La campagne électorale est un moment fort de la compétition que se livrent les différents bords politiques. L’autre devient l’ennemi à écraser. Et dans les positions radicales d’un antagonisme très souvent virulent, la moindre politesse à l’égard de la partie en face se mue en trahison. Dans la classe politique, c’est ce qui domine. Les militants l’amplifient dans une discorde aux conséquences parfois dramatiques. La campagne officielle n’est pas encore ouverte, mais le terrain est occupé par les candidats. Le sortant Laurent Gbagbo multiplie les visites d’Etat. Des opportunités qui lui permettent de mettre les atouts et les moyens du chef de l’Etat au service du candidat. Ses challengers, Henri Konan Bédié, Alassane Ouattara et Mabri Toikeuse ne se donnent pas de répits eux non plus. Les tournées s’enchainent. A la réalité, la campagne officielle vient conclure une longue bataille qui ne cesse presque jamais sur le terrain. La tension pour, ainsi dire, de la précampagne est aussi forte que celle de la campagne. Même s’il y a une évidente différence d’ampleur. Dans cette atmosphère de conquête et d’inimitié entre les partis, de petits gestes méritent cependant attention. A Saïoua, dans la région du Fromager où il était en tournée cette semaine, le président du Rdr, Alassane Ouattara, a été accueilli par des cadres de la ville. Djédjé Mady, le secrétaire général du Pdci s’est déplacé dans sa ville natale pour apporter son appui à la tournée du Rdr. Normal, le Pdci et le Rdr sont en alliance. Parmi, les cadres qui ont rendu la civilité à l’hôte de Saïoua figure…Désiré Tagro. Le ministre de l’Intérieur est l’une des têtes fortes de la campagne du chef de l’Etat. Un camp farouchement opposé à celui du Pdci et du Rdr. Le geste de Tagro est à imiter.
D. Al Seni
D. Al Seni