Je me suis réjoui de son élection parce que je me suis dit qu’en raison de son âge, de son expérience dans le défunt conseil et surtout du fait qu’elle est une femme, elle allait nous gratifier de sa sagesse et nous aider à faire en sorte que notre maison commune ne soit plus la risée du public. Je suis donc triste et déçu de voir que c’est plutôt elle qui a commencé à semer les graines de la division avant même que le conseil ne tienne sa première session. Tantie Oussou me connaît depuis 1993 quand j’étais directeur de cabinet du ministre de la Sécurité. Elle allait souvent me voir à mon bureau. Ayant appris par la presse que je suis candidat au poste de président du conseil d’administration elle aurait pu me faire la fraternité de m’approcher pour en savoir plus et au besoin en discuter avec moi. Elle a préféré m’attaquer. Il n’empêche que moi je continue de me considérer comme son frère. A ce titre, je lui demande de se ressaisir et de se mettre dans l’habit de la femme sage du Burida, auprès de qui nous pouvons prendre des conseils en cas de problème.



Etes-vous de ceux qui pensent que le Burida ne doit plus être géré par un artiste chanteur ?

Pas du tout. Je ne ferai pas aux créateurs d’œuvres musicales l’injure de dire qu’ils ne méritent pas de gérer le Burida. Parmi eux, il y en a qui ont les compétences et l’expérience requises pour diriger notre maison. Ce n’est pas parce que la gestion de quelques musiciens a été décriée par le passé qu’il faut mettre tous les artistes chanteurs dans le même sac.


Nul ne peut nier aujourd’hui la force de l’Unartci. Comment comptez-vous éventuellement battre le candidat de cette union, vu que vous pouvez être son principal adversaire?

L’Unartci est comme une forêt. Vue de loin elle donne l’impression d’un ensemble homogène. Mais, quand on l’approche on s’aperçoit qu’elle est composée d’une multitude d’espèces végétales luttant pour se faire de la place et pour croître les unes aux dépens des autres. Si je ne craignais pas de commettre une indiscrétion, je vous ferais des révélations qui montrent que la force de l’Unartci dont vous parlez n’est qu’apparente. Ses membres donnent l’impression d’être unis aujourd’hui parce qu’on leur a mis dans la tête que des intrus vont s’emparer de «leur chose », pour reprendre leurs propres termes. Mais, depuis que le processus électoral a été entamé, beaucoup ont commencé à voir clair et à être désabusés. Ils savent qu’avec les nouveaux textes, le Burida n’est plus et ne sera plus comme avant. Beaucoup d’artistes musiciens se sont rendus compte qu’ils se sont trompés de cible parce qu’en réalité le conseil d’administration n’est pas l’organe de gestion du Burida. Son rôle consiste à définir le plan pouvant permettre à cette maison d’améliorer son fonctionnement et de veiller à ce que la gestion du directeur général soit conforme à ce plan. En som?me, ce conseil n’est ni plus ni moins qu’un organe de conception et de surveillance.


Depuis pratiquement deux ans, le Burida n’a pas de conseil d’administration. Pourtant, il fonctionne.

C’est la Direction générale qui gère les intérêts des sociétaires. Par conséquent c’est elle qui devait faire courir les artistes. A elle, va bientôt s’ajouter La mutuelle, prévue par les textes et qui aura à gérer les problèmes sociaux des artistes. Elle aussi mérite de susciter leur intérêt. Mais j’ai l’impression qu’on laisse la chair de côté pour s’agglutiner sur l’os. Et cela est bien dommage. Pour terminer je vais soumettre un sujet de réflexion aux sociétaires du Burida. Je leur demande de réfléchir un peu à ce qui s’est passé récemment aux Etats-Unis. Et la comparaison n’est pas fortuite. Dans ce pays, les Blancs sont incomparablement plus nombreux que les Noirs. Ce sont eux qui ont dirigé ce pays jusqu’à l’année dernière. Mais, à un moment donné, ils ont estimé que celui qui peut le mieux faire leur affaire, c’est un Noir, lequel est issu de la minorité. Ils n’ont pas hésité à lui confier leur destin. Et ses premiers résultats se passent de commentaires. Au sein du Burida, les artistes musiciens sont de loin plus nombreux que les autres sociétaires. Jusqu’ici, ce sont eux qui ont le plus apporté de l’argent à cette maison. Et jusqu’ici, ce sont eux qui ont dirigé la maison. Au sortir de la crise que celle-ci a traversée, s’il s’avère que celui qui peut le plus faire l’affaire des sociétaires est issu de la minorité, je pense qu’il n’y a pas de complexe à se faire. La balle est dans leur camp.


Quelles solutions comptez-vous apporter à l’épineux problème de la piraterie et aux problèmes sociaux des artistes, si les rumeurs s’avéraient vraies ?

Je pense que vous mettez la charrue avant les bœufs. Si les rumeurs qui circulent au sujet de ma candidature se confirment, je vous dirai ce que je compte faire pour combattre ce phénomène. A l’occasion, je vous donnerai tout mon programme. Et vous verrez que j’ai pour le Burida des projets réalistes et salutaires.

S.A
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