Ma lettre de vacances a mon ami Laurent - Les usagers de l`autoroute du Nord sont désormais des morts en sursis - Et si nos forces de l`ordre étaient complices

Bonjour cher ami Laurent,

Fin de vacances dizainées, ou pour mieux comprendre fractionnées en trois dizaines. J`ai eu deux étapes, consommé 20 jours de mes congés annuels. Quand je le voudrai encore et quand la situation socio-économique sera encore calme (comme ces derniers temps), je m`offrirai mes dix derniers jours de vacances annuelles. Cette fois-ci à l`extérieur du pays et avant le 29 novembre 2009. Mon périple de Guibéroua (où j`avais marqué un arrêt mardi dernier chez mon frangin en poste là) jusqu`à Yamoussoukro en passant par Duékoué, Man, Daloa, m`a énormément fait du bien. Je me sens bien dans ma peau et les quelques "bobos" dus à une débauche d`énergie au quotidien ont fait place à une santé relativement bonne. N`étant pas médecin, je ne peux me permettre de dire que je me porte comme un charme. Mais ça va dans l`ensemble et je suis prêt pour le service au niveau du groupe de presse “Le Réveil”, au niveau du Groupement des éditeurs de presse de Côte d`Ivoire (Gepci), au niveau du Conseil d`administration du Bureau ivoirien du droit d`auteur et au niveau du Comité communication pour la campagne du candidat du Pdci-Rda pour la présidentielle du 29 novembre 2009, Aimé Henri Konan Bédié. Qui trop embrasse mal étreint, me répètes-tu souvent. Mais dans mon cas, t`ai-je souvent aussi dit que je n`ai pas le choix, je suis pratiquement obligé d`accomplir toutes ces tâches (que je ne peux déléguer à personne) parce qu`elles s`imposent à moi. A la veille des élections tant attendues. Peut-être qu`après et Dieu voulant, je pourrai bénéficier d`un calendrier un peu léger. Je reprends donc du service demain mercredi à Abidjan. Merci pour l`attention toute particulière que tu as accordée à mes lettres de vacances. Qui t`ont amusé ou agacé quelquefois, j`imagine.


Cher ami Laurent,

Tout comme toi, beaucoup de personnes, qui ont eu à lire les lettres que je t`ai adressées, n`ont pas compris et ne comprennent toujours pas pourquoi je te demande de t`habituer désormais à m`appeler Zion Kah Denis et non Kah Zion Denis. L`explication est très simple. J`ai adressé une requête au Procureur de la République en vue d`une rectification de nom. Et surtout dans le but de voir inscrit le nom de mon grand-père Zion, fondateur du village de Ziombly commune et sous-préfecture avant mon nom à moi Kah Denis. Et non Kah avant Zion. La requête a été formulée et les investigations ont été faites. Et désormais que ce soit en nom de plume journalistique l`ordre de mon identité est Zion Kah Denis. Habitue-toi donc et avec le temps (au bout d`un mois, tu y arriveras). Et je t`informe aussi que cela règle une grande confusion dans l`esprit de certains amis qui quand ils se rendent à Abidjan à des cérémonies de ma région ou se rendent à Toulépleu, habitués eux à m`appeler Kah Zion Denis sont surpris quand des parents m`appellent (et ce qui est exact) Zion Kah. Ils seront désormais sur la même longueur d`onde que mes parents de Toulépleu. Zion Kah et Kah Zion ne sont pas deux personnes différentes mais plutôt la même personne. Par respect de la mémoire de mon grand-père, ce noble guerrier et bâtisseur d`un village (Ziombly), aimé de tous les visiteurs parce que très hospitalier, je préfère désormais (et le procureur de la République près le tribunal de Man l`a accepté) la simple appellation de Zion Kah Denis. Il paraît même que c`est plus simple que Kah Zion Denis.



Cher ami Laurent,

Je vais terminer cette lettre de ce jour par une note assez triste. Relative à des familles endeuillées ces derniers mois. Avec des parents tués, assassinés, dépouillés de tous leurs biens sur l`autoroute du Nord. Des femmes avant d`être tuées, sont violées par des bandits à qui l`on donne le nom de "coupeurs de route". Non, c`est simple de les appeler ainsi. Ce sont des gangsters bien armés, bien entraînés et bien organisés. Ayant des informateurs en amont et en aval. Aussi bien du côté de Yamoussoukro que du côté d`Abidjan. Où il y a pourtant de part et d`autre, un corridor sécuritaire. Et entre ces deux (2) corridors, il y a deux autres : un situé à Elibu à 77kms d`Abidjan et un autre à N`Zianouan à 129kms d`Abidjan. Hier, un haut gradé de l`armée ivoirienne à la retraite m`a fait savoir qu`un jour, se rendant à Abidjan, arrivé au corridor de N`Zianouan, des corps habillés lui ont dit ceci : " Ah, faites attention, il y a des coupeurs de route devant vous". Pour lui et je partage son avis, comment des gendarmes et des policiers censés en principe assurer notre sécurité peuvent-ils signaler la présence de tueurs sur une autoroute sans prendre des dispositions pour mettre fin à ce gangstérisme ? Qu`y a-t-il de plus important aux corridors d`Elibu et de N`Zianouan pour qu`on y parque des forces de l`ordre et que sur toute l`autre partie de l`autoroute du Nord, l`on se préoccupe peu des tueries qui y sont perpétrées ? Pourquoi ? Pourquoi ? Que les premiers responsables de la sécurité des citoyens et des biens dans ce pays s`en préoccupent ici et maintenant. Avant-hier encore, des gangsters ont tiré sur un véhicule dans lequel se trouvait une personnalité bien connue de ce pays qui a succombé suite à des blessures dans une clinique à Abidjan. Il faut vite faire quelque chose. Il faut un plan d`urgence sécuritaire sur nos routes. La gendarmerie, les Fanci, les Fafn, les Douanes, les Eaux et forêts doivent former une coalition pour faire front à ces gangsters qui dévalisent les usagers, leur arrachent leurs véhicules et les tuent. Ils violent les femmes dans la forêt avant de les étrangler ou de les achever avec les armes de guerre en leur possession. C`est aujourd`hui avec la peur au ventre que les usagers relient Abidjan et Yamoussoukro et vice-versa. Tous ceux qui empruntent l`autoroute du Nord depuis plus d`un mois se considèrent comme des morts en sursis. Ils prient et louent le Seigneur afin qu`ils arrivent à destination sains et saufs. Nos Forces de défense et de sécurité doivent engager une patrouille sur cette autoroute du Nord. Laisser faire encore pendant des jours sans une action forte donnerait raison à ceux qui soutiennent mordicus que ces "coupeurs de routes" sont en réalité des éléments de nos Forces de défense et de sécurité et des miliciens non encore démantelés. Que Mangou, Kassaraté, Guiai Bi Poin fassent mentir ceux qui veulent jeter l`opprobre sur nos militaires et gendarmes. Et la seule manière de le faire, c`est de procéder à un véritable nettoyage de l`autoroute afin que les usagers y passent de jour comme de nuit dans la quiétude et la sérénité.

A nous revoir demain à Abidjan


Par Zion Kah Denis