Nanan Tanoh Kouassi (chef du village de Morofé, Yamoussoukro):/ “Ceux qui pensent utiliser les Baoulé comme leur bétail électoral se trompent”// Nanan Tanoh Kouassi est l'un des chefs coutumiers ivoiriens à cheval sur le modernisme et la tradition. Docteur en économie et licencié en droit, il est à présent le chef du village de Morofé à Yamoussoukro. Vice-président de l'association des chefs du département de Yamoussoukro, il tient également les rênes "d'Engna-dan, la grande assemblée du peuple Baoulé qui prône son unité et la solidarité en son sein. En ses qualités, il se prononce sur le déplacement des Baoulé du sud-ouest en vue de la cérémonie d'investiture du chef de la diaspora suscitée par le ministre Désiré Tagro et présidée par le chef de l'Etat Laurent Gbagbo.
Qu'est-ce qui vous fait courir avec tant de casquettes ?
Rien du tout. Nous travaillons pour raffermir les liens au sein de notre peuple. Nous voulons amener les Baoulé à comprendre leur rôle au sein de la société ivoirienne, à consolider leur unité et rester solidaires dans leur diversité et face à l'adversité d'où qu'elle vienne. Après l'invasion d'une partie de notre région par la rébellion, nous avons compris que nous devons désormais regarder dans la même direction si nous voulons nous entraider pour surmonter nos difficultés.
Avez-vous les moyens pour conduire cette lourde mission de rassemblement d'un peuple aussi dispersé dans sa recherche de terre fertile pour l'agriculture ?
Je ne me sens pas effrayé par l'ampleur de la tâche. Au contraire, je m'en réjouis et j'en suis fier parce que c'est un devoir de contribuer aux retrouvailles du peuple baoulé disséminé à travers l'ensemble du territoire national. Nous sommes une réelle force de plus de 7 millions d'âmes organisés socialement et respectueux des institutions républicaines.
En quoi consiste votre tâche ?
Elle consiste à parcourir le territoire à retrouver les Baoulé et leur porter le message de l'unité et de la solidarité afin qu'ils se reconnaissent comme un peuple unique dans sa diversité. Les convaincre à se débarrasser du sentiment individualiste qui reste son principal handicap. Ce qui s'est passé à Bouaké, à Béoumi, à Sakassou et à M'bahiakro doit nous interpeller tous. Nous envisageons la mise en place d'une organisation efficace et la recherche des moyens pour conduire à bien cette mission de rassemblement.
Une partie du Grand centre est occupée par l'ex-rébellion. Que comptez-vous faire pour faire libérer ces zones abandonnées de fait par l'Etat ?
Les Baoulé sont un peuple sage qui sait négocier. Sinon le président Houphouët-Boigny n'aurait pas réussi à s'imposer au niveau mondial par le dialogue. Nous allons suivre ses traces en dialoguant avec les chefs du nord dont les enfants sont les chefs des Forces nouvelles à savoir Soro, Watao, Chérif, Zakaria et autres. Et même avec les ex-rebelles.
Avez-vous d'autres projets ?
Bien sûr ! Il s'agit de projets de développement économique, agricole, culturel et social. Si nous sommes unis et vivons dans la cohésion, nous allons réussir beaucoup de choses parce que nous, nous sommes des agriculteurs et donc acteurs déterminants dans le développement national.
Quel est votre regard sur la crise ivoirienne ?
Rien que des regrets mais je reste optimiste quant à l'avenir. Ce pays est totalement détruit. Comme tous les Ivoiriens n'aiment pas la guerre, la paix reviendra quel qu'en soit le temps.
En tant qu'économiste, croyez-vous en la reprise de l'activité économique pour une reprise de sa croissance ?
Evidemment. La Côte d'ivoire est un pays porteur. Il suffit qu'elle retrouve des gouvernants responsables et la paix et la stabilité pour reprendre sa prospérité.
Les baoulé seront convoyés à Issia et Saïoua pour, dit-on, une cérémonie d'intronisation du chef de la diaspora…Qu'en est-il en ce qui concerne votre association ?
Le Baoulé n'aime pas les palabres. Ceux qui agissent ainsi sont nos fossoyeurs. Il n'y a pas de Baoulé de la ville, ni du village, ni de la brousse à plus forte raison baoulé de la diaspora. Il existe le baoulé tout court. C'est une insulte de considérer un citoyen sur le territoire national comme un étranger. Ceux qui pensent utiliser les Baoulé comme leur bétail politique et électoral, se trompent. Nous connaissons ce qui est bien pour tous les Ivoiriens. C'est une façon insidieuse de traiter les Baoulé d'immigrés sur leur propre territoire. Ce qui va se passer à Issia et à Saïoua est un acte contre l'unité des Baoulé et des Ivoiriens.
Entretien réalisé par Marc Koffi
Qu'est-ce qui vous fait courir avec tant de casquettes ?
Rien du tout. Nous travaillons pour raffermir les liens au sein de notre peuple. Nous voulons amener les Baoulé à comprendre leur rôle au sein de la société ivoirienne, à consolider leur unité et rester solidaires dans leur diversité et face à l'adversité d'où qu'elle vienne. Après l'invasion d'une partie de notre région par la rébellion, nous avons compris que nous devons désormais regarder dans la même direction si nous voulons nous entraider pour surmonter nos difficultés.
Avez-vous les moyens pour conduire cette lourde mission de rassemblement d'un peuple aussi dispersé dans sa recherche de terre fertile pour l'agriculture ?
Je ne me sens pas effrayé par l'ampleur de la tâche. Au contraire, je m'en réjouis et j'en suis fier parce que c'est un devoir de contribuer aux retrouvailles du peuple baoulé disséminé à travers l'ensemble du territoire national. Nous sommes une réelle force de plus de 7 millions d'âmes organisés socialement et respectueux des institutions républicaines.
En quoi consiste votre tâche ?
Elle consiste à parcourir le territoire à retrouver les Baoulé et leur porter le message de l'unité et de la solidarité afin qu'ils se reconnaissent comme un peuple unique dans sa diversité. Les convaincre à se débarrasser du sentiment individualiste qui reste son principal handicap. Ce qui s'est passé à Bouaké, à Béoumi, à Sakassou et à M'bahiakro doit nous interpeller tous. Nous envisageons la mise en place d'une organisation efficace et la recherche des moyens pour conduire à bien cette mission de rassemblement.
Une partie du Grand centre est occupée par l'ex-rébellion. Que comptez-vous faire pour faire libérer ces zones abandonnées de fait par l'Etat ?
Les Baoulé sont un peuple sage qui sait négocier. Sinon le président Houphouët-Boigny n'aurait pas réussi à s'imposer au niveau mondial par le dialogue. Nous allons suivre ses traces en dialoguant avec les chefs du nord dont les enfants sont les chefs des Forces nouvelles à savoir Soro, Watao, Chérif, Zakaria et autres. Et même avec les ex-rebelles.
Avez-vous d'autres projets ?
Bien sûr ! Il s'agit de projets de développement économique, agricole, culturel et social. Si nous sommes unis et vivons dans la cohésion, nous allons réussir beaucoup de choses parce que nous, nous sommes des agriculteurs et donc acteurs déterminants dans le développement national.
Quel est votre regard sur la crise ivoirienne ?
Rien que des regrets mais je reste optimiste quant à l'avenir. Ce pays est totalement détruit. Comme tous les Ivoiriens n'aiment pas la guerre, la paix reviendra quel qu'en soit le temps.
En tant qu'économiste, croyez-vous en la reprise de l'activité économique pour une reprise de sa croissance ?
Evidemment. La Côte d'ivoire est un pays porteur. Il suffit qu'elle retrouve des gouvernants responsables et la paix et la stabilité pour reprendre sa prospérité.
Les baoulé seront convoyés à Issia et Saïoua pour, dit-on, une cérémonie d'intronisation du chef de la diaspora…Qu'en est-il en ce qui concerne votre association ?
Le Baoulé n'aime pas les palabres. Ceux qui agissent ainsi sont nos fossoyeurs. Il n'y a pas de Baoulé de la ville, ni du village, ni de la brousse à plus forte raison baoulé de la diaspora. Il existe le baoulé tout court. C'est une insulte de considérer un citoyen sur le territoire national comme un étranger. Ceux qui pensent utiliser les Baoulé comme leur bétail politique et électoral, se trompent. Nous connaissons ce qui est bien pour tous les Ivoiriens. C'est une façon insidieuse de traiter les Baoulé d'immigrés sur leur propre territoire. Ce qui va se passer à Issia et à Saïoua est un acte contre l'unité des Baoulé et des Ivoiriens.
Entretien réalisé par Marc Koffi