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Économie Publié le vendredi 24 juillet 2009 | Nord-Sud

Mabri Toikeusse : “Je n`ai pas détourné l`argent du hadj”

Après la parution mercredi d'un article qui l'accuse d'avoir détourné 150.000.000 Fcfa au titre de l'organisation du hadj le ministre des Transports a réagi, hier, à travers une conférence de presse.


Le président de l'Union pour la démocratie et pour la paix en Côte d'Ivoire (Udpci) doit éteindre un autre feu qui le guette. Albert Mabri Toikeusse était hier, devant la presse à son cabinet pour répondre à une accusation selon laquelle il aurait détourné 150 millions Fcfa destinés à l'organisation du pèlerinage à La Mecque. Dans sa parution du mercredi, le confrère « Notre Heure » a barré sa une avec le titre : Le chef de l'Etat s'invite dans la crise à l'Udpci : Gbagbo veut arrêter Mabri. L'article publié à la page 2 du journal précise que « le chef de l'Etat va intenter un procès contre Albert Mabri Toikeusse pour le détournement de 150 millions de Fcfa» Cette accusation, poursuit le journaliste, remonterait à l'édition précédente du hadj : « Il aurait gardé cette somme qui devrait être versée au Conseil mondial islamique dans le cadre du pèlerinage. Le président du parti arc-en-ciel n'a jamais pu justifier la disparition de ces fonds jusqu'à ce que Laurent Gbagbo ordonne au ministre de l'Economie et des Finances, Charles Diby Koffi, de payer cette somme… » Pour le concerné, cette information qu'il qualifie de grave méritait une réaction de sa part. «J'espère que la présidence (de la République) et le ministre des Finances qui ont été cités vont apporter le démenti. Comme je connais les Ivoiriens et que je sais qu'il y a beaucoup de « titrologues » (lecteurs qui se limitent aux titres des journaux), et que très souvent ce que la presse écrit est considéré comme vrai, j'ai saisi mon conseil juridique pour qu'une suite soit donnée à cette diffamation tant auprès des organes de presse qui m'ont diffamé qu'auprès des structures qui doivent rétablir la vérité. Ce sera la première fois que je le ferai », a-t-il répondu. Le ministre n'a pas caché le choc que lui a causé la publication. « Pour ce que je pense être par rapport à Dieu et par rapport à cette communauté (islamique) que nous essayons de soutenir, nous ne pouvons pas accepter qu'on dise que nous avons détourné l'argent du pèlerinage. Pour le El hadj que je suis (il a effectué le pèlerinage deux fois en Terre sainte islamique), détourner l'argent du pèlerinage à La Mecque est quelque chose d'extrêmement grave. Nous prions Dieu de ne jamais avoir à faire cela », a-t-il poursuivi. Pour lui, « si l'Etat a payé des dettes que j'ai contractées par détournement, je crois que l'Etat est en droit de me demander cet argent, mais, je ne sais pas de quoi il (le journaliste) parle. »

Mabri Toikeusse a expliqué que son ministère n'est pas impliqué dans l'organisation du hadj : « Le gouvernement a décidé de confier depuis maintenant 3 ans la question des pèlerins musulmans à Air Ivoire. Le ministère des Transports, à travers Air Ivoire est chargé de transporter les pèlerins. Le ministère des Transports n'a pas en charge l'organisation du hadj. Le pèlerinage à La Mecque, jusqu'à ce que la communauté musulmane reprenne cette activité, peut-être à travers l'office du hadj, est organisé pour le compte de l'Etat, par le ministère de l'Intérieur. Au niveau du cabinet du ministre des Transports, nous sommes représentés par mon conseiller technique, M. Silué, qui me rend compte régulièrement. La seule intervention que j'ai eu à faire l'année dernière, ou l'année d'avant est la suivante : lorsque j'ai vu la structure des prix du hadj et que j'ai trouvé que c'était excessif en raison du coût du transport aérien, j'ai fait une note pour le président de la République et une autre pour le Premier ministre pour dire que Air Ivoire peut revoir ses tarifs à la baisse. Effectivement il y a eu quelques ajustements qui ont été répercutés sur le coût total du hadj. C'est la seule fois où nous sommes intervenu.» Le président de l'Udpci a insisté sur le fait que « toute l'opération du hadj se déroule entre le ministère de l'Intérieur et le ministère de l'Economie et des finances qui, pour le compte de l'Etat, paye chaque année une avance pour réserver les avions et les hôtels. » « Une fois que les pèlerins versent l'argent, le ministère de l'Intérieur doit rembourser ce que l'Etat a avancé. Je ne sais pas pratiquement comment cela se passe. Ni mon conseiller technique qui me représente, ni mon Directeur administratif (Daf), ni qui que ce soit, ne savons comment les prix du hadj sont fixés. C'est le ministère à charge des cultes en rapport avec son commissaire et peut-être en rapport avec les organisations du hadj qui le fixe », a-t-il martelé. Il reconnaît cependant avoir été approché cette année par Air ivoire. « La Direction générale de Air Ivoire m'a approché il y a environ 10 jours pour m'informer de ce qu'elle a trouvé un partenaire grec pour transporter les pèlerins et qu'ils sont en train de discuter. Et qu'une fois qu'ils auront bouclé la discussion, elle souhaiterait que nous puissions les recevoir avec le Conseil d'administration de Air Ivoire pour créer la cohésion. Parce qu'il semble que pour les années précédentes, le Conseil d'administration était beaucoup plus impliqué dans l'organisation du hadj que la direction. C'est une incongruité. Ce n'est pas ainsi que les structures fonctionnent. Actuellement, je ne sais pas combien va coûter le transport aérien et combien va coûter le hadj en général», a affirmé le ministre qui, sans l'avouer, semble voir derrière cette accusation, la main de la dissidence de son parti soutenue par le pouvoir.

Cissé Sindou
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