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Sport Publié le jeudi 30 juillet 2009 | Nord-Sud

Projet de loi relatif aux activités physiques et sportives : Comment Simone Gbagbo a bloqué la loi

La Première Dame a largement contribué hier à l’Assemblée nationale au rejet de la loi relative aux activités physiques et sportives.

La loi sur les activités physiques et sportives n’est pas passée comme lettre à la poste hier à l’Assemblée nationale. Elle a purement et simplement été rejetée par 35 députés. Il est vrai, 32 autres députés avaient voté pour son adoption mais les six absentions ont certainement bouleversé les calculs. Il était 15h47 hier, lorsque le décompte de l’ensemble des voix s’achevait. Et telle une rencontre de football, arbitrée avec autorité par le député de Bingerville, Amon Agoh Marthe, des scènes de joie semblables à une victoire des Eléphants sur le Cameroun ou l’Egypte, ont suivie l’annonce du rejet de la fameuse loi ( !?). Sanglés dans des costumes de toutes couleurs et de toutes marques, les députés présents à l’hémicycle n’ont guère trahi leur réputation de grands bavards. Si certains ne se renvoyaient pas la balle sur le sexe des anges, d’autres s’échinaient à prouver que « projet » (de loi) est différent de « proposition » (de loi). Bref, des joutes oratoires où les honorables Atteby Edmond Williams, Lamine Fadiga, Kouablan François mais aussi et surtout Simone Ehivet Gbagbo ont largement contribué au rejet de la nouvelle loi, annoncée pour révolutionner le sport ivoirien. Alors que le rapport de la Commission des affaires sociales et culturelles de l’Assemblée nationale dirigée par Palé Dimaté était en train d’être entériné, allègrement, un gros pavé jeté dans la marre par Lamine Fadiga a tout remis en cause. Dans ses remarques, l’ex-ministre (qui a par la suite quitté les lieux) a étalé au grand jour certaines lacunes du texte soumis à sa sagacité. Mieux, il a déploré l’absence de sponsoring dans le projet de loi. « Je suis surpris que le sponsoring n’ait pas été mentionné. Pourtant lors du passage de Jacques Anouma en ce même lieu, cela avait été sou­hai­té… Adopter ce texte sans en parler me semble insuffisant », a-t-il rappelé. Et la balle a été merveilleusement prise au bond par la première dame. Jusqu’à la fin de la session, elle ne l’a plus lâchée. Coquette dans son ensemble pagne fleurie et particulièrement incisive, elle a mené la rébellion avec succès. Bien soutenue par le groupe parlementaire Fpi (Front populaire ivoirien). En face, le groupe parlementaire Pdci (Parti démocratique de Côte d’Ivoire) n’a pas (où a très peu) su donner la réplique. «Je n’ai rien contre le travail effectué par la Commission des affaires sociales et culturelles mais les résultats nous laissent sur notre faim… », a-t-elle commencée par dire. Avant d’enfoncer le clou et de signer l’arrêt de mort de la loi défendue par le ministre de la Jeunesse, des Sports et des Loisirs, Dagobert Banzio. « Je demande son rejet pour deux principales raisons : nous n’avons pas eu le temps d’en prendre connaissance car c’est seulement la veille qu’il a été examiné et le sponsoring n’a pas été traité ». En clair : «nous considérons que le texte est insuffisant et nous votons contre », a-t-elle conclu. Boa Edjampan Tiémélé avait pourtant utilisé les mots et le bon ton pour renverser la vapeur mais le mal semblait déjà être fait. « Le sport est une affaire trop importante pour que nous nous laissions alléer à nos petits jeux », avait-il laissé entendre, triste. Sans succès. Si la loi n’est finalement pas passée, c’est aussi en raison du travail de sape de Kouablan François. Utilisant à merveille une métaphore, il a expliqué que «ce n’est pas parce qu’un guérisseur a sauvé un malade de la mort qu’il devient médecin ». Avec son bagout, le député Pit (Parti ivoirien des travailleurs) a révélé qu’à l’époque, l’ancien footballeur international Tiéhi Joël avait accepté de terminer sa formation pour devenir Maître d’Education physique et sportive avant d’entamer sa carrière professionnelle en France. De sorte que l’ancien buteur du Stade d’Abidjan, du Havre et de Lens peut, s’il le désire, enseigner. Par contre, Gadji Céli Saint-Joseph n’a pu obtenir ce même diplôme tout simplement parce qu’il a préféré aller tenter son aventure professionnelle à Sète en France alors qu’il lui restait encore une année de formation. Tout ce détour pour dire que l’article 114 du titre VII évoquant les distinctions et les récompenses des athlètes avait des limites. Atteby Williams, lui, ne cessait de clamer que « tou­te la dimension fiscale et économique du sport n’a pas été prise en compte dans le texte ». Et d’ajouter : « le texte laisse la grande responsabilité à l’Etat or l’Etat peut rentabiliser le sport ». Des questions ont toutefois triturée notre esprit en quittant l’Hémicycle. Pourquoi ces scènes de joie à l’annonce du rejet de la loi ? N’avait-elle pas été dessinée pour les sportifs ivoiriens ? Y a-t-il un gagnant ou un perdant dans l’histoire ?


Guy-Florentin Yaméogo
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