Festival international du rire d’Abidjan - Dahico demande une subvention de l’Etat de Côte d’Ivoire

Demain mercredi 5 août, s’ouvre à Abidjan la 7è édition du Festival international du rire d’Abidjan (Fira) qui fermera ses portes dimanche 9 au palais de la culture à Treichville. Un exposé de l’ingénieur culturel Alain Tailly sur le thème «humour, intégration culturelle» débutera la première journée prévue pour être consacrée aux enfants vulnérables, victimes de guerre. Tel est le « volet social » du Fira dont le promoteur Adama Dahico annonce un « spectacle gratuit », dans l’après-midi à l’endroit de ceux-ci. Soucieux de sortir de l’informel qui confère un statut soit d’humoriste, d’acteur, soit de comédien, et de leur prise en compte dans l’industrie culturelle ; la réflexion sera portée le jeudi 6, autour d’une table ronde, sur le thème « Vers la professionnalisation du métier de l’humoriste en Côte d’Ivoire ». Invitant à plus de formation dans la pratique du métier, Dahico précise : « ce n’est pas forcément tous les comédiens qui sont humoristes. Je suis désolé ! Quand tu ne l’es pas, inutile de perdre le temps. Il faut que les gens se spécialisent, on veut avoir notre autonomie en tant qu’humoriste. Nous voulons, désormais, avoir un cahier de charge ; faire des séminaires, apprendre la diction et le vocabulaire de l’humour ». Pour l’édition 2009, le comédien Dahico innove avec une autre manière de faire les One man shows – prévu vendredi 7 – dans lesquels il ajoute « introduction et habillage ». « Nous avons décidé de donner la part belle aux humoristes nationaux. Il y aura Dahico plus un commando de sept humoristes sélectionnés », annonce-t-il. Contrairement aux dernières éditions du Fira, et à l’exception d’Oumar de Founsou qui sera à sa deuxième invitation au Fira, il n’y aura pas d’humoristes qui viennent d’ailleurs. Le festival donne la part belle aux humoristes nationaux qui, selon Dahico, doivent « désormais montrer qu’ils peuvent aller jouer sur le plan international. Il faut prouver pour être professionnel ». Le Fira, qui est un espace pour permettre aux comédiens et autres invités de pouvoir se vendre, Dahico qui vise la professionnalisation prévient qu’il « va arriver un moment où on va lancer un appel d’offres » pour définir les conditions de participation au festival qui est un « marché » pour le comédien. Au titre du menu des spectacles qui sanctionnent le festival, le « Maquis le dromikan », dans une version revue et corrigée de la convention – du parti Dromikan – a sollicité Thérèse Taba. Le spectacle du maquis, une forme d’humour « plaisant qui innove » invite sur la scène de la salle Lougah François les imitateurs de Daouda, Ado et Bédié. Le clou du Fira sera marqué dimanche par Wariko ou affaire d’argent avec des humoristes connus Zongo et Tao, Jimmy Danger, Koro Abou et bien d’autres acteurs chevronnés. Pour Adama Dahico, la 7è édition du Fira marque sept ans de pratique du festival en Côte d’Ivoire. De l’importance de « l’art au service du développement » – thème 2008 du Fira – le promoteur Dahico revendique la place du festival. « Une initiative comme le Fira qui a sept ans d’existence mérite, quand même, une subvention de la part de l’Etat de Côte d’Ivoire, d’une manière officielle. Aujourd’hui, on parle de reconstruction mais, les gens ne parlent pas trop de ce que l’humour a pu procurer comme bonheur ou joie dans le cœur des Ivoiriens. Nous demandons que nos préoccupations soient prises en compte afin qu’on puisse nous soutenir. Que les autorités reconnaissent l’importance de ce que nous faisons», a-t-il plaidé tout en fondant le besoin de la subvention sur « le principe de conviction artistique ». Une même conviction qui loge l’humoriste au rang d’artiste engagé car, dit Dahico, « nous allons continuer à être – très – critique parce que c’est l’humour qu’on va pratiquer. On n’est pas là pour faire rire les gens ».
Koné Saydoo