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Économie Publié le jeudi 30 juillet 2009 | Le Mandat

Relance économique post-crise - Que cache le ballet des Institutions financières en Côte d`Ivoire

C`est un secret de polichinelle. La Côte d`Ivoire est mal perçue dans le milieu international des affaires. Dans le " doing business " établi par la Banque Mondiale, notre pays fait partie des mauvaises références, notamment sur les points de la corruption, de l`insécurité judiciaire et maintenant, de la cybercriminalité. Et pourtant, il ne se passe de jour sans que notre pays ne reçoive soit un prêt soit des dons. Que cache le ballet des Institutions financières en Côte d`Ivoire ?
Au cours de sa 73ème réunion tenue à Shangaï, le 15 juin 2009, le conseil d`administration de la Banque Ouest Africaine de Développement (Boad) a décidé d`accorder à la Côte d`Ivoire, deux prêts d`un montant total de 12,5 milliards de fcfa. Le premier accord de 6,5 milliards de fcfa porte sur le financement complémentaire du projet d`aménagement et de bitumage de la route Boundiali-Tingrela-frontière du Mali. Les 6 autres milliards permettront, selon les accords de financer partiellement le projet d`aménagement hydro-agricole de M`Bahiakro.
Le vendredi 15 Mai 2009, notre pays obtenait des créanciers du Club de Paris, un accord de restructuration de la dette publique extérieure qui a conduit à l`annulation immédiate de 845 millions de dollars, soit environ 400 milliards de FCFA. Le Club de Paris est un groupe informel de créanciers rassemblant 19 des principaux pays industrialisés. Les créanciers ont également accepté à titre exceptionnel de différer le remboursement de 2,6 milliards de dollars, soit plus de 1 300 milliards de FCFA, de rééchelonner environ 1,2 milliard de dollars, soit plus de 600 milliards de FCFA et de reporter le paiement de 179,2 millions de dollars, environ 90 milliards de FCFA d`intérêts moratoires. Cet accord réduit le service de la dette de 4,7 milliards de dollars (2 550 milliards de FCFA) à 391 millions de dollars (195,5 milliards de FCFa), soit une baisse de 92%, sur la durée du programme de réforme soutenu par le FMI.
Quelques jours après c`était au tour de la Banque Européenne d`Investissement (BEI) de réagir positivement. Cette dernière, après dix ans d`interruption a décidé de suspendre jusqu`en 2012 le remboursement de 18,6 milliards FCFA. Comme on le voit, le poids de la dette extérieure qui, selon le Chef de l`Etat Laurent Gbagbo, est devenu une hypothèque sérieuse sur l`avenir même de la Côte d`Ivoire, connaît un début de solution.

La transparence dans la gestion des ressources financières
" Conclure et gérer efficacement le programme économique et financier, en vue de créer les conditions de la relance et de la compétitivité de l`économie ivoirienne ". tel est l`objectif général que s`est fixé le Ministre Charles Diby et ses collaborateurs. Ce, au regard des avancées notables enregistrées dans le processus de sortie de crise et le rétablissement des relations avec la communauté financière internationale. Lequel rétablissement a été possible grâce à la transparence dans la gestion des ressources financières. Ainsi, au niveau du secteur financier, deux des six banques ayant des fonds propres négatifs ont été recapitalisées. L`audit financier et opérationnel de la banque nationale d`investissement a été finalisé. Quant à la stratégie nationale de la micro-finance (SNM), elle a été adoptée. Idem pour les études juridiques et actuarielles de la Cgrae et de la Cnps qui ont été achevées. Concernant le secteur café-cacao, notons la production et la publication des communications trimestrielles sur les flux physiques et financiers du secteur. Dans la même perspective, la parafiscalité a été réduite de 46,46 fcfa/kg en 2007/2008 à 31,26f cfa/kg en 2008/2009 dont 12,5 f cfa pour le Fimr. Notons qu`un comité de gestion Cgfcc pour la campagne 2008/2009 a été mis en place en septembre 2008. objectif des réformes, améliorer la gouvernance et la transparence dans la gestion des flux physiques et financiers de la filière. Le secteur énergétique qui a fait couler beaucoup d`encre et de salive n`a pas échappé à la vague de restructuration. Aussi, au niveau des hydrocarbures, le facteur de protection a été réduit de 6 à 3% dans la structure des prix des produits pétroliers en mai 2008. Dans la même perspective, les prix à la pompe des produits pétroliers ont été relevés de 23% en moyenne, puis réduits successivement, de 9,2% et 7,4% en moyenne, respectivement en novembre 2008 et janvier 2009. L`audit externe de la Petroci a été achevé. D`autres audits des sous secteurs électricité, raffinage et produits pétroliers, ainsi que de la production du pétrole brut et du gaz naturel ont été réalisés. Dans le domaine de l`électricité, les créanciers et dettes croisées entre l`Etat et le secteur au titre des consommations de 2007 et 2008 ont été compensées. Toutefois, la subvention au secteur de l`électricité s`est élevé à 43,6 milliards contre 20 milliards prévus, soit plus du double. Les négociations avec les opérateurs gaziers pour réviser l`indexation du prix du gaz aux prix internationaux ont été initiées. En somme, la transparence dans la gestion des finances publiques suscitée par le ministre de l`économie et des finances, Charles Diby Koffi a favorisé le ballet des Institutions financières internationales dans notre pays, couronné par la conclusion du programme économique et financier qui devra au plus tôt, dans dix huit (18) mois, conduire à un allègement substantiel du service de la dette extérieure de notre pays. " Aujourd`hui, dire que les ressources pétrolières ivoiriennes échappent à notre contrôle est une arnaque, en ce sens que les entreprises pétrolières sont aujourd`hui dans le collimateur de la Banque Mondiale et le Fmi ", nous a révélé un haut fonctionnaire du ministère de l`économie et des finances. Bien que la morosité de la situation internationale se soit traduite par la baisse des cours des principales matières premières, la reprise progressive des activités, au niveau national, observée depuis quelques années, se confirme avec un taux de croissance du PIB de 2,3%, à fin décembre 2008, contre 1,5% en 2007. Le taux d`inflation est ressorti en moyenne annuelle à 6,3%, contre une norme communautaire de 3%, du fait de la hausse des prix des produits alimentaires et énergétiques.

nguevas@yahoo.fr
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