Les « vendeurs du rire » au Festival international du rire d’Abidjan sont de retour depuis hier mercredi à l’occasion de la 7è édition du Fira qui a ouvert ses portes au Palais de la culture à Abidjan-Trechville, salle Niangoran Porquet. Mercredi et jeudi sont consacrés à la dimension scientifique du festival. C’est-à-dire des conférences et ateliers sur le bien-fondé de l’humour – métier à part entière – et de la nécessité de professionnalisation du métier. Dans sa communication mercredi sur le thème « humour et intégration culturelle », Alain Tailly a expliqué les « interactions » entre humour et intégration. Si « on ne définit pas le rire, mais on rit », comme il le dit, Alain Tailly a instruit sur la dimension sociologique de l’humour. Humour que l’on – les Ivoiriens – retrouve aussi bien dans la chanson, les sketches – autre forme d’expression – les journaux humoristiques, les livres d’humour que dans le théâtre. L’humour aura permis, dans la diversité sociale, à l’acceptation de l’autre et la « prospérité économique ». Ainsi, tout comme le sport, l’humour a été, soutient Alain Tailly, une « force de résistance » dans la situation de crise de la Côte d’Ivoire. Si le « rire » a une fonction éducative et de socialisation, sa fonction politique, malgré tout, un « terrain glissant » bénéficie par la même occasion d’une « licence humoristique » pour conscientiser, dénoncer et critiquer avec le style. En plus d’être une « menace » pour le pouvoir, l’humour « contribue à bâtir une société apaisée ». Poussé par ce principe d’apaisement, Dolo Adama ou Adama Dahico va pousser, se rappelle-t-il, sa réflexion le 19 septembre 2003 pour sauver « la mère patrie » en proposant des spectacles. Ainsi va naître le Fira qui, à travers l’humour, prend un « relais artistique » pour faire « oublier la guerre ». « Dire ce qu’on a à dire sans toutefois insulter », explique-t-il le sens du festival qui perdure depuis sept ans. Pour Dahico, fondateur promoteur du Fira, le festival a tenu dans le temps grâce au président Laurent Gbagbo et à des soutiens – avant même le Fira – qui ont pour nom Bamba Alex Souleymane et les sponsors. Ajouté au soutien moral dont il n’a pas souffert, Dahico fait appel aux « moyens financiers ». Soutenant que les « humoristes ont apaisé les cœurs des Ivoiriens » pendant les heures de braises, le représentant du président Laurent Gbagbo, le Directeur de cabinet adjoint Coulibaly Issa Malick qui qualifie le président d’être un des leurs – les humoristes – a remis la contribution de un (1) million de Fcfa de la part du “camarade président” au promoteur du Fira. CIT, le sponsor officiel depuis cinq éditions – 5 ans – du festival apporte son soutien à l’humour à titre organisationnel. Cependant, l’espace du Fira reste un « canal idéal » pour la société de téléphonie d’atteindre « avec simplicité », par la proximité, ses objectifs qui sont, précise Dano Herman le directeur Marketing et Communication représentant son DG, d’accroître le capital-confiance avec le public et interagir avec les clients (le public). Les spectacles du One man show d’Adama Dahico, Maquis le Dromikan précédé le même jour du spectacle des enfants et Wariko sont prévus, respectivement, vendredi, samedi et dimanche au Palais de la culture de Treichville.
Koné Saydoo
Koné Saydoo