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Politique Publié le mardi 21 juillet 2009 | Nord-Sud

Législatives, municipales, conseils généraux… - Bouaké : Ces jeunes qui visent les fauteuils des “Doyens”

A Bouaké, les élections législatives, municipales et celles des conseils généraux vont enregistrer la candidature de plusieurs jeunes cadres qui n'entendent plus jouer les seconds rôles au sein de leurs formations politiques.


Comme s'ils s'étaient passé la consigne. A Bouaké, les jeunes s'activent. Ils ont décidé de peser de tout leur poids dans le jeu politique comptant pour les élections générales qui s'annoncent avec la présidentielle du 29 novembre. Ils ne veulent plus « ramasser les chaises et les bâches » avant et après les cérémonies. Devenus ambitieux, les jeunesses du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (Pdci), du Front populaire ivoirien (Fpi), du Rassemblement des républicains (Rdr)… affûtent leurs armes et stratégies pour la conquête des postes électifs locaux. Des visés qu'ils entendent affirmer réellement, après l'élection de leurs candidats respectifs aux présidentielles. Nous sommes allé à la rencontre de cette nouvelle race de jeunes cadres désireux de conquérir les postes électifs.


Les «jeunes loups» du Pdci

Au parti doyen, les jeunes se mobilisent d'abord pour l'élection de leur président, Henri Konan Bédié, à la magistrature suprême. Ensuite, s'ouvriront les portes des ambitions personnelles. Eric N'da et son «frère jumeau » (les populations les désignent ainsi, parce qu'ils se promènent toujours ensemble), Ismaël Ouattara, membres fondateurs du « Renouveau Pdci-Rda », structure qui a maintenu la flamme militante du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (Pdci) à Bouaké durant les heures de braise ne cachent pas leurs intentions. « C'est vrai que nous nous sommes battus pour que notre parti traverse dignement la période de guerre dans la Vallée du Bandama. Nous l'avons fait avec le soutien des aînés tels que Yoboué Lazare, le général Ouassénan Koné, Allou Konan, Jean-Claude Kouassi et bien d'autres personnes. Mais, je pense qu'après avoir porté Henri Konan Bédié au sommet de l'Etat, nos aînés doivent penser à nous dans la répartition des postes électifs locaux», confie le second. Quant à Eric N'da, sans en faire un préalable, il pense que « cela va de soi». «Le bon sens, se convainc-t-il, recommande que les jeunes occupent une place auprès des aînés dans les élections locales à venir». Si Ismaël et son ami attendent les parrainages des ainés pour leurs candidatures, d'autres jeunes qui se veulent plus entreprenants ont déjà commencé à sonder le terrain. C'est le cas de Diabaté Lamine, président de la section Pdci-Rda de Sokoura. Avec la subdivision de Bouaké en 4 communes, il veut être candidat aux municipales à Belleville dont fait partie sa section. Cet ex-footballeur de l'Alliance club de Bouaké jouit d'une bonne réputation dans la cité de la paix. Parmi les candidats potentiels aux postes électifs à Bouaké, figure aussi Bamba Vassidiki dit « Bakus ». Ce « jeune battant», natif de Bouaké, à qui l'on attribue l'exploit d'avoir coaché le député de Diabo, Kouamé Konan N'sikan, dont il espère faire le nouveau maire de la commune naissante de Koko. «Je pense que nous autres jeunes avons besoin du vieux N'sikan pour diriger notre commune. Bien entendu nous serons à ses côtés dans le conseil municipal pour apprendre la gestion de la chose publique. Après cette formation, j'afficherai mes ambitions pour les élections futures. Une fois Bédié élu, vous verrez. Vous serez informé», promet Bakus. Pour préparer et marquer les esprits de son sens du partage et de la solidarité, des valeurs essentielles en politique, le fondateur du mouvement « J'aime Bouaké avec Jean Claude Kouassi», a fait retourner 5.840 déplacés de guerre pour leur permettre de se faire enrôler à Bouaké. Leur ville natale. Un geste qui marque encore les esprits et que Bakus capitalise pour les joutes électorales futures.


Rdr, des ambitions cachées

Si au Pdci-Rda, les jeunes évoluent sans structure fédératrice, ceux du Rassemblement des républicains (Rdr) ont décidé, eux, de tout faire en équipe. La jeunesse républicaine fait de l'élection de Alassane Dramane Ouattara « un impératif, une fin en soi » pour employer l'expression de Bamba Hamadou président du Rassemblement des jeunes républicains (Rjr) de la vallée du Bandama depuis 1994. Hamadou et son bureau s'activent prioritairement pour la victoire d'ADO au soir du 29 novembre. Bamba, qui entend se retirer de son poste de président des jeunes après l'élection de son mentor, est également le directeur régional de campagne de ce dernier, chargé de la jeunesse. Il occupe par ailleurs le poste de chef de cabinet du maire de Bouaké, Fanny Ibrahima. Même si des postes électifs intéressent plusieurs membres de son bureau dont il a voulu taire les noms «pour ne pas trahir leur confiance», lui-même reste prudent. «Vous savez au Rjr, c'est ADO d'abord. Une fois que notre candidat sera élu, c'est en ce moment que vous me verrez parler d'autre chose. Nous savons que la jeunesse ne sera pas oubliée au cours des élections locales», a-t-il soutenu. Plusieurs autres jeunes autour de Bamba Hamadou n'ont aucune ambition affichée. Préférant «l'efficacité » à la « géopolitique», Hamadou les a cooptés depuis son élection pour préparer la victoire d'ADO. Ce sont 4 présidents communaux. Fanny Mamadou dit « Petit Fanny » (Gbékékro), Sylla Siaka (Koko), Bamba Dramane (Ahougnassou) et Konaté Siaka (Belleville). Il y a aussi Diarrassouba Losseni, président de la Coordination de soutien à Alassane Dramane Ouattara de la gare routière de Bouaké (Cosado-Grb). Fervent « ADO boys » il ne manque pas d'occasion pour « vendre » son leader. Celui que l'on surnomme « Ib Cosado » avait mis des cars à la disposition des militants âgés ou malades qui souhaitaient se rendre au stade pour accueillir ADO.


FPI : après la patriotisme, l’élection

Au Front populaire ivoirien (Fpi), les jeunes ne se négligent pas. Ils organisent plusieurs manifestations qu'ils n'hésitent pas à placer sous le parrainage de leurs aînés, à l’ombre desquels ils profitent pour mobiliser et se faire un nom. Avec l'Accord politique de Ouagadougou (Apo), le parti au pouvoir, qui était pratiquement éteint de 2002 à 2008 dans le marigot politique du Centre, est en train de reprendre du poil de la bête. A la vérité, les jeunes qui battent campagne pour que Laurent Gbagbo soit réélu ne pensent pas qu'à ce dernier. Ils sont aussi dans le starting-block pour ce qui concerne les élections locales. Eugène Djué, président de l'Union des patriotes pour la libération totale de la Côte d'Ivoire (Upltci), est depuis quelques temps dans la vallée du Bandama. Il est surtout le plus visible à Diabo, d'où il est originaire. Des contrées comme Botro et Languibonou reçoivent également régulièrement la visite de Djué. Au cours des opérations d'identification, d'enrôlement et des audiences foraines, le « Maréchal » a fait des tournées dans les familles pour soutenir ses «futurs potentiels électeurs». Pendant un mois il a logé et nourri des agents chargés de ces opérations dans son village natal de Diabo. L'émission télé, le « Bon Vieux temps » en abrégé «BVT» a même été invitée pour se produire dans la vallée du Bandama. Directeur local de campagne (Dlc) de Laurent Gbagbo dans la région de Diabo, ce leader de la «galaxie patriotique » a su composer avec les Forces nouvelles pour s'installer dans la zone sans accroc. C'est que, annonce ses proches, l'homme vise le poste de député ou de maire de Diabo après la réélection de son mentor. S'il se sent de la pêche et plus d’ aura, Djué pourrait même revoir ses prétentions à la hausse en briguant plutôt le conseil général à Botro. Pour l'instant, le concerné dit ne pas en faire une fixation. «Les gens disent que je veux être candidat à Diabo. N'écoutez pas cela. Je peux être candidat partout en Côte d'Ivoire. Je peux être candidat à Korhogo, Gagnoa, San Pedro, Soubré et gagner», confie-t-il. Comme Djué, Kouassi Ferdinand alias « Watchard Kedjebo » vise également un fauteuil. Ce militant du Fpi est beaucoup engagé pour la réélection de Laurent Gbagbo. Il a été nommé comme Directeur local de campagne du président dans la commune de Koko et ses villages rattachés. Pour mener à bien sa mission, il a mis sur pied la « Coordination pour le Renouveau Gbro » en abrégé « Cr-Gbro ». Avec cet instrument, il parcourt la savane pour parler de son candidat, en attendant «le jour de son jour». Blé Norbert, fédéral Fpi de la commune de Belleville, veut aussi de la réélection de Laurent Gbagbo. Celui qui a été directeur local de campagne du candidat Gbagbo dans sa commune entend, après le combat de la présidentielle, penser à lui-même. Son désir est de diriger la commune de Belleville ou la commune rurale de N'dénou d'où il est originaire.


Pit, Mfa, Udpci, Anci : Des absents !

En dehors de ces trois grandes formations politiques citées plus haut, les jeunes des autres partis sont invisibles dans la course au pouvoir local. Aucun signe perceptible de leur volonté de prendre part aux scrutins. Il est difficile de se faire présenter le leader de l'Union pour démocratie et la paix en Cote d'Ivoire (Udpci) ou celui du Parti ivoirien des travailleurs (Pit) à Bouaké. Ils sont tout simplement inconnus du grand public dans la capitale de la paix. Les leaders du Mouvement des forces de l'avenir (Mfa) et de l'Alliance pour une nouvelle Côte d'Ivoire (Anci) de Zémogo Fofana qui s'étaient signalés à un certain moment ont aujourd'hui disparu du terrain. Ils n'ont aucun siège à Bouaké ce qui rend encore plus difficile leur identification.


Allah Kouamé. Correspondant régional
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