Les élections post-crise que la Côte d’Ivoire s’apprête à organiser avec la présidentielle du 29 novembre comme le point focal sont si déterminantes pour la paix qu’il faut créer les conditions les meilleures pour sa réussite. Et surtout avec l’implication des populations pour que la démocratie se joue véritablement. Pour ce faire, le Conseil national de la communication et de l’audiovisuel qui est chargé «de garantir l’égalité d’accès des courants d’opinions, particulièrement pendant les périodes électorales» a décidé d’innover avec les débats contradictoires entre les candidats. L’Ong Elan, dont les activités s’inscrivent déjà dans cette optique parce qu’elle a vu défiler à sa tribune d’éminentes personnalités du monde de la politique et de l’économie a été choisie en janvier 2009 après une mission du National democratic institut, une ONG américaine qui œuvre pour la promotion de la démocratie. Le NDI était venu voir si la Côte d’Ivoire et notamment Elan avaient les moyens techniques, professionnels d’organiser un débat présidentiel comme le fait la Commission américaine sur les Débats présidentiels. Thomas Zahui, le président de Elan, a bénéficié à Washington du 20 au 22 juillet, à l’invitation de la Commission sur les débats présidentiels et de l’Institut international démocratique (NDI), du renforcement de ses capacités au cours d’un atelier sur les «Meilleures pratiques de débat», en compagnie des représentants des Etats-Unis, de l’Ukraine, de la Jamaïque, de la Colombie, du Ghana, de la Roumanie, du Burundi, du Pérou, du Nigeria et de l’Ouganda. Les participants ont été instruits sur différents thèmes : organiser des débats efficaces, des négociations avec les candidats et les médias, les questions techniques de production. Ils ont donc été instruits sur les meilleures pratiques des débats. Ils ont eu des sujets de discussion qui ont porté sur le cadre juridique des débats, les critères de sélection des candidats qui participent aux débats, les stratégies pour obtenir le soutien du public au débat, les options sur le format du débat, les questions à poser aux candidats. L’atelier a également porté sur le type d’organisation à mettre en place pour réussir un débat. Notamment la formation d’un comité d’organisation, la recherche du personnel, les budgets et la collecte de fonds, les mesures de sécurité, l’endroit approprié pour l’organisation de débats, l’éducation des électeurs et les activités pos-télectorales, les relations extérieures. Sans oublier au plan technique, l’emplacement des caméras, le système audio, les systèmes de chronométrage, le décor, l’éclairage, les diffusions, les systèmes de secours, des centres médiatiques sur place, la préparation des candidats et de l’animateur. Les participants ont visionné les extraits de débats qu’ils ont eu à organiser dans leurs pays respectifs, une expérience fort enrichissante pour Thomas Zahui, le président de l’Ong Elan. Ces extraits ont montré combien le fait que les candidats aient accepté de se prêter au jeu des débats contradictoires a non seulement fait tomber la tension chez leurs militants mais combien cela a renforcé la démocratie avec l’acceptation par tous des résultats. Il a été décidé de créer une commission de contrôle qui, après les élections, va faire le suivi du processus électoral. Thomas Zahui, dans sa présentation, a donné la fiche technique de ce que sera le débat présidentiel qu’il compte organiser pour les élections à venir. Avant le débat présidentiel, il propose des débats entre les représentants des structures spécialisées des partis politiques. La sélection des candidats sera rigoureuse et ne seront acceptés pour les débats que les représentants des partis politiques qui sont représentés à l’Assemblée nationale, qui ont des élus. Ce sont donc des candidats sélectionnés et investis par leurs partis politiques et qui ont une représentativité nationale. Thomas Zahui a été par ailleurs reçu au département d’Etat par Emily Y. Nurkis, chargé de l’Afrique de l’Ouest, avec qui il a discuté du processus de sortie de crise, puis par des responsables de l’Usaid et de NED.
Franck A. Zagbayou
Franck A. Zagbayou
