Restauration de la cohésion sociale - Une plaidoirie pour la sauvegarde des alliances ethniques

La Jeune chambre internationale de Daloa a organisé le samedi 22 août 2009, une conférence, à la salle des réunions de la préfecture. Celle-ci a été animée par le professeur Séry Bailly sur le thème : "Alliance interethnique et paix". Selon M. Ben Anderson, membre de la Jci et par ailleurs, Directeur de ce projet, il faut une véritable rééducation des peuples sur l'importance de nos us et coutumes et surtout les alliances inter-ethniques dans la gestion des conflits dans nos sociétés. Abordant le thème du jour, le Professeur Seri Bailly, a d'emblée, expliqué que les guerres en Afrique de l'ouest sont dues à l'intolérance. Selon lui, les conditions difficiles aboutissent toujours à l'instabilité puis à des guerres qui ont pour conséquences les morts en cascade et la destruction des biens. De nos jours, poursuit le conférencier, les us et coutumes sont dégradés et ont perdu leur valeur. "Autrefois, révèle le professeur Séry Bailly, nos géniteurs, le droit d'aînesse, les alliances inter-ethniques, les us et coutumes, les conseils des sages étaient respectés. Aujourd'hui, tout est bafoué au profit du modernisme et ses lois. Le résultat est le déséquilibre du tissu social". Or, les alliances inter-ethniques ont joué un grand rôle dans les conflits de la sous-région. Entre autres au Liberia, en Sierra Leone… L'orateur du jour a soulevé le phénomène Dozo, autrefois gardien des valeurs ancestrales sont devenus des surveillants des choses (quartiers et biens des hommes). " Le Dozo vient de perdre sa dignité. Et pourtant, l'honneur est la valeur suprême de nos ancêtres ". Le conférencier a, au passage, dénoncé le comportement des hommes de Dieu, gardiens de la spiritualité, qui se battent pour le matériel. Tout ceci, selon Seri Bailly, peut conduire à l'instabilité". Si aujourd'hui, les guerres naissent en Afrique de l'ouest, malgré les alliances qui ont marché, il y a de cela 50 ans, c'est simplement à cause de la mauvaise compréhension de la modernisation, de la démocratie, de l'Etat providence. Mais aussi, cela dépend de notre incapacité à nous éduquer comme il le fallait pour être de bons citoyens. C'est-à-dire des gens qui connaissent leurs droits et devoirs pour vivre en harmonie avec les autres". Pour mettre fin à son exposé, le professeur Séry Bailly a fait savoir que les instruments de l'homme sont limités, l'homme lui-même étant limité. Malgré ce handicap et ces limites, le conférencier a exhorté les ivoiriens à s'efforcer à restaurer la paix dans notre pays afin d'atteindre notre but qu'est l'unité de la Côte d'Ivoire… " La paix étant revenue, la prospérité possible et acquise, la société peut s'organiser pour son bonheur", a conclu Séry Bailly.
Koné St. Aguy
Correspondant régional