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Politique Publié le vendredi 31 juillet 2009 | Le Mandat

Elections 2009 - Michel Gueu, chef de cabinet militaire du Premier ministre -“Elles n`auront pas lieu si…”

Le Général Michel Gueu, chef de cabinet militaire du premier ministre était l'invité de la rédaction de Onuci-fm. Dans cet entretien accordé à la radio onusienne, l'hôte s'est dit sceptique quant à la tenue des élections fixées au 29 novembre 2009. Il a également dit sa volonté de voir la question des grades résolue.

Monsieur Michel Gueu, Comment se porte le CCI ?
Le CCI se porte bien. Ce qui lui manque ce sont les fonds qu'il faut pour déployer les éléments sur le terrain. On parle d'habillement, d'alimentation, de couchage et de tout ce qu'il faut réunir comme moyen pour mettre ces éléments là dans des conditions idéales pour assurer la mission que leur a confié la Côte d'Ivoire dans le cadre de ce processus de sortie de crise. Sinon au CCI, il y a communion parfaite et entente parfaite entre tous les éléments, officiers, sous-officiers et militaires du rang qui composent le CCI.

Les soldats qui sont déployés dans le cadre du processus s'impatientent à être opérationnels, à travailler sur toute l'étendue du territoire. Qu'en est-il ?
Ils ont d'autant plus raison que j'ai eu un entretien avec un groupe il y a quelques jours de cela. Ils s'ennuient, ils se tournent les pouces. Ils sont désignés pour une mission. A Bouaké se trouve 400 éléments des FDS et à Abidjan une centaine d'éléments des FAFN qui ne font rien, qui s'ennuient et qui ont besoin d'être sur le terrain pour faire le travail pour lequel ils sont payés. Il faut que rapidement l'Etat de Côte d'Ivoire mette les moyens à la disposition du CCI, donc de ses soldats pour accomplir la mission pour laquelle ils ont été désignés. Heureusement, des initiatives, comme celle prise par un jeune ivoirien, sont en cours. Je demanderai aux ivoiriennes et aux ivoiriens de souscrire à cette opération afin que des fonds puissent entrer dans les caisses du CCI.

Qu'en est-il de la démobilisation des Forces nouvelles ?
La démobilisation a toujours les mêmes difficultés financières. Tant qu'il y a un démobilisé, il faut mettre à sa disposition ce qu'il faut. Et le 4ème accord de Ouagadougou a retenu 500.000 Fcfa à verser à chaque élément qui sera démobilisé, quand on sait que c'est des milliers d'éléments aussi bien au niveau des forces nouvelles qu'au niveau des groupes d'auto-défenses, c'est des milliards de francs dont on aura besoin. Mais où allons nous avoir ces milliards de francs? C'est pour cela qu'une fois encore, je demande aux ivoiriennes et aux ivoiriens, à la communauté internationale et à nos frères et sœurs venus d'ailleurs et qui vivent en parfaite communion avec nous, d'aider la Côte d'Ivoire à pouvoir renflouer les caisses de l'Etat pour qu'on puisse regrouper les éléments.

Concernant les éléments des forces nouvelles qui doivent aller dans la nouvelle armée, est-ce que les questions relatives aux grades par exemple ont été réglées ?
Même pour le CCI, il y a encore le problème de grades qui se pose. Au-delà de l'aspect financier, il y a ce problème aussi qui bloque notamment les éléments.

Qu'est-ce qui bloque ?
Ce qui bloque c'est que les décrets qui devaient être signés ne le sont pas encore. Les arrêtés qui devaient être signés n'ont pas encore été signés. Moi-même qui vous parle, je suis Général, je dirais dans la bouche parce qu'il n'y aucun texte qui atteste que je suis général. Cela veut dire qu'il n'y a aucun décret qui a été signé par qui de droit. Donc les textes sont encore en souffrance. Je demanderai avec toute la courtoisie qui me caractérise à celui à qui il revient le droit de signer ces textes de le faire afin que nous ayons une lisibilité dans ce que nous faisons et avancer.

Croyez-vous qu'il y a une possibilité de reprise de guerre un jour ?
Non je ne pense pas. Avec la communion et l'harmonie qu'il y a entre nous frères d'arme FDS et FAFN, je ne pense pas. Et si des coups de feu sont tirés, c'est peut-être par des éléments non contrôlés. Sinon je ne pense pas qu'il y aura une reprise de la guerre. Nous sommes tous fatigués et chacun veut aller résolument à la paix.

Quelle est la collaboration entre les autorités des FAFN et celles des FDS ? Qui gère quoi dans les zones Cno ?
Théoriquement, c'est le préfet qui détient la gestion de l'administration, mais pour des problèmes de sécurité puisque pour l'instant les éléments du CCI n'ont pas encore été déployés, ceux qui sont à Bouaké où partout ailleurs sont encore sous les ordres des com'zones. Au cas échéant, les préfets s'adresseront aux com'zones pour faire parvenir des éléments et c'est pour cela que pour l'instant les com'zones sont là pour s'occuper de l'aspect sécuritaire et les préfets de l'aspect purement administratif.

Comment voyez-vous le 29 novembre ? Est-ce que toutes les conditions sont réunies pour que ces élections se tiennent selon vous ?
Je dirai en toute sincérité que pour l'instant je n'ai pas une bonne lisibilité tant que les textes n'ont pas encore été signés et sans que chacun ne sache encore où il va. Naturellement, on sera entrain de naviguer à vue et on sera surpris par le 29 novembre. Il n'y aura pas d'élections si ces conditions là ne sont pas encore réunies.
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