Ancien élève de Koffi Olomidé au sein du groupe Quartier latin, le chanteur congolais Fally Ipupa a pris un envol spectaculaire en 2006 avec Droit chemin qui lui a notamment permis d’être récompensé par un Césaire de la musique et de se produire sous son nom dans la prestigieuse salle parisienne de l’Olympia. Celui qui est surnommé "Di Caprio la merveille" par certains de ses compatriotes entend bien asseoir sa notoriété avec son nouvel album Arsenal de belles mélodies, réalisé et arrangé par le guitariste Maika Munan, Prix RFI Découvertes 84.
RFI Musique : Quelques jours avant la sortie de votre nouvel album, le ministre de la Communication de la République du Congo a décidé d’interdire la diffusion des chansons comportant des dédicaces aux autorités du pays. Que pensez-vous d’une telle mesure ?
Fally Ipupa : Je ne dirais pas que c’est une mauvaise mesure mais je pense que les gens n’ont pas bien compris ce que le ministre voulait dire. J’ai parlé directement avec lui et il m’a expliqué que les dédicaces de ce genre ne doivent pas être abusives. Si on veut faire des chansons pour les autorités, il faut que ce soit pendant les campagnes électorales. Sinon, ça ne passera pas à la télé nationale. Mais comme il y a au moins quarante chaines de télé privées… Moi, je ne suis pas concerné par cette loi parce que je n’ai pas abusé, je fais juste honneur aux autorités.
Cette pratique, le libanga, n’a-t-elle pas transformé les artistes congolais en panneaux publicitaires ambulants. Dans certaines chansons, il y a parfois plus de 50 noms cités…
Toutes les dédicaces ne se sont pas payées, seules certaines le sont. En fait, ça fait partie de la musique congolaise et c’est notre manière à nous de faire de la publicité. S’il faut faire de la pub pour quelque chose en France, c’est payant. Et ça coute plus cher qu’au Congo ! La seule chose qui compte, c’est que ça ne doit pas tuer les chansons.
La version de la chanson Droit chemin, qui a fait connaître votre premier album sur la scène internationale, avait été remixée en enlevant toutes les dédicaces. Est-ce une transformation nécessaire qu’il faudra renouveler sur certains titres de votre nouveau disque ?
Il faut absolument faire des versions différentes. Bicarbonate, le premier single du nouvel album, était vraiment la version de chez nous mais on l’a déjà remixé pour les chaînes étrangères. Sans dédicaces, et plus court. Parce que chez nous, la durée d’une chanson, c’est au moins 7 minutes. Si je me permets de faire une chanson rumba de trois minutes, ça veut dire que je tourne le dos à la communauté congolaise. Mais il faut essayer de satisfaire tout le monde et respecter aussi le format des chansons selon les normes occidentales.
A quel moment, depuis le début de votre carrière, avez-vous l’impression d’avoir trouvé votre voie ?
Il a fallu du temps. Tu ne peux pas te lever un beau matin et te dire que tu vas réaliser un album. Pour moi, c’était avant de faire mon premier disque, quand j’étais encore avec Quartier latin. Je suis resté près de dix ans avec ce groupe, j’ai enregistré plus de six albums avec Koffi Olomidé. A ses côtés, j’ai beaucoup appris. C’est un artiste musicien professionnel, très sérieux dans le travail. Avec lui, on bossait comme des fous.
Sur quel plan vous a-t-il plus particulièrement transmis son expérience ?
J’étais déjà chanteur mais je me suis perfectionné auprès de Koffi en tant qu’auteur compositeur. Avant, je savais prendre un stylo, écrire quelques lignes sur un papier. Mais pour aller au-delà de ces premières idées, il fallait vraiment passer par Quartier latin et suivre le guide, Koffi. Il donnait des conseils pour savoir de quelle façon commencer une chanson, comment apprendre à structurer un morceau… Ma première chanson, Éternellement, je l’ai écrite à quinze ans et on l’a enregistrée sur l’album Force de Frappe de Quartier latin.
Vous avez de nouveau fait confiance à votre compatriote guitariste Maika Munan pour occuper les fonctions d’arrangeur et réalisateur. Que vous apporte-t-il ?
Moi, je suis le concepteur de l’album. J’arrive avec les compositions et lui, il arrange les titres. Une fois qu’il a fini, on les ramène au studio, et là, il commence à être réalisateur − même si on l’a réalisé à deux parce que j’avais aussi mes idées − : il ajoute, il enlève… Il habille les chansons. Quand le guitariste va intervenir, il sait ce qu’il faut lui dire. Quand on doit faire les percussions, il sait où les placer. Au moment où tu penses que la chanson est terminée, bouclée, qu’il n’y a plus rien à rajouter, il sort une idée qui te fait halluciner. Il a travaillé avec beaucoup de générations avant moi : Tabu Ley Rochereau, Koffi Olomidé… C’est un grand monsieur que je respecte beaucoup. Sur le premier album, il a apporté beaucoup de choses. Pourquoi changer une équipe qui gagne ?
RFI Musique : Quelques jours avant la sortie de votre nouvel album, le ministre de la Communication de la République du Congo a décidé d’interdire la diffusion des chansons comportant des dédicaces aux autorités du pays. Que pensez-vous d’une telle mesure ?
Fally Ipupa : Je ne dirais pas que c’est une mauvaise mesure mais je pense que les gens n’ont pas bien compris ce que le ministre voulait dire. J’ai parlé directement avec lui et il m’a expliqué que les dédicaces de ce genre ne doivent pas être abusives. Si on veut faire des chansons pour les autorités, il faut que ce soit pendant les campagnes électorales. Sinon, ça ne passera pas à la télé nationale. Mais comme il y a au moins quarante chaines de télé privées… Moi, je ne suis pas concerné par cette loi parce que je n’ai pas abusé, je fais juste honneur aux autorités.
Cette pratique, le libanga, n’a-t-elle pas transformé les artistes congolais en panneaux publicitaires ambulants. Dans certaines chansons, il y a parfois plus de 50 noms cités…
Toutes les dédicaces ne se sont pas payées, seules certaines le sont. En fait, ça fait partie de la musique congolaise et c’est notre manière à nous de faire de la publicité. S’il faut faire de la pub pour quelque chose en France, c’est payant. Et ça coute plus cher qu’au Congo ! La seule chose qui compte, c’est que ça ne doit pas tuer les chansons.
La version de la chanson Droit chemin, qui a fait connaître votre premier album sur la scène internationale, avait été remixée en enlevant toutes les dédicaces. Est-ce une transformation nécessaire qu’il faudra renouveler sur certains titres de votre nouveau disque ?
Il faut absolument faire des versions différentes. Bicarbonate, le premier single du nouvel album, était vraiment la version de chez nous mais on l’a déjà remixé pour les chaînes étrangères. Sans dédicaces, et plus court. Parce que chez nous, la durée d’une chanson, c’est au moins 7 minutes. Si je me permets de faire une chanson rumba de trois minutes, ça veut dire que je tourne le dos à la communauté congolaise. Mais il faut essayer de satisfaire tout le monde et respecter aussi le format des chansons selon les normes occidentales.
A quel moment, depuis le début de votre carrière, avez-vous l’impression d’avoir trouvé votre voie ?
Il a fallu du temps. Tu ne peux pas te lever un beau matin et te dire que tu vas réaliser un album. Pour moi, c’était avant de faire mon premier disque, quand j’étais encore avec Quartier latin. Je suis resté près de dix ans avec ce groupe, j’ai enregistré plus de six albums avec Koffi Olomidé. A ses côtés, j’ai beaucoup appris. C’est un artiste musicien professionnel, très sérieux dans le travail. Avec lui, on bossait comme des fous.
Sur quel plan vous a-t-il plus particulièrement transmis son expérience ?
J’étais déjà chanteur mais je me suis perfectionné auprès de Koffi en tant qu’auteur compositeur. Avant, je savais prendre un stylo, écrire quelques lignes sur un papier. Mais pour aller au-delà de ces premières idées, il fallait vraiment passer par Quartier latin et suivre le guide, Koffi. Il donnait des conseils pour savoir de quelle façon commencer une chanson, comment apprendre à structurer un morceau… Ma première chanson, Éternellement, je l’ai écrite à quinze ans et on l’a enregistrée sur l’album Force de Frappe de Quartier latin.
Vous avez de nouveau fait confiance à votre compatriote guitariste Maika Munan pour occuper les fonctions d’arrangeur et réalisateur. Que vous apporte-t-il ?
Moi, je suis le concepteur de l’album. J’arrive avec les compositions et lui, il arrange les titres. Une fois qu’il a fini, on les ramène au studio, et là, il commence à être réalisateur − même si on l’a réalisé à deux parce que j’avais aussi mes idées − : il ajoute, il enlève… Il habille les chansons. Quand le guitariste va intervenir, il sait ce qu’il faut lui dire. Quand on doit faire les percussions, il sait où les placer. Au moment où tu penses que la chanson est terminée, bouclée, qu’il n’y a plus rien à rajouter, il sort une idée qui te fait halluciner. Il a travaillé avec beaucoup de générations avant moi : Tabu Ley Rochereau, Koffi Olomidé… C’est un grand monsieur que je respecte beaucoup. Sur le premier album, il a apporté beaucoup de choses. Pourquoi changer une équipe qui gagne ?