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Showbizz Publié le samedi 25 juillet 2009 | Notre Voie

2ème Panaf en Algérie: Plasticiens et photographes dépeignent les maux de l’Afrique

Les conflits armés avec leurs corollaires de désolation, l’immigration clandestine, la place de la femme africaine dans la société… Ce sont autant de sujets qui ont inspiré les artistes plasticiens et photographes, au 2ème Festival culturel panafricain d’Alger (PANAF) en Algérie (5-20 juillet) sur lequel le rideau est tombé officiellement, dans la soirée de lundi mais qui se poursuit encore pour les expositions d’œuvres d’art, au Salon algérien des Foires et expositions (SAFEX). Au bout de leur crayon et objectifs, sont exposés «les miroirs de la société africaine» reflétant l’image de la dualité des clichés qui caractérisent l’Afrique : un continent à la fois «laid», défiguré par la pauvreté, les maladies, les guerres et «beau» caractérisé par la richesse des valeurs culturelles.


L’Afrique pitoyablement laide

Les plasticiens Freddy Tsimba (Cameroun) et Emmanuel Botalatala alias «le ministre de la poubelle» de RDC ont présenté des œuvres qui relatent l’actualité des pays africains. Le plasticien camerounais a représenté la détresse et le désarroi dans lequel sont plongés les populations dans les pays en conflit. Il a mis l’accent sur la situation des femmes et des enfants qui paient un lourd tribut à la guerre.

Freddy Tsimba a expliqué que son œuvre est inspirée des guerres fratricides du Libéria et de la Sierra Leone qui ont fait plusieurs millions de morts. Son travail a été fait à partir de matériaux de récupération, notamment des cuillères, des fourchettes et des couteaux rouillés. Il a produit des statuettes d’hommes en soudant les objets pour, dit-il, « reconstituer le passé au présent ». On retrouve alors une femme sans tête tuée par les combattants et un autre corps sans vie ; puis un fusil, un enfant un orphelin de guerre… Bref, un champ de bataille. Un pays, dans le chaos. Mais aussi la situation des pays frappés par des calamités naturelles telles que les sécheresses et les inondations. En somme, les dures réalités d’Afrique vues du Cameroun par Fredy.

Emmanuel Botalatala ne dit pas le contraire. Il a décrit le sort du continent africain en abordant l’épineux thème de l’immigration clandestine ou de «l’esclavage bis». On y lit les relations entre l’Europe et l’Afrique, depuis l’époque de l’esclavage jusqu’à nos jours, avec l’Afrique vidée de ses bras valides. Et le ministre de la poubelle de s’interroger : pourquoi aujourd’hui l’Europe refuse-t-elle les travailleurs africains ? Ce questionnement, l’artiste plasticien congolais le formule en mettant également en exergue la nature. Emmanuel Botalatala s’est, en effet, servi de morceaux de bois, de pointe, de mèches, de peintures, de fil, de calebasses, de plastic, etc., pour représenter une situation où le colon exploite l’Afrique et une autre où l’Europe s’est barricadée pour empêcher les jeunes africains d’accéder à son territoire.

L’image forte dans le tableau est celle de dirigeants occidentaux actuels tranchant la tête de jeunes africains en quête de mieux-être outre-mer. C’est ainsi qu’il dépeint le concept «d’immigration choisie» selon le président français Nicolas Sarkozy. «L’esclavage continue parce que les Africains continuent de travailler pour les Européens devenus plus exigeants», dira l’artiste avant de s’interroger sur la réaction des pouvoirs publics africains sur le phénomène.

Et pourtant, l’Afrique reste belle

Quant à Angèle Etoundi Essoumba, artiste photographe camerounaise, comme bien d’artistes, elle a mis en exergue le beau de l’Afrique. A travers la force de l’image, elle a présenté la beauté de la femme africaine à travers des photos de femmes en voile qui attirent par leur sourire. Les photos, en noir et blanc, ressortent la beauté du teint des femmes, qui tend à se confondre avec le voile. «Le voile est assimilé à l’oppression la plupart du temps. A travers mes images, je veux briser les stéréotypes sur le voile et magnifier la femme africaine qui est une femme belle, libre et affranchie», a expliqué Angèle Etoundi Essoumba, avant de relever la «sobriété, la sensualité exceptionnelle» des femmes sur les photos.

De même, Aminata Djegal, photographe comorienne, a présenté le mariage aux Comores. Elle a mis en exergue les festivités qui entourent le mariage, à travers des photos de la jeune fille ou du futur époux dans les préparatifs de la célébration. Elle relève tout de même le côté bizarre du mariage tant les concernés sont souvent à l’écart de la fête, se contentant de contempler la solidarité s’exprimer autour d’eux pendant toute la cérémonie. Alors que les parents s’adonnent à la fête, les concernés sont souvent mis à l’écart, où, ils se soumettent à des rituels.

César Ebrokié ebrokie2@yahoo.fr envoyé spécial à Alger
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