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Société Publié le mardi 11 août 2009 | Le Quotidien d’Abidjan

Baux administratifs - Les policiers indésirables

Ce n’est pas la sérénité actuellement à la Police. Les agents grognent contre leurs responsables qui, selon eux, ne prennent pas à bras le corps la question des baux.

Tous sauf les Policiers
De passage à Yopougon Quartier Maroc, nous lisons sur un tableau d’affichage exposé dans une ‘’agence’’, cette inscription : « maisons à bailler. Policiers, s’abstenir ». Une curieuse inscription qui nous pousse vers le tenant des lieux. Ce dernier, un jeune ivoirien, nous explique qu’« aucun propriétaire de maison ne veut bailler sa maison à un policier, parce que leurs baux ne passent jamais. Tu peux attendre un an avant de percevoir ton dû ». Les policiers victimes de cette situation sont d’autant plus amères que, selon eux, une fois sortis des entrailles de la formation, beaucoup dorment en famille ou dans des cagibis, faute d’avoir un bail. Tous les bailleurs préfèrent avoir affaire aux militaires et aux gendarmes dont les baux passent comme lettre à la poste.
Des humiliations au quotidien.
« J’ai pris un engagement par écrit dans lequel j’ai promis libérer le 31 juillet la maison que j’occupe avec ma famille, si jamais fin juillet 2009 mon bail ne passait pas. Et comme le bail n’est effectivement pas passé, je suis menacé depuis le 1er août 2009 par mon bailleur. Il a même commis un huissier de justice contre moi ». C’est le cri de détresse d’un sous officier de la Police nationale qui, comme de milliers d’autres, ne dort que d’un œil actuellement. De fait, selon notre source qui, pour des raisons évidentes de sécurité, a requis l’anonymat, cela fait environ dix mois, pour des centaines de policiers que les frais de logement ne sont pas versés aux propriétaires des maisons baillées. « Quand les bailleurs nous menacent et que nous nous en reférons à nos responsables, ces derniers nous disent de ne pas nous en faire, que personne ne peut nous expulser de nos maisons. Or, sur le terrain, ce sont des
humiliations que nous subissons à longueur de journées », ajoute notre informateur la gorge nouée par la colère. D’autres sources ont affirmé que leurs responsables au haut niveau font preuve de mauvaise foi en reléguant au second plan la question des baux. «Vous savez, en matière de bail des Fds, c’est nous les policiers qui occupons toujours les maisons dont personne ne veut. Quand les maisons sont belles et neuves, leurs propriétaires préfèrent les bailler aux gendarmes ou aux militaires. C’est lorsque les maisons ne trouvent plus de preneurs pour leur mauvais état que les propriétaires les louent aux policiers. Ça aussi, c’est une humiliation », nous a-t-ton fait remarquer.
Mauvaise foi ou priorité.
Comme la plupart des agents de l’Etat, les salaires et les baux des Policiers passent par la Trésor public. Or l’Etat est réputé mauvais payeur. On dit qu’il dépense juste et utile. En d’autres termes, quand la fin du mois somme, l’Etat décaisse par priorité. Pour les Policiers que nous avons rencontrés pendant notre petite enquête, aussi bien les gérants des caisses publiques que leurs hautes autorités font preuve de mauvaise foi. « Si nous n’avons plus droit aux baux, qu’on nous le dise. Mais si nous y avons droit, cela doit être donc une priorité, parce que nous avons besoin de dormir en paix pour accomplir les missions qu’on nous assigne. On ne peut pas nous dire que c’est une question d’argent, alors que chaque année on recrute de nouveaux policiers », renchérit un autre policier en service à Cocody. Il a même précisé que « la situation peut s’envenimer, si on n’y prend grade. Imaginez un policier armé
qu’on vient expulser de sa maison devant des voisins. Il peut perdre son sans froid ». A bon entendeur…

Barthélemy Téhin
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