Source: Radiococodyfm
Murielle Nanié est partie de Lyon où elle a été pré-sélectionnée en 2008, pour conquérir, la même année, les titres de Miss Côte d’Ivoire et Miss Cedeao (Communauté économique des états de l’Afrique de l’Ouest). Venue à Brazzaville pour remplacer au pied levé la nouvelle Miss Côte d’Ivoire, elle a été sacrée, mercredi 5 août, reine de beauté du 7ème Festival Panafricain de Musique (Fespam, 3-7 août). A 24 ans, Murielle Nanié, étudiante en Licence Professionnelle de Communication, est une femme sûre de son charme, mais décidée à combattre les clichés négatifs véhiculés au sujet des Miss... et les propositions indécentes qu’elles reçoivent.
Quelle ambiance régnait dans les coulisses de l’élection Miss Fespam ?
Murielle Nanié : Je suis arrivée à Brazzaville avec Miss Mali, qui était ma voisine de chambre. L’ambiance était très conviviale. Nous étions toutes venues pour participer avant tout à un jeu. C’était l’occasion de rencontrer des jeunes filles d’autres pays et donc il y avait un très bon esprit. Côté organisation, c’était moins bien qu’à Miss Côte d’Ivoire, franchement. Je m’attendais à mieux, parce que Miss Fespam est un concours d’envergure internationale, au même titre que Miss Cedeao, mais avec encore plus de pays participants. Pourtant, il n’y avait pas de cahier des charges, pas de programme en tant que tel, pas de chorégraphe... C’est toute l’organisation qu’il faudrait revoir.
On vous disait très sûre de vous...
Murielle Nanié : Vu l’organisation, je pensais que ce serait assez difficile d’être élue Miss Fespam, parce que déjà pendant la mise au vert, rien n’était clair. Je me disais également que si j’étais élue alors que je ne vivais pas à Brazzaville, il me serait difficile de répondre aux exigences du Comité Miss Fespam. Mais je croyais en mes chances, c’est sûr !
A quelles exigences avez-vous dû vous plier depuis 2008 ?
Murielle Nanié : C’est très éclectique. J’ai mené des actions humanitaires, notamment avec le Rotary, avec des associations qui approchent le Comité Miss Côte d’Ivoire. Il y avait des arbres de Noël, des dons et autres actions de lutte contre la pauvreté, dans les quartiers précaires, des invitations à des manifestations culturelles, tant au titre de Miss Côte d’Ivoire que de Miss Cedeao.
Avec Miss Fespam, vous êtes bien partie pour continuer ainsi jusqu’en 2011. Cela ne commence-t-il pas à vous peser ? Non, je pense que le mandat de Miss Fespam sera beaucoup moins contraignant que les deux autres, étant donné qu’il s’étale sur deux ans, et que l’élection et le mandat s’articulent autour du festival.
Vous résidiez en France avant votre première élection. Comment vous organisez-vous désormais ?
Murielle Nanié : En France, j’étais une simple étudiante, c’était donc école-maison-école. Quand je suis rentrée en terre ivoirienne – très heureuse d’ailleurs parce que j’ai vécu sept ans en France, depuis l’âge de 16 ans, très loin de ma famille – j’ai passé un an dans le bonheur d’avoir retrouvé les miens. J’ai continué mes études à Abidjan, car c’était tout à fait possible. Mes parents en doutaient compte tenu de la situation socio-politique qui prévalait. Maintenant que les choses s’arrangent tout doucement, il n’y a pas de raison que je ne reste pas.
Vous revenez en Côte d’Ivoire pendant que d’autres veulent en partir. A quoi cela obéit-il ?
Murielle Nanié : Cela obéit tout simplement à ma foi. (Elle triture deux médailles de la Vierge Marie qui, dit-elle, ne la quittent jamais) Il faut que j’aie la foi, que je continue à croire que les choses vont s’arranger. Il n’y a pas de raison. Personne n’a intérêt à ce que la situation se dégrade à nouveau. Je suis très optimiste ! Cela dit, ce que mon avenir sera concrètement en Côte d’Ivoire dépendra des propositions que je recevrai.
En parlant de propositions, beaucoup de celles que les Miss reçoivent ne sont pas très décentes...
Murielle Nanié : Face aux sollicitations et aux propositions indécentes, en général, j’éconduis la personne de façon diplomatique.
Vous en avez reçu ici au Congo ?
Murielle Nanié : Implicitement. Je pense que la mentalité des gens est assez différente de celle d’Afrique de l’Ouest.
Vous étiez consciente de ce que les Miss avaient la réputation de passer du statut de reines de beauté à celui d’escort-girl...
Murielle Nanié : Oui, mais je n’en ai pas eu peur parce que j’avais l’intention de changer cette image-là ! Mon père est cadre de banque et ma mère est médecin, mais comme tout le monde, ils entendaient dire des choses pas très nettes au sujet des Miss. Pour autant, ils m’ont laissée faire parce qu’ils me font confiance. Mon père l’a dit pendant une interview, quand j’ai été élue Miss Côte d’Ivoire : « Ma fille sait quelle éducation je lui ai donnée. Si elle s’engage dans une voie, elle l’assumera et ira jusqu’au bout ». Personnellement, j’ai réussi à changer cette perception que les gens ont des Miss. Lors des interviewes qui ont précédé la fin de mon mandat, j’ai tenu à le faire remarquer. Aujourd’hui en Côte d’Ivoire, personne ne peut dire que la Miss 2008 a fini dans la chambre d’un ambassadeur ou d’un ministre. Les jeunes filles ivoiriennes ont besoin de savoir ce qu’est l’amour, le vrai. Il y en a beaucoup qui tombent dans la facilité et qui ont perdu cette notion d’amour, de respect de soi-même.
Vous reconnaissez quand même que le statut de Miss est une excellente carte de visite ?
Murielle Nanié : Bien sûr ! Cela permet d’ouvrir des portes. Je pense notamment au monde du travail en Côte d’Ivoire, qui aujourd’hui, est très difficile à percer. Tout de même, j’ai entretenu une bonne image de moi durant mon mandat car je pensais à l’après.
Vos obligations de Miss restreignent-elles aussi votre vie sentimentale ?
Murielle Nanié : Pas du tout ! Quand j’ai été élue Miss Côte d’Ivoire, nous avons eu, mes dauphines et moi, une réunion avec le Comité Miss. Le président et les membres nous ont expliqué qu’il n’y avait pas d’interdiction, que nous pouvions avoir des « amis » et même, dans certaines manifestations, à des cérémonies, dans les restaurants ou en boîte de nuit, nous avions le droit de les emmener avec nous. En plus, ils avaient besoin de les connaître, parce qu’on ne peut pas nous voir avec n’importe qui et entendre après des choses se raconter sur notre compte.
Alors qui est l’élu de votre coeur ?
Murielle Nanié : Il est jeune, vit et travaille en Côte d’Ivoire. C’était une connaissance de longue date, mais notre histoire a démarré pendant l’année que j’ai passée en Côte d’Ivoire. Au début, il la vivait assez difficilement. La voiture que j’ai reçue entre autres prix, était ’’tagguée’’ de partout « Miss Côte d’Ivoire », et il était gêné par tous les regards qui se braquaient sur nous à chaque sortie. Ensuite, cela a été plus facile. En venant ici à Brazzaville, je traînais les pieds parce que je pensais en avoir fini avec le monde des Miss. Mais la nouvelle Miss Côte d’Ivoire ayant été élue seulement le 31 juillet dernier, trois jours avant le Fespam, je devais encore une fois aller concourir. Mon fiancé m’a encouragée à partir. Il m’appelait tous les jours pour me dire que je remporterais le titre. Il m’a été d’un soutien sans faille.
Miss Côte d’Ivoire, Miss Cedeao, Miss Fespam. Ces années de reine de beauté auront finalement été une belle expérience !
Murielle Nanié : Je suis très heureuse d’avoir remporté le concours Miss Fespam. J’espère que son organisation va s’améliorer. J’aimerais connaître mieux le Congo, et comme je suis élue pour le compte d’un festival international, visiter d’autres pays, pour travailler à la promotion du festival et de la musique en Afrique, parce que nous avons d’énormes talents.
Chaque Miss élue annonce de nombreuses actions qu’elle voudrait mener. Êtes-vous réaliste à ce sujet ?
Murielle Nanié : Tout à fait ! Quand on est élue, on a plein de projets dans la tête, mais ils ne sont pas forcément réalisables. On reproche aux Miss de prétendre pouvoir faire beaucoup, c’est vrai. Je me souviens de ma première interview au soir de mon élection à Miss Côte d’Ivoire 2008, où j’avais moi-même reproché aux Miss précédentes de ne pas avoir assez mis leur notoriété au service de l’humanitaire. Je me rends compte que ce n’est vraiment pas évident ! Aujourd’hui, quand je dis que j’aimerais mener des actions, j’utilise le conditionnel...
Par Josée Esther Oté source:fespam.info
Murielle Nanié est partie de Lyon où elle a été pré-sélectionnée en 2008, pour conquérir, la même année, les titres de Miss Côte d’Ivoire et Miss Cedeao (Communauté économique des états de l’Afrique de l’Ouest). Venue à Brazzaville pour remplacer au pied levé la nouvelle Miss Côte d’Ivoire, elle a été sacrée, mercredi 5 août, reine de beauté du 7ème Festival Panafricain de Musique (Fespam, 3-7 août). A 24 ans, Murielle Nanié, étudiante en Licence Professionnelle de Communication, est une femme sûre de son charme, mais décidée à combattre les clichés négatifs véhiculés au sujet des Miss... et les propositions indécentes qu’elles reçoivent.
Quelle ambiance régnait dans les coulisses de l’élection Miss Fespam ?
Murielle Nanié : Je suis arrivée à Brazzaville avec Miss Mali, qui était ma voisine de chambre. L’ambiance était très conviviale. Nous étions toutes venues pour participer avant tout à un jeu. C’était l’occasion de rencontrer des jeunes filles d’autres pays et donc il y avait un très bon esprit. Côté organisation, c’était moins bien qu’à Miss Côte d’Ivoire, franchement. Je m’attendais à mieux, parce que Miss Fespam est un concours d’envergure internationale, au même titre que Miss Cedeao, mais avec encore plus de pays participants. Pourtant, il n’y avait pas de cahier des charges, pas de programme en tant que tel, pas de chorégraphe... C’est toute l’organisation qu’il faudrait revoir.
On vous disait très sûre de vous...
Murielle Nanié : Vu l’organisation, je pensais que ce serait assez difficile d’être élue Miss Fespam, parce que déjà pendant la mise au vert, rien n’était clair. Je me disais également que si j’étais élue alors que je ne vivais pas à Brazzaville, il me serait difficile de répondre aux exigences du Comité Miss Fespam. Mais je croyais en mes chances, c’est sûr !
A quelles exigences avez-vous dû vous plier depuis 2008 ?
Murielle Nanié : C’est très éclectique. J’ai mené des actions humanitaires, notamment avec le Rotary, avec des associations qui approchent le Comité Miss Côte d’Ivoire. Il y avait des arbres de Noël, des dons et autres actions de lutte contre la pauvreté, dans les quartiers précaires, des invitations à des manifestations culturelles, tant au titre de Miss Côte d’Ivoire que de Miss Cedeao.
Avec Miss Fespam, vous êtes bien partie pour continuer ainsi jusqu’en 2011. Cela ne commence-t-il pas à vous peser ? Non, je pense que le mandat de Miss Fespam sera beaucoup moins contraignant que les deux autres, étant donné qu’il s’étale sur deux ans, et que l’élection et le mandat s’articulent autour du festival.
Vous résidiez en France avant votre première élection. Comment vous organisez-vous désormais ?
Murielle Nanié : En France, j’étais une simple étudiante, c’était donc école-maison-école. Quand je suis rentrée en terre ivoirienne – très heureuse d’ailleurs parce que j’ai vécu sept ans en France, depuis l’âge de 16 ans, très loin de ma famille – j’ai passé un an dans le bonheur d’avoir retrouvé les miens. J’ai continué mes études à Abidjan, car c’était tout à fait possible. Mes parents en doutaient compte tenu de la situation socio-politique qui prévalait. Maintenant que les choses s’arrangent tout doucement, il n’y a pas de raison que je ne reste pas.
Vous revenez en Côte d’Ivoire pendant que d’autres veulent en partir. A quoi cela obéit-il ?
Murielle Nanié : Cela obéit tout simplement à ma foi. (Elle triture deux médailles de la Vierge Marie qui, dit-elle, ne la quittent jamais) Il faut que j’aie la foi, que je continue à croire que les choses vont s’arranger. Il n’y a pas de raison. Personne n’a intérêt à ce que la situation se dégrade à nouveau. Je suis très optimiste ! Cela dit, ce que mon avenir sera concrètement en Côte d’Ivoire dépendra des propositions que je recevrai.
En parlant de propositions, beaucoup de celles que les Miss reçoivent ne sont pas très décentes...
Murielle Nanié : Face aux sollicitations et aux propositions indécentes, en général, j’éconduis la personne de façon diplomatique.
Vous en avez reçu ici au Congo ?
Murielle Nanié : Implicitement. Je pense que la mentalité des gens est assez différente de celle d’Afrique de l’Ouest.
Vous étiez consciente de ce que les Miss avaient la réputation de passer du statut de reines de beauté à celui d’escort-girl...
Murielle Nanié : Oui, mais je n’en ai pas eu peur parce que j’avais l’intention de changer cette image-là ! Mon père est cadre de banque et ma mère est médecin, mais comme tout le monde, ils entendaient dire des choses pas très nettes au sujet des Miss. Pour autant, ils m’ont laissée faire parce qu’ils me font confiance. Mon père l’a dit pendant une interview, quand j’ai été élue Miss Côte d’Ivoire : « Ma fille sait quelle éducation je lui ai donnée. Si elle s’engage dans une voie, elle l’assumera et ira jusqu’au bout ». Personnellement, j’ai réussi à changer cette perception que les gens ont des Miss. Lors des interviewes qui ont précédé la fin de mon mandat, j’ai tenu à le faire remarquer. Aujourd’hui en Côte d’Ivoire, personne ne peut dire que la Miss 2008 a fini dans la chambre d’un ambassadeur ou d’un ministre. Les jeunes filles ivoiriennes ont besoin de savoir ce qu’est l’amour, le vrai. Il y en a beaucoup qui tombent dans la facilité et qui ont perdu cette notion d’amour, de respect de soi-même.
Vous reconnaissez quand même que le statut de Miss est une excellente carte de visite ?
Murielle Nanié : Bien sûr ! Cela permet d’ouvrir des portes. Je pense notamment au monde du travail en Côte d’Ivoire, qui aujourd’hui, est très difficile à percer. Tout de même, j’ai entretenu une bonne image de moi durant mon mandat car je pensais à l’après.
Vos obligations de Miss restreignent-elles aussi votre vie sentimentale ?
Murielle Nanié : Pas du tout ! Quand j’ai été élue Miss Côte d’Ivoire, nous avons eu, mes dauphines et moi, une réunion avec le Comité Miss. Le président et les membres nous ont expliqué qu’il n’y avait pas d’interdiction, que nous pouvions avoir des « amis » et même, dans certaines manifestations, à des cérémonies, dans les restaurants ou en boîte de nuit, nous avions le droit de les emmener avec nous. En plus, ils avaient besoin de les connaître, parce qu’on ne peut pas nous voir avec n’importe qui et entendre après des choses se raconter sur notre compte.
Alors qui est l’élu de votre coeur ?
Murielle Nanié : Il est jeune, vit et travaille en Côte d’Ivoire. C’était une connaissance de longue date, mais notre histoire a démarré pendant l’année que j’ai passée en Côte d’Ivoire. Au début, il la vivait assez difficilement. La voiture que j’ai reçue entre autres prix, était ’’tagguée’’ de partout « Miss Côte d’Ivoire », et il était gêné par tous les regards qui se braquaient sur nous à chaque sortie. Ensuite, cela a été plus facile. En venant ici à Brazzaville, je traînais les pieds parce que je pensais en avoir fini avec le monde des Miss. Mais la nouvelle Miss Côte d’Ivoire ayant été élue seulement le 31 juillet dernier, trois jours avant le Fespam, je devais encore une fois aller concourir. Mon fiancé m’a encouragée à partir. Il m’appelait tous les jours pour me dire que je remporterais le titre. Il m’a été d’un soutien sans faille.
Miss Côte d’Ivoire, Miss Cedeao, Miss Fespam. Ces années de reine de beauté auront finalement été une belle expérience !
Murielle Nanié : Je suis très heureuse d’avoir remporté le concours Miss Fespam. J’espère que son organisation va s’améliorer. J’aimerais connaître mieux le Congo, et comme je suis élue pour le compte d’un festival international, visiter d’autres pays, pour travailler à la promotion du festival et de la musique en Afrique, parce que nous avons d’énormes talents.
Chaque Miss élue annonce de nombreuses actions qu’elle voudrait mener. Êtes-vous réaliste à ce sujet ?
Murielle Nanié : Tout à fait ! Quand on est élue, on a plein de projets dans la tête, mais ils ne sont pas forcément réalisables. On reproche aux Miss de prétendre pouvoir faire beaucoup, c’est vrai. Je me souviens de ma première interview au soir de mon élection à Miss Côte d’Ivoire 2008, où j’avais moi-même reproché aux Miss précédentes de ne pas avoir assez mis leur notoriété au service de l’humanitaire. Je me rends compte que ce n’est vraiment pas évident ! Aujourd’hui, quand je dis que j’aimerais mener des actions, j’utilise le conditionnel...
Par Josée Esther Oté source:fespam.info