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International Publié le mardi 28 juillet 2009 | Nord-Sud

Modification de la Constitution : L‘opposition dit non à un “tripatouillage”

Depuis que le parti au pouvoir a annoncé samedi vouloir « revisiter » la Constitution de 1991, l’opposition est sur le pied de guerre. Elle prévient d’ores et déjà que le projet ne passera pas.

Blaise Compaoré veut-il s’inscrire sur la liste des présidents à vie ? Rien n’est moins sûr. Samedi, le Congrès pour la démocratie et le progrès (Cdp), parti du président Blaise Compaoré, au pouvoir depuis 1987, a dit qu’il envisageait de « revisiter » la Constitution de 1991 en modifiant éventuellement la limitation actuelle des mandats présidentiels à deux quinquennats. L’opposition n’a pas tardé à réagir. Hier, si l’on en croit l’Agence France presse (AFP), plusieurs opposants ont indiqué hier « le tripatouillage de la Constitution » ne passera pas. « Le peuple burkinabè doit refuser dès à présent le tripatouillage de la Constitution », a indiqué le président de l’Union pour la renaissance/Parti sankariste (Unir/PS), Me Bénéwendé Sankara, cité par l’AFP. Il s’agit du principal parti d’opposition avec 5 députés sur 111. « On ne peut pas continuer à tripatouiller la Constitution parce qu’on veut rester toute sa vie au pouvoir, ce n’est pas acceptable, le peuple burkinabè ne peut pas accepter cela », a-t-il ajouté. Le parti au pouvoir « a le droit de faire des projections sur sa vision de l’avenir du pays, mais vouloir éterniser Blaise Compaoré au pouvoir n’est pas acceptable », a poursuivi Me. Sankara, qui se réclame de l’ancien président Thomas Sankara (1983-1987). Ce député qui était arrivé second à l’élection présidentielle de 2005 avec moins de 5% des voix a par ailleurs appelé « l’opposition à l’unité ». Selon la loi fondamentale adoptée le juin 1991, le président Compaoré, 58 ans, peut encore être candidat en 2010 pour un dernier quinquennat. Mais le président du Burkina Faso ne s’est pas encore personnellement prononcé sur la question. Ces dernières années, plusieurs chefs d’Etat africains ont amendé la Constitution pour rester au pouvoir, en supprimant la limitation du nombre de mandats présidentiels. La dernière tentative en date, au Niger, a plongé le pays dans une grave crise politique. « Au lieu de dire que tout baigne, que tout va bien dans le pays, il faut reconnaître que le Burkina Faso est en crise et engager une réforme des institutions, de l’armée, de l’économie, de la diplomatie, bref, une refondation du pays », a déclaré pour sa part l’opposant Me Hermann Yaméogo. Mais cette « refondation » n’est « pas à confondre avec la monarchisation du pouvoir du Cdp », a ajouté à l’AFP le dirigeant de l’Union nationale pour la démocratie et le développement (Undd, pas de député). M. Yaméogo est considéré comme un des principaux opposants au chef de l’Etat. De son côté, Jean Mathias Liliou, secrétaire général de la Confédération syndicale du Burkina (Csb), n’exclut pas « dans les jours à venir », une « réunion des syndicats pour apprécier une telle décision du Cdp », toujours selon l’agence de presse. « Mais je peux dire à titre personnel, qu’il serait important que dans cette commission (de réflexion que le Cdp souhaite mettre en place pour revisiter la Constitution, Ndlr) figure des membres de la société civile », a-t-il souligné. « L’article 37 (de la Constitution, relatif à la limitation des mandats présidentiels, Ndlr) concerne et décide de l’avenir de ce pays », a rappelé le syndicaliste.

Bakayoko Youssouf
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