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Politique Publié le lundi 17 août 2009 | Le Patriote

Yao Paul N’Dré au Conseil constitutionnel : Les scénarios kenyan et zimbabwéen en marche

Il avait promis une ‘’neutralité absolue’’ aux Ivoiriens et à la communauté internationale juste après sa nomination au Conseil constitutionnel en remplacement du magistrat Yanon Yapo. Mais cette belle profession de foi de Yao N’Dré Paul a sonné faux. Président du Conseil général de Divo, directeur de campagne du candidat Laurent Gbagbo dans le même département et cacique parmi les caciques du FPI, le tout nouveau président du Conseil constitutionnel n’a pas convaincu. Mais bien plus, il inquiète. La raison? Elle est toute simple. L’homme ne peut pas être ‘’accepté par tous’’. Car son passé ne plaide pas en sa faveur. L’on a encore en mémoire ses attaques en règle contre les responsables de l’opposition en général et contre le candidat du RDR en particulier. Le Professeur d’université peut-il raisonnablement se faire une nouvelle virginité politique au point d’être digne de confiance, surtout dans le camp des adversaires du candidat du FPI, Laurent Gbagbo? Il semble que non. L’histoire a montré surtout en Afrique, bien des exemples de nominations qui ont empiré les situations de crise. En tout état de cause, les scénarii kenyan et zimbabwéen peuvent inspirer le nouveau promu qui n’a pas manqué de remercier quelques heures seulement après sa nomination, son ‘’bienfaiteur’’ le chef de l’Etat Laurent Gbagbo. On aurait compris le sens du remerciement de Yao N’Dré si celui-ci n’avait pas ajouté à cette liste, le nom de la Première dame, dans l’interview, la toute première, qu’il a accordée au quotidien pro-gouvenrmental. Beaucoup d’observateurs se sont demandés les raisons fondamentales qui ont poussé le successeur de Yanon Yapo à ‘’dire merci’’ à Simone Ehivet Gbagbo, si ce n’est en sa qualité de dirigeante du parti au pouvoir qui a certainement adoubé son choix en connaissance de cause. Cette première sortie ajoutée au parcours politique de l’homme achève de convaincre les plus sceptiques que Yao N’Dré a été nommé pour préparer le lit de la victoire de son candidat. Soit pour y contribuer fortement. Soit pour retarder le processus de sortie de crise. Par exemple, en prenant sur lui la responsabilité d’annoncer l’impossibilité de la tenue des élections pour des raisons qu’il ne tardera pas à trouver ou toute autre déclaration qui va ramer à contre-courant de l’Accord politique de Ouagadougou. Tout naturellement, cela aggraverait la crise qui ne fait que perdurer et l’on serait dans des situations comme celles qui ont eu cours dans deux pays cités plus haut. Où par la faute de certains obligés des régimes, des questions qui avaient pourtant trouvé solutions ont refait surface et provoqué une aggravation de la situation. Ou également les élections mal organisées ont entraîné le chaos total. Et pour y remédier, ces chefs d’Etat sont restés en poste avec des scrutins contestés. Pour se donner bonne conscience, ils ont accepté un partage débridé du pouvoir. Cas pratique: Au Zimbabwe, à la tête du Mouvement pour le changement démocratique (MDC), le chef de l`opposition Morgan Tsvangirai avait infligé une déroute historique à Robert Mugabe aux élections générales du 29 mars 2007, qui combinaient des législatives avec le premier tour de la présidentielle. Le pouvoir avait alors perdu sa mainmise sur le Parlement et Robert Mugabe candidat à sa propre succession, était arrivé en seconde position avec cinq points de retard. Résultat contesté par Mugabé qui a semé la terreur. Obligeant M. Tsvangirai à jeter l`éponge pour le second tour après avoir constaté une "orgie de violences" depuis le 29 mars.

Au Kenya, après la ‘’victoire’’ de Mwai Kibaki, le pays a été le théâtre de violences politico-ethniques qui ont coûté la vie à au moins 600 personnes. Selon les résultats publiés par la Commission nationale électorale, M. Kibaki a obtenu 4.584.721 voix contre 4.352.993 voix pour son principal adversaire, Raila Odinga, candidat du Mouvement démocratique orange (ODM). Il a prêté serment à peine une heure après la publication des résultats, entamant ainsi un second mandat de cinq ans. M. Odinga et ses partisans ont rejeté ces résultats, dénonçant des fraudes massives organisées par le parti au pouvoir. Il a notamment déclaré: ‘’Nous avons des preuves et nous allons les présenter. Elles confirment que les chiffres de la commission électorale kenyane s’apprête à annoncer sont faux et qu’ils ne reflètent pas la volonté du peuple du Kenya.’’ Un peu plus tôt dans la journée, le président de la Commission électorale du Kenya (ECK), Samuel Kivuitu, avait annoncé les résultats provisoires de 159 circonscriptions, ce qui représente près des deux tiers des suffrages exprimés. Et les résultats donnaient 300 000 voix d’avance au candidat de l’opposition. Par des négociations, l’opposition a été priée de prendre des postes au sein des gouvernements afin de contribuer encore une fois, à la bonne marche du pays. Comparaison n’est peut-être pas raison? Certes, mais l’histoire est un témoignage.

Yves-M. ABIET
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