Dossier / Miss CI - Le concours de beauté ivoirien au cœur des scandales

Depuis quelques années, le concours Miss Côte d`Ivoire (Miss CI) ne suscite pratiquement plus d`engouement au sein du public et est très souvent sujet à controverse.

Le concours de beauté par excellence de la Côte d`Ivoire, Miss CI, organisé par le Comité Miss Côte d`Ivoire (Comici), depuis 1996, s`est illustré de la pire manière. L`élection annuelle de la plus belle jeune fille ivoirienne, diffusée par la 1ère chaîne de la télévision ivoirienne, n`attire plus autant de monde que par le passé. La raison pourrait bien se trouver dans les différents scandales qui ont eu à éclabousser les lauréates. Ces dernières, pour la plupart, ne font plus l`unanimité. Les reines de la beauté semblent ne plus refléter le modèle que l`on voudrait bien qu`elles incarnent auprès des populations. Le concours de beauté Miss Côte d`Ivoire vole de scandale en scandale. En effet, depuis maintenant 13 années que le Comici a en charge l`organisation du concours de beauté, les accusations de favoritisme et de corruption de certains membres deviennent récurrentes. Est-ce un manque de rigueur dans l`organisation ou
un désaveu des méthodes du Comici ?

1996, débuts des scandales
Depuis Marthe Niankoury (la première Miss Côte d`Ivoire), en 1956, les plus belles femmes se sont succédé sur le trône de Miss CI. Et avant 1996, début des activités du Comici, très peu de choses négatives ont été entendues sur les Miss ivoiriennes. Chaque Miss apporte son lot de scandales. La première Miss Côte d`Ivoire à avoir suscité des ragots a été Cecilia Valentin, élu Miss CI en 1988. Son métissage avait été décrié par ses détracteurs. Mais la ``belle`` a terminé son mandat dans la dignité sans répondre aux provocations. Mais, c`est en 1996, avec l`arrivée du Comici aux affaires, que les plus gros scandales vont éclater. 7 des 13 lauréates de ce concours de beauté ont nourri les ragots, soit par leur comportement, soit par leur élection. La première du lot, Mimi Hermine, Miss CI 1996, avait été désignée bien avant son sacre. Elle était également connue, à travers toute la ville d`Abidjan, pour être une
véritable noceuse. Mimi Hermine s`est également illustrée, la même année, lors de Miss Cedeao, par son manque de fair-play. Sa mine boudeuse, lors de son élimination, s`est affichée sur tous les écrans de la sous-région. Rami Kéïta, la suivante en 1997 n`avait pas vraiment commis d`actes reprochables, seul son affinité avec l`un des fils du président Bédié avait donné libre cours à toutes sortes de spéculations. Sylviane Dodoo, élue Miss CI, en 1999, Linda Delon, en 2000, Nadia Yoboué, en 2001, Dorcas Séry, en 2005 et Bernadette N`Zi, en 2007 ont également provoqué des scandales. Tricherie, favoritisme, prostitution, révélations mensongères sur le niveau scolaire et matrimonial, doute sur la moralité sont quelques-uns des faits reprochés à ces Miss. Parmi toutes ces Reines de beauté controversés, Bernadette N`Zi est celle qui s`est le plus illustrée, et de la pire des manières. Cette dernière est entrée dans l`histoire
par ses frasques et ses bourdes plus graves les unes que les autres. Jamais, dans les annales du Comici, le mandat d`une ``ambassadrice`` de la beauté ivoirienne n`a connu autant de dérives ni suscité de ragots. Reniement du lien de parenté, faux cursus scolaire, bagarre en pleine rue, etc. ont été le lot des actes posés par la belle. Mais, devant ces faits dénoncés, jamais le Comici de Yapobi n`a pris de sanctions, allant même jusqu`à trouver des excuses à ces dérives si celles-ci ne sont pas niées en bloc ou rejetées du revers de la main, avec le plus grand mépris. La population ivoirienne qui ne veut plus être le dindon de la farce du Comici en a sans doute assez d`assister à un semblant de compétition où le vainqueur est déjà connu. Ajoutés à ces faits, se projettent en filigrane, les nouvelles méthodes mises en place par le Comici, comme le vote du public par Sms.

La nouvelle méthode du Comici
Le vote du public par Sms constitue l`une des dernières innovations du Comici. Cette méthode a, sans doute, été imposée par le sponsor officielle du concours Miss CI, la maison de téléphonie cellulaire Mtn, pour obliger les Ivoiriens à utiliser ses services. Lors de la cérémonie de lancement de Miss CI 2009, le 28 janvier dernier, la représentante de cette maison, Sandra Oulaté, annonçait les couleurs. «Cette année contrairement aux autres éditions, nous allons continuer le vote sms du public. Il faut donc voter massivement sa candidate pour que la côte de cette dernière soit la plus élevée jusqu`à la finale», a-t-elle lancé. À ce niveau, la question cruciale que tout un chacun doit se poser est : Les Ivoiriens pourront-il faire preuve d`objectivité dans leur vote ? Les plus sceptiques en doutent et à raison. Cette étape qui compte pour 20% dans le vote final a déjà fait couler beaucoup d`encre et de salive. Cette méthode,
preuve à l`appui, a déjà montré ses insuffisances. L`expérience a déjà prouvé par le passé que les votes du public se font par affinité. Les spectateurs ne se basent pas sur les critères imposés mais plutôt sur les liens qui les unissent aux candidates. L`exemple le plus palpable est sans conteste celui de l`émission des vacances ``Star Karaoké`` où les gagnants ne sont pas forcément ceux qui font les meilleures prestations. Du côté de la France, le vote du public a également provoqué de grands remue-ménages. En effet, une polémique portant sur ces votes, a failli emporter la Miss France 2009, Chloé Mortaud. Méthode à revoir donc. Cependant, s`il s`agit d`une exigence du sponsor officiel, il a fort à parier que de gros sous sont en jeu. Par ailleurs, Si l`on suit la courbe descendante des différentes Miss CI depuis 1996, il faut s`attendre, dans les jours à venir, à des révélations scandaleuses, lourdes de conséquences,
sur la Miss CI 2009, Rosine Dacoury Gnago. La balle est donc désormais dans le camp de Victor Yapobi et du Comici.
Par
Souleymane Koné