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Politique Publié le jeudi 27 août 2009 | Le Patriote

Les amalgames du chef de l’Etat

Hier, Laurent Gbagbo s’est encore adonné à son jeu favori. A savoir sortir des faits historiques de leur contexte pour en faire des prétextes. Pour justifier la nomination de son « ami » Paul Yao N’Dré à la tête de l’instance juridique chargée de valider les résultats des élections et des candidatures, le chef de l’Etat a argué que cela se fait ainsi partout et en Afrique. Pour illustrer ces propos, le chef de l’Etat a évoqué l’exemple du général De Gaulle en France qui, après avoir créé cette institution, a mis un ami à sa tête. Ainsi que l’exemple du président Noël Nemin, directeur de cabinet du président Henri Konan Bédié, qui avait été nommé par celui-ci à la tête cette institution à l’époque. Mais le candidat du Front populaire ivoirien oublie de mentionner que les contextes ne sont pas les mêmes. La Côte d’Ivoire depuis le 26 octobre 2005, qui consacre la fin de son mandat, est dans une situation exceptionnelle. Le président Laurent Gbagbo est encore au pouvoir grâce aux accords politiques signés depuis cette date. Ce qui n’était pas le cas du général De Gaulle et du président Bédié. L’ancien président de la France et celui de la Côte d’Ivoire bénéficiaient d’une certaine légitimité. Ils exerçaient dans leur mandat. La situation d’anormalité dans laquelle vit actuellement la Côte d’ivoire ne permet pas au candidat du FPI de nommer ses petits copains à la tête des institutions aussi importantes que la Cour constitutionnelle sans qu’il ait un minimum de consensus entre les acteurs de la classe politique. Une chose qui est d’ailleurs soulignée dans l’accord politique de Ouagadougou. Le problème n’est pas au niveau des qualités intellectuelles de Paul Yao N’Dré. Mais plutôt au niveau de sa personne. Tout le monde en Côte d’Ivoire sait que le nouveau président de la Cour constitutionnelle est un cacique du FPI, le parti au pouvoir qui était il n’y a pas encore un mois, directeur départemental de campagne du candidat Laurent Gbagbo à Divo. Plus grave. Paul Yao N’Dré pour avoir trempé dans des scandales, n’est pas la personnalité dotée d’une grande probité morale que doit être le président de la Cour constitutionnelle. Son prédécesseur, en dépit de ses liens d’amitié avec Gbagbo, avait le profil. Mais pas lui. Il est vrai que dans tous les Etats, cette pratique de nommer quelqu’un de proche à la Cour constitutionnelle est courante. Mais dans tout Etat normal, cela se fait sous le contrôle avisé d’un contre-pouvoir comme le Congrès aux Etats-Unis ou le Sénat en France qui doit donner son accord. Mais dans un Etat bancal comme la Côte d’Ivoire, on ne peut se le permettre et empêcher « les gens » d’en parler. Surtout à quelques jours de l’élection présidentielle. Simple question de bon sens. Alors qu’on arrête de distraire le peuple avec des amalgames !

Jean-Claude Coulibaly
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