A titre d'exemple, la forêt classée du mont Dent (136 ha) n'existe que de nom. Envahies qu'elle est par des producteurs de mais, de manioc ou de riz. Idem pour la forêt classée du mont Gla (3.100ha). Là-bas, même le sommet de la montagne n'a pas été épargné. La parcelle est occupée par des champs de riz. Les tecks et acacias de la Sodefor n'ont pas été épargnés. Les forêts classées du mont Tia (24.900 ha) où étaient protégées les Aniégrés, Flansobly (15. 450ha), Yalo (26.800 ha), pour ne citer que celles-là, sont réduites en plantation. La forêt classée de Sangouiné (24. 610ha) est prise en otage par des individus qui en ont fait leur propriété privée et la revendent à des allogènes.
Des villageois que nous avons approchés ont indiqué sous le sceau de l'anonymat que des éléments des Forces nouvelles seraient impliqués dans cette vente de parcelles de forêts classées avec la complicité des chefs de communauté. A Sangouiné, la parcelle se vendait à 70 milles Fcfa l'hectare. Le sous-préfet, Okyé Koffi Roch qui a fait de la lutte contre l'occupation clandestine des forêts classées son cheval de bataille, a demandé au commandant de secteur Kassero, de recenser tout les clandestins qui occupent ces forêts. « Généralement ce sont des Mossi, des Lobi, des Malinké et quelques Yacouba. Ils ont occupé ces terrains avec la permission des Yacouba qui en ont fait leurs propriétés privées », précise le représentant de l'exécutif. Celui-ci à même convoqué les chefs de villages et de communautés vivant dans sa circonscription pour leur dire que personne n'a le droit d'occuper les forêts classées qui appartiennent à l'Etat. Il n'a pas manqué de les avertir que « dès que les agents des Eaux et forêts prendront fonction, ils seront tous chassés ».
A Zonlé II, dans la sous-préfecture de Sangouiné, une portion de la forêt classée du Mont Glôh (10.250 h) a été attribuée à la coopérative du village. Ce Gvc (Groupement à vocation coopérative) qui a obtenu 300 ha (Autorisation N° 1185-81 / MIN / OR / DDCF du 16 avril 1981 signé par le ministre des Eaux et Forêts de l'époque, Christian Zagoté), n'a pu mettre en valeur sa portion. L'autorisation qui ne fait pas office de titre foncier, indique que si la parcelle n'est pas mise en valeur agricole dans un délai de 5 ans, l'Etat se réserve le droit de la récupérer. Même mise en valeur, elle doit être gérée comme une forêt classée. Mais, malheureusement des membres du Gvc ont vendu des lopins de terre de cette parcelle à des allogènes ce qui est aujourd'hui sources de conflit. Ils sont même allés au-delà de l'espace qui leur a été accordé.
Le parc national du Mont Sangbé, dans le département de Biankouma, n'a pas échappé à la furie des exploitants forestiers, des braconniers et des paysans qui y opèrent en toute tranquillité. Les animaux qui étaient protégées dans le parc ont tout simplement disparu du fait des attaques régulières des braconniers et autres chasseurs traditionnels.
Une autre situation triste qui est à déplorer est le phénomène des tueries entre occupants clandestins des forêts classées. Le capitaine Konin Adoni, responsable socio-économique et de la communication au centre de la Société de gestion forestière (Sodefor) de Man, délocalisée à Duékoué, nous a révélé des chiffres alarmants dans la forêt classée de la rivière Sio. Selon lui, des ex-combattants des Forces nouvelles, se sont réfugiés dans cette forêt qu'ils ont occupée de façon clandestine et anarchique. Ces individus, qui ont gardé leurs armes par devers eux, s'entretuent. L'officier des Eaux et forêt a indiqué que le 6 août, un corps non identifié a été découvert. L'homme a été tué par balle. Des riverains ayant requis l'anonymat ont indiqué que le corps a été découvert après des tirs nourris entre occupants clandestins. Ces affrontements entre groupes rivaux en forêt classée du Sio ont fait 13 morts, le 7 février 2006, 3 morts le 27 mars de la même année et 2 morts et 5 blessés le 21 avril 2007. Le 16 mars 2008, une opération secrète de la Sodefor a permis de mettre la main sur le scieur Ousmane Sanoudé de nationalité burkinabé qui était en train de défricher une parcelle en pleine forêt classée avec une arme de type calibre 12 à canon scié. L'homme a été déféré au tribunal de Daloa.
Dans la région des Montagnes, seule la forêt classée du Mont Tonkpi (6.150 ha) a échappé à l'exploitation sauvage du fait de son relief très accidenté. Mais, malheureusement elle est actuellement en proie aux exploitants clandestins. Ceux-ci y abattent des arbres en toute impunité pour produire des planches.
Le patrimoine forestier ivoirien à l'Ouest est riche de plusieurs centaines d'espèces. Aujourd'hui, les espèces nobles telles que l'Aniégré, l'Acatio, le Niangon, l'Amazakoué et le Bété, utilisées dans l'industrie automobile navale et aéroportuaire, sont menacées de disparition. Elles sont devenues très rares. C'est aussi le cas des espèces comme le Badi, le Macoré, l'Iroko, l'Aboudikro, le Tiama, le Bahia, le Sipo, le Cossipo etc. utilisés dans l'ébénisterie et le bâtiment. L'Acajou, à la fois utilisé dans l'immobilier et la fabrication des fusils, est aussi menacé de disparition. A toutes ces espèces il faut ajouter le Lotofa, le Difou, le Lingué, le Movingui, le Yatanza et autres qui sont aussi en voie de disparition. Aujourd'hui les exploitants s'acharnent sur le Samba, le Fraqué, le Bahia, l'Iroko (même de petit diamètre) et parfois le Dabema pour ne citer que ces espèces. Une vraie catastrophe nationale.
Dely Florent, Correspondant régional
Des villageois que nous avons approchés ont indiqué sous le sceau de l'anonymat que des éléments des Forces nouvelles seraient impliqués dans cette vente de parcelles de forêts classées avec la complicité des chefs de communauté. A Sangouiné, la parcelle se vendait à 70 milles Fcfa l'hectare. Le sous-préfet, Okyé Koffi Roch qui a fait de la lutte contre l'occupation clandestine des forêts classées son cheval de bataille, a demandé au commandant de secteur Kassero, de recenser tout les clandestins qui occupent ces forêts. « Généralement ce sont des Mossi, des Lobi, des Malinké et quelques Yacouba. Ils ont occupé ces terrains avec la permission des Yacouba qui en ont fait leurs propriétés privées », précise le représentant de l'exécutif. Celui-ci à même convoqué les chefs de villages et de communautés vivant dans sa circonscription pour leur dire que personne n'a le droit d'occuper les forêts classées qui appartiennent à l'Etat. Il n'a pas manqué de les avertir que « dès que les agents des Eaux et forêts prendront fonction, ils seront tous chassés ».
A Zonlé II, dans la sous-préfecture de Sangouiné, une portion de la forêt classée du Mont Glôh (10.250 h) a été attribuée à la coopérative du village. Ce Gvc (Groupement à vocation coopérative) qui a obtenu 300 ha (Autorisation N° 1185-81 / MIN / OR / DDCF du 16 avril 1981 signé par le ministre des Eaux et Forêts de l'époque, Christian Zagoté), n'a pu mettre en valeur sa portion. L'autorisation qui ne fait pas office de titre foncier, indique que si la parcelle n'est pas mise en valeur agricole dans un délai de 5 ans, l'Etat se réserve le droit de la récupérer. Même mise en valeur, elle doit être gérée comme une forêt classée. Mais, malheureusement des membres du Gvc ont vendu des lopins de terre de cette parcelle à des allogènes ce qui est aujourd'hui sources de conflit. Ils sont même allés au-delà de l'espace qui leur a été accordé.
Le parc national du Mont Sangbé, dans le département de Biankouma, n'a pas échappé à la furie des exploitants forestiers, des braconniers et des paysans qui y opèrent en toute tranquillité. Les animaux qui étaient protégées dans le parc ont tout simplement disparu du fait des attaques régulières des braconniers et autres chasseurs traditionnels.
Une autre situation triste qui est à déplorer est le phénomène des tueries entre occupants clandestins des forêts classées. Le capitaine Konin Adoni, responsable socio-économique et de la communication au centre de la Société de gestion forestière (Sodefor) de Man, délocalisée à Duékoué, nous a révélé des chiffres alarmants dans la forêt classée de la rivière Sio. Selon lui, des ex-combattants des Forces nouvelles, se sont réfugiés dans cette forêt qu'ils ont occupée de façon clandestine et anarchique. Ces individus, qui ont gardé leurs armes par devers eux, s'entretuent. L'officier des Eaux et forêt a indiqué que le 6 août, un corps non identifié a été découvert. L'homme a été tué par balle. Des riverains ayant requis l'anonymat ont indiqué que le corps a été découvert après des tirs nourris entre occupants clandestins. Ces affrontements entre groupes rivaux en forêt classée du Sio ont fait 13 morts, le 7 février 2006, 3 morts le 27 mars de la même année et 2 morts et 5 blessés le 21 avril 2007. Le 16 mars 2008, une opération secrète de la Sodefor a permis de mettre la main sur le scieur Ousmane Sanoudé de nationalité burkinabé qui était en train de défricher une parcelle en pleine forêt classée avec une arme de type calibre 12 à canon scié. L'homme a été déféré au tribunal de Daloa.
Dans la région des Montagnes, seule la forêt classée du Mont Tonkpi (6.150 ha) a échappé à l'exploitation sauvage du fait de son relief très accidenté. Mais, malheureusement elle est actuellement en proie aux exploitants clandestins. Ceux-ci y abattent des arbres en toute impunité pour produire des planches.
Le patrimoine forestier ivoirien à l'Ouest est riche de plusieurs centaines d'espèces. Aujourd'hui, les espèces nobles telles que l'Aniégré, l'Acatio, le Niangon, l'Amazakoué et le Bété, utilisées dans l'industrie automobile navale et aéroportuaire, sont menacées de disparition. Elles sont devenues très rares. C'est aussi le cas des espèces comme le Badi, le Macoré, l'Iroko, l'Aboudikro, le Tiama, le Bahia, le Sipo, le Cossipo etc. utilisés dans l'ébénisterie et le bâtiment. L'Acajou, à la fois utilisé dans l'immobilier et la fabrication des fusils, est aussi menacé de disparition. A toutes ces espèces il faut ajouter le Lotofa, le Difou, le Lingué, le Movingui, le Yatanza et autres qui sont aussi en voie de disparition. Aujourd'hui les exploitants s'acharnent sur le Samba, le Fraqué, le Bahia, l'Iroko (même de petit diamètre) et parfois le Dabema pour ne citer que ces espèces. Une vraie catastrophe nationale.
Dely Florent, Correspondant régional