Profitant de la tribune à lui offerte à la clôture des assises des états généraux de l'eau potable, le Président Gbagbo a fait un plaidoyer en faveur de l'approvisionnement en eau potable. (…) Le sujet de l'eau potable n'est pas seulement un sujet technique. C'est un sujet qui appartient au monde entier. Parce que dans le futur, nous aurons plus de difficultés. Des dispositions ont été déjà prises dans certains pays. L’Arabie Saoudite, le Qatar, la libye. Ces pays ont investi des centaines de milliards dans le secteur de l'eau. Quand vous allez à Syrte (Libye), il existe un grand bassin. On va chercher l'eau dans le sous-sol, dans la nappe phréatique, pour la ramener en surface pour que les populations aient toujours de l'eau potable. Au Qatar, le gouvernement investit sur la désalinisation de l'eau de mer. Chacun aborde le problème sous un angle différent. Mais l'objectif est le même. C'est d'avoir de l'eau potable. Nous sommes dans la même situation. Et comme le dit un proverbe bété. "Comment me retrouver dans l'eau et avoir soif " … Quand vous avez soif, vous pouvez en mourir. Bien qu'étant dans l'eau. Le pêcheur Awlan est entouré d'eau de toutes parts. Mais quand il a soif il prend une gourde d'eau et lorsqu'elle est vide, il peut mourir de soif. Bien qu'il soit en pleine eau. Du fait que les terres du monde soient entourées d'eau n'est pas une garantie pour qu'on aie de l'eau potable. (...). il faut la travailler pour la rendre potable. Et tout cela nécessite beaucoup d'argent. Je profite pour dire un mot à la Sodeci qui a rencontré beaucoup de difficultés pendant cette guerre. Parce qu'il y a des zones où les gens ne payaient plus leur facture d'eau et d'électricité d'ailleurs. Nous avons pu intervenir pour qu'on ne coupe pas l'eau et l'électricité. çà aurait créé encore plus de problèmes. Et cette situation de guerre a fait que nous-même Etat, avec la raréfaction des ressources, devons à peu près 40 milliards de facture impayés. On ne paye plus l'impôt. Et lorsqu'on ne paye plus l'impôt, on n'a plus d'argent. On ne peut plus faire face à nos obligations. Mais je voudrais vous donner l'assurance que l'Etat étant là, pour donner l'exemple, nous allons payer nos factures. (…) La guerre n'est pas une bonne chose. Quel que soit le bout par lequel nous la prenons. Nous arrivons au même résultat. Qui perd? Tout le monde. Celui qui a pris le fusil perd, celui contre qui on a pris le fusil perd. Et qu'on a vécu 7 ans de cette expérience, je suis vraiment convaincu que logiquement, il n'y a aura plus jamais de velléités de guerre en Côte d'ivoire.(…). ça se vit partout. Celui qui est à Séguéla, a vu. Celui qui est à Yamoussoukro a vu. De même que celui qui est à Abidjan et un peu partout. Sur le territoire national. Tout le monde a vu la guerre. Donc, je crois que quand on aura fini les élections, en côte d'ivoire, on ne parlera plus normalement plus de guerre. Normalement.(…). Il faut donc qu'on comprenne que la guerre n'est pas une bonne chose. A propos de l'eau, il faut qu'on réfléchisse encore. Je vous le dis, dans 50 ans l'eau potable sera plus difficile à trouver que le pétrole. Il n'y aura pas d'eau. Il faut que les ivoiriens mettent en place une stratégie. Pour que nous ayons toujours de l'eau potable. Sinon nous allons nous auto empoisonner. Pour parler de l'exemple de la Forexi. On a installé des pompes, créé des forages. Et on avait décidé de former des gens à leur réparation. Aujourd'hui, combien de pompes villageoises sont encore fonctionnelles. Vous allez dans les villages, il y a des pompes qui sont défaillantes depuis longtemps. Et lorsqu'on en parle, ça n'émeut personne (…) Chers compatriotes ivoiriens, dans 50 ans, l'eau potable risque d'être plus cher que le pétrole. Il faut qu'on ait ça en tête. J'ai lancé actuellement la croisade pour qu'on fasse de la culture vivrière. J'ai parlé des pays tout à l'heure. Ils creusent pour avoir le pétrole, mais on ne le boit pas. On a le pétrole aussi, mais on ne le boit pas. ( …).il est donc temps que nous orientions toutes nos économies vers la recherche des besoins primaires. Manger et boire de l'eau. C'est ce temps qui est arrivé. Je ne vous dis pas d'aller brûler vos plantations de café, de cacao ou d'hévéa. Mais je souhaite que avec ce que nous avons, il y a encore de la terre pour faire des cultures vivrières. Et la tête pour penser à l'eau potable. Il faut d’abord, monsieur le ministre des Infrastructures économiques, développer des stratégies pour donner à nos populations de l'eau potable. Ensuite, il faut trouver les techniques pour installer plus de forages. (….). L'accès à l'eau potable est devenu un calvaire pour certaines de nos populations dans des localités à l'intérieur du pays. (…). Donc, je suis venu tirer la sonnette d'alarmes. Ce que je fais pour la culture vivrière, je le fais pour l'eau. Mais pour l'eau, ça demande beaucoup des dépenses plus lourdes. Nous allons nous y atteler. Aussitôt après la sortie de crise, il faut faire en sorte que les investissements que nous allons avoir, dans l'eau soient prioritaires. Il faut qu'on place comme priorité nationale, l'eau. ça ne sert à rien d'avoir plusieurs barils de pétrole, plusieurs tonnes de cacao, qu'on ne peut pas boire. Donc que l'argent qu'on gagne à partir de ces produits, serve en partie à la recherche de l'eau potable. Aujourd'hui, nous sommes obligés de courir ici et là pour faire des petits forages. Construire des châteaux d'eau ou augmenter les capacités en eau. Car avec la crise, les populations de certains quartiers comme Abobo, Yopougon, etc. ont augmenté. Mais ce n'est pas la véritable solution. C'est pour le moment. (…). Il faudra que l'eau soit déclarée priorité nationale. Je suis prêt à recevoir de vous, Monsieur le ministre, les documents de vos assises, pour que désormais l'eau soit la priorité.
Propos recueillis par
Toussaint N'Gotta
Propos recueillis par
Toussaint N'Gotta