Pour tout dire, il n`était pas, au départ, sur le short list des nominés au poste. Mais au finish, c`est lui qui hérite du fauteuil de Yanon Yapo Germain à la tête du très stratégique conseil constitutionnel. Tout s`est joué dans les minutes finales, au terme d`une réunion des ultras du régime et c`est en fin de compte le choix de Simone Gbagbo qui a été entériné par Laurent Gbagbo. Yao N`Dré Paul n`a pas été donc choisi par hasard. La mission, vous l`imaginez.
Selon des sources proches du palais, il y a des mois que la succession de Yanon Yapo faisait l`objet de débat au sein du cercle fermé des décideurs du régime. Il fallait trouver quelqu`un qui puisse faire l`affaire du régime Fpi dans une élection où toute la préparation et l`organisation semblent dévolues à la Commission électorale indépendante. Une institution que le Fpi souffre de ne pas contrôler. Devant pareille situation, le Conseil constitutionnel se présentait comme l`unique bouée de sauvetage pouvant permettre au camp présidentiel de garder un œil de contrôle sur le processus électoral tout entier. Car en dehors du pouvoir de se prononcer sur l`éligibilité des candidats à la présidentice de la république, le Conseil constitutionnel a le pouvoir de s`appuyer sur n`importe quel évènement pour reporter les élections en faisant prévaloir que les conditions d`une bonne élection ne sont pas réunies. Troubles sociaux, auto-coup d`Etat manqué, tout peut y passer. Le Conseil constitutionnel peut aussi invalider les résultats des élections. On comprend donc tout l`intérêt que Gbagbo et ses proches portent au choix de l`homme qui va présider cette institution au mieux de leurs intérêts. Sur la liste des candidats préalablement sélectionnés figurait Aboudrahamane Sangaré qui n`est plus à présenter, le juge Akenon Abraham, Mme Diakité Fatou magistrate à la Cour suprême et l`ex-vice-président du Conseil constitutionnel Amangoua Georges. Parmi ces nominés, Aboudrahamane Sangaré semblait emporter la faveur des pronostics quand, au cours de l`ultime réunion entre les ultrats du régime qui s`est tenue à la résidence du chef de l`Etat le jeudi de la veille de l`indépendance, Simone Gbagbo a récusé tout le monde et propulsé le Pr. Yao N`Dré Paul dans l`arène. Car pour elle, le député du Hiré avait le profil indiqué pour l`emploi. C`est un pur produit du Fpi, un homme de mission et de devoir, prêt à tout pour honorer la confiance de son chef. En réalité, Yao N`Dré Paul n`est pas un orfèvre du droit constitutionnel, c`est un spécialiste du droit international précisément des relations internationales. Cela veut dire que si le souci du Fpi avait été de rechercher l`homme compétent, il aurait trouvé certainement quelqu`un d`autre. Dans tous les cas, la volonté de verrouiller le système les a conduits à privilégier la fibre militante des candidats. Tenez, Mme Kouakou Angora Hortense, épouse Sess, nommée conseillère est la directrice de cabinet du ministre Dano Djédjé depuis des années. Ex assistante à la faculté de droit, elle est une parente de Pascal Affi N`Guessan. M. Daligon Yoroko André Jacques a été juge de section au tribunal de Tabou avant de se convertir comme avocat, métier dans lequel il n`a pas beaucoup prospéré. Il est présenté lui aussi comme un pur militant du Fpi. Enfin Moré Touré Joséphine Suzane, épouse Eba serait une vieille amie et connaissance de Gbagbo. Yao N`Dré Paul, il faut le souligner enfin, avait été coopté pour l`organisation du cinquantenaire de l`indépendance de la Côte d`Ivoire. Cela veut dire que la décision de faire de lui le président du Conseil constitutionnel a été prise de façon précipitée, à la dernière minute.
Penser à l`impensable
Tous ceux qui ont fréquenté Yao N`dré Paul vous diront que c`est le militant idéal, le fonceur, le barondeur, celui qui ne sait pas reculer. En clair et notre source nous le confirme d`ailleurs, l`opposition doit se montrer extrêmement prudente. Car le régime Fpi pourrait remettre au goût du jour la question de l`éligibilité à la présidence de la République réglée par Marcoussis et Pretoria II.
L`on se souvient en effet que lors d`une tournée dans le pays Akyé en 2008, le chef de l`Etat avait publiquement interpellé le président Yanon Yapo en l`invitant à prendre, en tant que président du Conseil constitutionnel, ses responsabilités. Que voulait-il dire par là ? L`opposition y avait perçu en tout cas une volonté de Gbagbo de remettre en cause les acquis de Pretoria. Au cours de la réunion du Cpc qui avait suivi à Ouaga, MM Bédié et Ouattara avaient insisté pour que la question de l`éligibilité des candidats soit confirmée à nouveau par Ouaga. Ce qui fut fait. Mais pour Gbagbo que valent un accord devant la constitution ? Pour certains observateurs, c`est trop gros pour qu`on s`y attarde. Gbagbo n`oserait pas faire cela. Mais dans cette Côte d`Ivoire, l`inimaginable a-t-il encore sa place ? Après un bref passage au ministère de l`Intérieur où il a assuré l`intérim de Boga Doudou et à l`Ena ou sa gestion a accouché de plusieurs scandales, revoilà Yao N`Dré Paul au contrôle de la plus haute institution en matière électorale. C`est-à-dire que dans le cas d`espèce, quand il parle, quand il se prononce sur un sujet, il n`y a plus de recours. C`est vrai qu`il y a Pretoria II, la communauté internationale mais que pourra faire Choi dans le choix des candidats dès lors que Gbagbo a décidé de faire jouer pleinement la constitution ? La Cei peut proclamer un candidat de l`opposition vainqueur, le Fpi peut alléguer qu`il y a eu fraude ici ou là pour donner à Yao N`dré des arguments pour invalider le scrutin. Ce monsieur est une véritable de plomb sur le processus électoral, il ne tardera pas à faire parler de lui. Bien que le Conseil constitutionnel soit une institution directement lié au processus électoral en cours le Premier ministre Guillaume Soro n`aurait pas été informé de la nomination de Yao-N`Dré Paul.
L`on apprend aussi par ailleurs qu`après Yanon Yapo, le président de la Cour suprême Tia Koné serait sur le départ. Son successeur aurait été déjà trouvé, il s`agit d`un proche de Gbagbo.
De même le chef d`état-major des armées le Général de division Philippe Mangou ne devrait pas être épargné par ce grand nettoyage des écuries avant la présidentielle que Gbagbo veut remporter même s`il perd dans les urnes.
AKWABA SAINT-CLAIR
Selon des sources proches du palais, il y a des mois que la succession de Yanon Yapo faisait l`objet de débat au sein du cercle fermé des décideurs du régime. Il fallait trouver quelqu`un qui puisse faire l`affaire du régime Fpi dans une élection où toute la préparation et l`organisation semblent dévolues à la Commission électorale indépendante. Une institution que le Fpi souffre de ne pas contrôler. Devant pareille situation, le Conseil constitutionnel se présentait comme l`unique bouée de sauvetage pouvant permettre au camp présidentiel de garder un œil de contrôle sur le processus électoral tout entier. Car en dehors du pouvoir de se prononcer sur l`éligibilité des candidats à la présidentice de la république, le Conseil constitutionnel a le pouvoir de s`appuyer sur n`importe quel évènement pour reporter les élections en faisant prévaloir que les conditions d`une bonne élection ne sont pas réunies. Troubles sociaux, auto-coup d`Etat manqué, tout peut y passer. Le Conseil constitutionnel peut aussi invalider les résultats des élections. On comprend donc tout l`intérêt que Gbagbo et ses proches portent au choix de l`homme qui va présider cette institution au mieux de leurs intérêts. Sur la liste des candidats préalablement sélectionnés figurait Aboudrahamane Sangaré qui n`est plus à présenter, le juge Akenon Abraham, Mme Diakité Fatou magistrate à la Cour suprême et l`ex-vice-président du Conseil constitutionnel Amangoua Georges. Parmi ces nominés, Aboudrahamane Sangaré semblait emporter la faveur des pronostics quand, au cours de l`ultime réunion entre les ultrats du régime qui s`est tenue à la résidence du chef de l`Etat le jeudi de la veille de l`indépendance, Simone Gbagbo a récusé tout le monde et propulsé le Pr. Yao N`Dré Paul dans l`arène. Car pour elle, le député du Hiré avait le profil indiqué pour l`emploi. C`est un pur produit du Fpi, un homme de mission et de devoir, prêt à tout pour honorer la confiance de son chef. En réalité, Yao N`Dré Paul n`est pas un orfèvre du droit constitutionnel, c`est un spécialiste du droit international précisément des relations internationales. Cela veut dire que si le souci du Fpi avait été de rechercher l`homme compétent, il aurait trouvé certainement quelqu`un d`autre. Dans tous les cas, la volonté de verrouiller le système les a conduits à privilégier la fibre militante des candidats. Tenez, Mme Kouakou Angora Hortense, épouse Sess, nommée conseillère est la directrice de cabinet du ministre Dano Djédjé depuis des années. Ex assistante à la faculté de droit, elle est une parente de Pascal Affi N`Guessan. M. Daligon Yoroko André Jacques a été juge de section au tribunal de Tabou avant de se convertir comme avocat, métier dans lequel il n`a pas beaucoup prospéré. Il est présenté lui aussi comme un pur militant du Fpi. Enfin Moré Touré Joséphine Suzane, épouse Eba serait une vieille amie et connaissance de Gbagbo. Yao N`Dré Paul, il faut le souligner enfin, avait été coopté pour l`organisation du cinquantenaire de l`indépendance de la Côte d`Ivoire. Cela veut dire que la décision de faire de lui le président du Conseil constitutionnel a été prise de façon précipitée, à la dernière minute.
Penser à l`impensable
Tous ceux qui ont fréquenté Yao N`dré Paul vous diront que c`est le militant idéal, le fonceur, le barondeur, celui qui ne sait pas reculer. En clair et notre source nous le confirme d`ailleurs, l`opposition doit se montrer extrêmement prudente. Car le régime Fpi pourrait remettre au goût du jour la question de l`éligibilité à la présidence de la République réglée par Marcoussis et Pretoria II.
L`on se souvient en effet que lors d`une tournée dans le pays Akyé en 2008, le chef de l`Etat avait publiquement interpellé le président Yanon Yapo en l`invitant à prendre, en tant que président du Conseil constitutionnel, ses responsabilités. Que voulait-il dire par là ? L`opposition y avait perçu en tout cas une volonté de Gbagbo de remettre en cause les acquis de Pretoria. Au cours de la réunion du Cpc qui avait suivi à Ouaga, MM Bédié et Ouattara avaient insisté pour que la question de l`éligibilité des candidats soit confirmée à nouveau par Ouaga. Ce qui fut fait. Mais pour Gbagbo que valent un accord devant la constitution ? Pour certains observateurs, c`est trop gros pour qu`on s`y attarde. Gbagbo n`oserait pas faire cela. Mais dans cette Côte d`Ivoire, l`inimaginable a-t-il encore sa place ? Après un bref passage au ministère de l`Intérieur où il a assuré l`intérim de Boga Doudou et à l`Ena ou sa gestion a accouché de plusieurs scandales, revoilà Yao N`Dré Paul au contrôle de la plus haute institution en matière électorale. C`est-à-dire que dans le cas d`espèce, quand il parle, quand il se prononce sur un sujet, il n`y a plus de recours. C`est vrai qu`il y a Pretoria II, la communauté internationale mais que pourra faire Choi dans le choix des candidats dès lors que Gbagbo a décidé de faire jouer pleinement la constitution ? La Cei peut proclamer un candidat de l`opposition vainqueur, le Fpi peut alléguer qu`il y a eu fraude ici ou là pour donner à Yao N`dré des arguments pour invalider le scrutin. Ce monsieur est une véritable de plomb sur le processus électoral, il ne tardera pas à faire parler de lui. Bien que le Conseil constitutionnel soit une institution directement lié au processus électoral en cours le Premier ministre Guillaume Soro n`aurait pas été informé de la nomination de Yao-N`Dré Paul.
L`on apprend aussi par ailleurs qu`après Yanon Yapo, le président de la Cour suprême Tia Koné serait sur le départ. Son successeur aurait été déjà trouvé, il s`agit d`un proche de Gbagbo.
De même le chef d`état-major des armées le Général de division Philippe Mangou ne devrait pas être épargné par ce grand nettoyage des écuries avant la présidentielle que Gbagbo veut remporter même s`il perd dans les urnes.
AKWABA SAINT-CLAIR