Le commandant Issiaka Ouattara, alias Wattao, dans cette interview, s`exprime sur la date des élections, le désarmement, la question des grades. Il n’oublie pas ses rapports avec Charles Blé Goudé, Koné Zackaria et met en garde tous ceux qui veulent mettre à mal l`Accord politique de Ouagadougou.
Cela fait un an que vous assurez le commandement de Séguéla. Quel bilan pouvez-vous faire ?
Après un an de présence à Séguéla, nous pouvons dire que le bilan est positif. Si on regarde la gestion d`aujourd`hui et celle d`hier, il y a un grand fossé. Il y a la liberté d`expression, de circuler. Ce que les populations ne pouvaient pas faire avant. Lorsqu`un élément quittait la zone pour aller à Bouaké, l`ex-commandant le taxait d`espion. Pis, qu`il a été monté pour le déstabiliser. Les éléments n`avaient aucune information sur le processus de sortie de crise. Les messages militaires n`étaient pas lus ici. Aujourd`hui, ces jeunes ont la chance d`aller jusqu`à Daloa, Yamoussoukro pour passer le permis de conduire. D`autres ont la chance d`aller rendre visite à leurs parents à Abidjan. Pareil pour la population. Des gens avaient fui la zone. Aujourd`hui, ils sont revenus.
Comment avez-vous appris votre nomination ?
Nous n`avons jamais pensé qu`on allait être à Séguéla. Nous avons accompagné le Premier ministre pour la démobilisation à Kani. Notre mission était d`assurer la sécurité. Après, nous devrions partir pour les Etats-Unis auprès de notre famille. Suite à l`insubordination de Koné Zackaria, un conseil militaire a été convoqué sur recommandation du secrétaire général des Forces nouvelles. C`est à l`issue de cette rencontre que nous avons été nommé pour assurer l`intérim.
Etait-il facile pour vous de remplacer un homme comme Zackaria qui a passé au moins huit ans à la tête de cette zone ?
Il faut reconnaître que ce n`était pas facile. Les débuts ont été durs. Parce que des gens mal informés sont très dangereux. Les éléments de Séguéla n`étaient pas informés. Même sur l`Accord politique de Ouagadougou. Ils ne savaient rien sur la démobilisation. Ces derniers étaient bleus. On leur faisait croire que la guerre n`était pas finie. Et que le Premier ministre a trahi. Les chefs sont des vendus. C`est ce qui a valu les deux attaques contre nous. L`autre étant en liberté à Ouagadougou, les appelait toujours. Afin qu`ils puissent se soulever. Toutes leurs attaques ont échoué. Nous sommes aux commandes. Parce que la vérité est de notre côté.
Comment avez-vous réussi à les ramener à la raison ?
Nous savions qu`ils n`étaient pas informés. On leur a mis dans la tête, la guerre. Il fallait donc les sensibiliser sur le processus de sortie de crise. Notamment sur l`Accord politique de Ouagadougou. Ils ont compris qu`ils ne peuvent rien faire avec la force. Aujourd`hui, tout se passe bien. Ils sont entrés dans les rangs.
Quel accueil vous a réservé la population ?
Elle était favorable au limogeage de Zackaria Koné. Ce dernier l`a traumatisée. On sentait une population en prison. Elle en avait marre. Raison pour laquelle, elle m`a bien accueilli. Notre arrivée était pour elle, une délivrance. On lisait la joie sur les visages. Toutes les grandes familles m`ont apporté leur soutien. Elles continuent d`ailleurs de le faire.
Quels sont vos rapports avec Zackaria Koné ?
Nous n`avons pas de rapport confidentiel avec lui.
Vous vous appelez ?
Jamais.
Pourquoi ?
Nous n`avons pas les mêmes visions. Il n`est pas dans la dynamique de la paix. Donc, nous ne pouvons pas avoir les mêmes visions.
Vous êtes Ambassadeur de la paix. Ne pouvez-vous pas le ramener sur le bon chemin ?
C`est difficile avec lui. Nous pensons qu`il comprendra un jour qu`il doit revenir à la raison. C`est la seule voie qui s`offre à lui pour qu`il retrouve la République. Il faut qu`il comprenne que la Côte d`Ivoire a besoin de tous ses enfants pour aller à la paix. Il a intérêt à changer de comportement.
Parlons de l`Accord politique de Ouagadougou…
Cet Accord nous permet de bien vivre. Nous pouvons circuler librement sur toute l`étendue du territoire national. Grâce à cet Accord, nous avons obtenu des avancées. Ce qui n`était pas possible avec les autres accords et résolutions.
D`aucuns disent que cet Accord a échoué…
Que voulez-vous qu`ils disent ? Les ennemis de la paix diront toujours que cet Accord a échoué. Parce qu`ils préfèrent le désordre. Malheureusement pour eux, le désordre ne peut pas durer. Toute chose a une fin. Si des gens peuvent se permettre de circuler librement et organiser des meetings, c`est bien grâce à l`Accord politique de Ouagadougou. En septembre, on fera le regroupement des militaires. C`est ingrat de ne pas reconnaître les efforts que le Président de la République et le Premier ministre ont faits.
Quelles explications donnez-vous à tous ceux qui tiennent de tels propos ?
C`est l`inconscience. Ce sont des ennemis de la paix. Ces personnes sont des maniaques. Elles veulent voir la Côte d`Ivoire brûlée. Celles-ci n`auront pas cette occasion.
Au lendemain de l`Accord politique Ouagadougou, on vous a vu parcourir les villes et villages pour prôner la paix. Malheureusement, cette initiative s`est arrêtée. Peut-on en savoir les raisons ?
C`est ce qui nous pose beaucoup de problèmes. Dans notre camp, nous sommes critiqués. On raconte partout que nous sommes vendus. Parce que l`on nous voit avec Charles Blé Goudé. Il faut que les gens reconnaissent que la rencontre Blé-Wattao a décanté beaucoup de choses dans ce pays.
Lesquelles ?
Notre rencontre a décrispé l`atmosphère entre le nord et le sud. Elle a ramené la confiance dans la population. Ainsi qu`au niveau de la jeunesse.
On parle, de plus en plus, d`un deal entre vous…
Ils étaient peut-être présents au moment du deal. Entre nous deux, c`est une amitié sincère. Notre rencontre n`a pas été faite sur un coup de tête. C`est avec l`accord de Guillaume Soro que nous avons rencontré Blé Goudé. Il nous a donné son feu vert. Le Premier ministre nous a dit que si notre rencontre avec Blé peut ramener beaucoup de choses au pays, alors il est d`accord. Nous ne savons pas pourquoi des gens sont offusqués de nous voir ensemble. Ils vont souffrir davantage. Parce que nous avons beaucoup de choses à faire pour la Côte d`Ivoire.
Peut-on en avoir une idée ?
C`est un secret entre nous deux.
A quand la reprise de votre caravane de la paix ?
Nous attendons l`instruction de notre patron. Nous ne pouvons pas faire quelque chose sans qu`il donne son accord. Nous sommes militaires.
D`aucuns disent que vous avez arrêté parce qu`on vous accuse d`avoir trahi vos camarades…
Ce sont toujours les mêmes ragots. Même Blé Goudé, on l`accuse également d`avoir trahi. On raconte que le Premier ministre nous a envoyé d`aller l`acheter. Tout comme on dit que le Président Gbagbo l`a envoyé nous acheter. Si nous voulons écouter ces ragots, nous n`allons pas sortir de cette situation. Notre mission est de réconcilier la Côte d`Ivoire. Ce n`est pas de notre faute si nous sommes populaires et écoutés par les populations. Ce sont des aigris qui n`ont qu`une seule chose en tête : brûler le pays.
Le 29 novembre, c`est le premier tour de l’élection présidentielle. Vous y croyez ?
Nous y croyons. Parce que la dernière réunion de Ouagadougou a indiqué que le volet militaire prend fin le 29 septembre.
On constate qu’il y a encore des problèmes…
Nous ne voyons pas de problèmes pour le moment. Il faut que tout le monde croie à cette date. Si tout le monde se met à ne pas y croire, comment voulez-vous que cela marche ?
Est-il possible que le désarmement ait lieu ?
C`est possible. Il n`y a pas de doute. Sauf, si nous ne voulons pas aller à la paix. Nous sommes déjà désarmés. Le désarmement n`est pas le fait d`aller déposer les armes. Il faut être désarmé moralement d`abord.
Et la question des grades ?
Nous ne savons pas pourquoi les gens veulent faire de la question des grades un tollé. Avec les grades, nous avons décidé d`aller à la retraite. Celui qui ne veut pas, peut aller se mettre au même rang que les autres.
Vous nous avez confié lors d`une tournée à Man qu`aucun chef militaire des Forces nouvelles ne regagnera l`armée. Alors pourquoi faites-vous une fixation sur les grades ?
Nous n`avons jamais fait de fixation sur les grades. Cette question a été réglée par l`Accord politique de Ouagadougou. Celui qui veut retourner dans l`armée doit se soumettre au règlement. Pour nous, la question des grades n`est pas un problème. Il ne faut pas en faire un blocage au processus.
Wattao, Morou Ouattara et Martin Fofié toujours dans le même camp. Vous êtes déterminés à aller à la paix…
Nous sommes liés par la fraternité. Nous sommes de l`Est. Nous ne savons pas trahir. C`est ce qui fait notre caractère. Nous avons décidé de suivre le Premier ministre. Nous allons le suivre jusqu`au bout. Nous ne sommes pas aussi lâches. Nous ne sommes pas de ceux qui lui apportent leur soutien le jour et la nuit, le vilipendent. C`est-à-dire l`accusent d`avoir trahi.
Que font les autres ?
Nous ne pouvons pas parler à leur place. Il faut que vous rencontriez chacun d`entre eux. Et ils diront s`ils sont pour le Premier ministre ou pas. Nous avons pris l`engagement de soutenir le Premier ministre. Même au prix de notre vie.
Vous avez parlé des lâches, qui sont-ils ?
Nous n`avons pas de nom à donner. Ce qui est sûr, ils se connaissent. Quand on a rien à se reprocher, on se libère dans la parole.
Quels commentaires faites-vous sur la dernière sortie du Président français Nicolas Sarkozy ?
Permettez-nous qu`on parle de la Côte d`Ivoire. C`est trop grand pour nous.
Pourquoi ?
Il y a des personnes mieux placées pour lui répondre. Nous ne sommes pas politiciens.
Quel message pour les Ivoiriens ?
Nous leur demandons de croire en la tenue des élections le 29 novembre 2009. Chacun de nous doit mettre de l`eau dans son vin pour que nous puissions avancer. Nous devons tous soutenir l`Accord politique de Ouagadougou. Nous avons intérêt à soutenir le Président de la République et le Premier ministre dans leurs actions. Ce n`est pas facile. Ils ont besoin de nous pour ramener la paix en Côte d`Ivoire.
Interview réalisée par Yacouba Gbané
yacou06336510@yahoo.fr
Cela fait un an que vous assurez le commandement de Séguéla. Quel bilan pouvez-vous faire ?
Après un an de présence à Séguéla, nous pouvons dire que le bilan est positif. Si on regarde la gestion d`aujourd`hui et celle d`hier, il y a un grand fossé. Il y a la liberté d`expression, de circuler. Ce que les populations ne pouvaient pas faire avant. Lorsqu`un élément quittait la zone pour aller à Bouaké, l`ex-commandant le taxait d`espion. Pis, qu`il a été monté pour le déstabiliser. Les éléments n`avaient aucune information sur le processus de sortie de crise. Les messages militaires n`étaient pas lus ici. Aujourd`hui, ces jeunes ont la chance d`aller jusqu`à Daloa, Yamoussoukro pour passer le permis de conduire. D`autres ont la chance d`aller rendre visite à leurs parents à Abidjan. Pareil pour la population. Des gens avaient fui la zone. Aujourd`hui, ils sont revenus.
Comment avez-vous appris votre nomination ?
Nous n`avons jamais pensé qu`on allait être à Séguéla. Nous avons accompagné le Premier ministre pour la démobilisation à Kani. Notre mission était d`assurer la sécurité. Après, nous devrions partir pour les Etats-Unis auprès de notre famille. Suite à l`insubordination de Koné Zackaria, un conseil militaire a été convoqué sur recommandation du secrétaire général des Forces nouvelles. C`est à l`issue de cette rencontre que nous avons été nommé pour assurer l`intérim.
Etait-il facile pour vous de remplacer un homme comme Zackaria qui a passé au moins huit ans à la tête de cette zone ?
Il faut reconnaître que ce n`était pas facile. Les débuts ont été durs. Parce que des gens mal informés sont très dangereux. Les éléments de Séguéla n`étaient pas informés. Même sur l`Accord politique de Ouagadougou. Ils ne savaient rien sur la démobilisation. Ces derniers étaient bleus. On leur faisait croire que la guerre n`était pas finie. Et que le Premier ministre a trahi. Les chefs sont des vendus. C`est ce qui a valu les deux attaques contre nous. L`autre étant en liberté à Ouagadougou, les appelait toujours. Afin qu`ils puissent se soulever. Toutes leurs attaques ont échoué. Nous sommes aux commandes. Parce que la vérité est de notre côté.
Comment avez-vous réussi à les ramener à la raison ?
Nous savions qu`ils n`étaient pas informés. On leur a mis dans la tête, la guerre. Il fallait donc les sensibiliser sur le processus de sortie de crise. Notamment sur l`Accord politique de Ouagadougou. Ils ont compris qu`ils ne peuvent rien faire avec la force. Aujourd`hui, tout se passe bien. Ils sont entrés dans les rangs.
Quel accueil vous a réservé la population ?
Elle était favorable au limogeage de Zackaria Koné. Ce dernier l`a traumatisée. On sentait une population en prison. Elle en avait marre. Raison pour laquelle, elle m`a bien accueilli. Notre arrivée était pour elle, une délivrance. On lisait la joie sur les visages. Toutes les grandes familles m`ont apporté leur soutien. Elles continuent d`ailleurs de le faire.
Quels sont vos rapports avec Zackaria Koné ?
Nous n`avons pas de rapport confidentiel avec lui.
Vous vous appelez ?
Jamais.
Pourquoi ?
Nous n`avons pas les mêmes visions. Il n`est pas dans la dynamique de la paix. Donc, nous ne pouvons pas avoir les mêmes visions.
Vous êtes Ambassadeur de la paix. Ne pouvez-vous pas le ramener sur le bon chemin ?
C`est difficile avec lui. Nous pensons qu`il comprendra un jour qu`il doit revenir à la raison. C`est la seule voie qui s`offre à lui pour qu`il retrouve la République. Il faut qu`il comprenne que la Côte d`Ivoire a besoin de tous ses enfants pour aller à la paix. Il a intérêt à changer de comportement.
Parlons de l`Accord politique de Ouagadougou…
Cet Accord nous permet de bien vivre. Nous pouvons circuler librement sur toute l`étendue du territoire national. Grâce à cet Accord, nous avons obtenu des avancées. Ce qui n`était pas possible avec les autres accords et résolutions.
D`aucuns disent que cet Accord a échoué…
Que voulez-vous qu`ils disent ? Les ennemis de la paix diront toujours que cet Accord a échoué. Parce qu`ils préfèrent le désordre. Malheureusement pour eux, le désordre ne peut pas durer. Toute chose a une fin. Si des gens peuvent se permettre de circuler librement et organiser des meetings, c`est bien grâce à l`Accord politique de Ouagadougou. En septembre, on fera le regroupement des militaires. C`est ingrat de ne pas reconnaître les efforts que le Président de la République et le Premier ministre ont faits.
Quelles explications donnez-vous à tous ceux qui tiennent de tels propos ?
C`est l`inconscience. Ce sont des ennemis de la paix. Ces personnes sont des maniaques. Elles veulent voir la Côte d`Ivoire brûlée. Celles-ci n`auront pas cette occasion.
Au lendemain de l`Accord politique Ouagadougou, on vous a vu parcourir les villes et villages pour prôner la paix. Malheureusement, cette initiative s`est arrêtée. Peut-on en savoir les raisons ?
C`est ce qui nous pose beaucoup de problèmes. Dans notre camp, nous sommes critiqués. On raconte partout que nous sommes vendus. Parce que l`on nous voit avec Charles Blé Goudé. Il faut que les gens reconnaissent que la rencontre Blé-Wattao a décanté beaucoup de choses dans ce pays.
Lesquelles ?
Notre rencontre a décrispé l`atmosphère entre le nord et le sud. Elle a ramené la confiance dans la population. Ainsi qu`au niveau de la jeunesse.
On parle, de plus en plus, d`un deal entre vous…
Ils étaient peut-être présents au moment du deal. Entre nous deux, c`est une amitié sincère. Notre rencontre n`a pas été faite sur un coup de tête. C`est avec l`accord de Guillaume Soro que nous avons rencontré Blé Goudé. Il nous a donné son feu vert. Le Premier ministre nous a dit que si notre rencontre avec Blé peut ramener beaucoup de choses au pays, alors il est d`accord. Nous ne savons pas pourquoi des gens sont offusqués de nous voir ensemble. Ils vont souffrir davantage. Parce que nous avons beaucoup de choses à faire pour la Côte d`Ivoire.
Peut-on en avoir une idée ?
C`est un secret entre nous deux.
A quand la reprise de votre caravane de la paix ?
Nous attendons l`instruction de notre patron. Nous ne pouvons pas faire quelque chose sans qu`il donne son accord. Nous sommes militaires.
D`aucuns disent que vous avez arrêté parce qu`on vous accuse d`avoir trahi vos camarades…
Ce sont toujours les mêmes ragots. Même Blé Goudé, on l`accuse également d`avoir trahi. On raconte que le Premier ministre nous a envoyé d`aller l`acheter. Tout comme on dit que le Président Gbagbo l`a envoyé nous acheter. Si nous voulons écouter ces ragots, nous n`allons pas sortir de cette situation. Notre mission est de réconcilier la Côte d`Ivoire. Ce n`est pas de notre faute si nous sommes populaires et écoutés par les populations. Ce sont des aigris qui n`ont qu`une seule chose en tête : brûler le pays.
Le 29 novembre, c`est le premier tour de l’élection présidentielle. Vous y croyez ?
Nous y croyons. Parce que la dernière réunion de Ouagadougou a indiqué que le volet militaire prend fin le 29 septembre.
On constate qu’il y a encore des problèmes…
Nous ne voyons pas de problèmes pour le moment. Il faut que tout le monde croie à cette date. Si tout le monde se met à ne pas y croire, comment voulez-vous que cela marche ?
Est-il possible que le désarmement ait lieu ?
C`est possible. Il n`y a pas de doute. Sauf, si nous ne voulons pas aller à la paix. Nous sommes déjà désarmés. Le désarmement n`est pas le fait d`aller déposer les armes. Il faut être désarmé moralement d`abord.
Et la question des grades ?
Nous ne savons pas pourquoi les gens veulent faire de la question des grades un tollé. Avec les grades, nous avons décidé d`aller à la retraite. Celui qui ne veut pas, peut aller se mettre au même rang que les autres.
Vous nous avez confié lors d`une tournée à Man qu`aucun chef militaire des Forces nouvelles ne regagnera l`armée. Alors pourquoi faites-vous une fixation sur les grades ?
Nous n`avons jamais fait de fixation sur les grades. Cette question a été réglée par l`Accord politique de Ouagadougou. Celui qui veut retourner dans l`armée doit se soumettre au règlement. Pour nous, la question des grades n`est pas un problème. Il ne faut pas en faire un blocage au processus.
Wattao, Morou Ouattara et Martin Fofié toujours dans le même camp. Vous êtes déterminés à aller à la paix…
Nous sommes liés par la fraternité. Nous sommes de l`Est. Nous ne savons pas trahir. C`est ce qui fait notre caractère. Nous avons décidé de suivre le Premier ministre. Nous allons le suivre jusqu`au bout. Nous ne sommes pas aussi lâches. Nous ne sommes pas de ceux qui lui apportent leur soutien le jour et la nuit, le vilipendent. C`est-à-dire l`accusent d`avoir trahi.
Que font les autres ?
Nous ne pouvons pas parler à leur place. Il faut que vous rencontriez chacun d`entre eux. Et ils diront s`ils sont pour le Premier ministre ou pas. Nous avons pris l`engagement de soutenir le Premier ministre. Même au prix de notre vie.
Vous avez parlé des lâches, qui sont-ils ?
Nous n`avons pas de nom à donner. Ce qui est sûr, ils se connaissent. Quand on a rien à se reprocher, on se libère dans la parole.
Quels commentaires faites-vous sur la dernière sortie du Président français Nicolas Sarkozy ?
Permettez-nous qu`on parle de la Côte d`Ivoire. C`est trop grand pour nous.
Pourquoi ?
Il y a des personnes mieux placées pour lui répondre. Nous ne sommes pas politiciens.
Quel message pour les Ivoiriens ?
Nous leur demandons de croire en la tenue des élections le 29 novembre 2009. Chacun de nous doit mettre de l`eau dans son vin pour que nous puissions avancer. Nous devons tous soutenir l`Accord politique de Ouagadougou. Nous avons intérêt à soutenir le Président de la République et le Premier ministre dans leurs actions. Ce n`est pas facile. Ils ont besoin de nous pour ramener la paix en Côte d`Ivoire.
Interview réalisée par Yacouba Gbané
yacou06336510@yahoo.fr