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Politique Publié le lundi 31 août 2009 | Le Nouveau Réveil

Etats généraux de l`eau potable en Côte d`Ivoire - Laurent Gbagbo à la clôture: “Dans 50 ans, l`eau sera plus chère que le pétrole” “Désormais les structures administratives payeront leur facture”

Pour répondre aux besoins de plus en plus croissants de la population en eau potable, le ministère des Infrastructures économiques a tenu les 26, 27,28 et 29 août derniers les états généraux de l`eau potable en Côte d`Ivoire. Les travaux de ces assises qui ont eu pour cadre l`hôtel Président de Yamoussoukro, ont été clos le samedi dernier par le président de la République Laurent Gbagbo. "Je suis venu tirer sur la sonnette d`alarme. Comme je l`ai fait pour les cultures vivrières, je le fais pour l`eau". Parce que a-t-il fait savoir, " dans 50 ans, l`eau potable sera plus difficile à trouver que le pétrole. Et l`eau risque d`être plus chère que le pétrole". C`est pour cela qu`il a exhorté à la mise en place de stratégies pour que "sur le long terme, nous ayons toujours de l`eau. Sinon nous allons nous auto empoisonner", a averti le président Gbagbo. Et, conscient des difficultés actuelles des populations à s`approvisionner en eau potable, il a indiqué : "il est temps que nous orientions toutes nos économies vers la recherche des besoins primaires tels que l`eau (…) Il faut que ce que nous gagnons avec le café et le cacao soit investi en partie dans l`eau". Citant les exemples des pays tels que l`Israël, l`Arabie Saoudite, le Qatar, la Libye et bien d`autres, qui ont pris des dispositions en investissant plusieurs centaines de milliards pour avoir de l`eau fraîche, il a souhaité que "la question de l`eau potable soit déclarée priorité nationale". Mais avant, le ministre des Infrastructures économiques, initiateur de ces états généraux de l`eau potable en Côte d`Ivoire, qui ne cesse de poser des actes pour le bien-être des populations ivoiriennes, a tenu à saluer le président de la république qui a bien voulu rehausser cette cérémonie de clôture de sa présence, compte tenu de l`enjeu de ces assises sur l`eau potable. "Nous vous remercions, M. le président, pour votre présence qui finit d`achever et de donner à ses états généraux de l`eau potable, l`importance qu`ils revêtent". Résumant les conclusions des travaux des trois thèmes abordés à ces états généraux, Patrick Achi s`est attardé sur la situation d`Abidjan, pour montrer les difficultés quotidiennes que rencontrent les populations mais aussi et surtout pour faire le point des investissements pour garantir l`accessibilité à l`eau potable des populations. "Abidjan qui regorge environ le tiers de la population ivoirienne, est l`un des cas les plus palpables puisque 30% de la population n`ont pas un accès aisé à l`eau potable aujourd`hui". Pour parer à ces difficultés, il a fait cette précision : "de nombreux investissements ont été mobilisés et sur un besoin d`urgence d`investissement sur Abidjan de plus de 60 milliards de francs Cfa pour les prochains mois, 32 milliards ont été déjà mobilisés pour des travaux qui sont actuellement en cours et les 26 autres milliards sont en cours de mobilisation. Pour l`intérieur du pays et les grandes villes, nous avons également des difficultés. Environs50 milliards étaient nécessaires. Nous avons pu en mobiliser auprès de bailleurs de fonds dont l`Union Européenne et la Banque mondiale, près de 25 milliards pour lesquels les appels d`offres ont été faits, les travaux sont en cours, 25 milliards sont encore à mobiliser". Au niveau du monde rural, il a fait le point au chef de l`Etat pour qu`au plus haut niveau, des décisions idoines soient prises. "127 localités de plus de 4000 habitants qui attendent d`avoir des châteaux d`eau, 66 localités de plus de 8000 habitants qui sont encore aux pompes manuelles et qui attendent d`avoir des châteaux, 46 localités de plus de 12000 habitants qui sont encore aux pompes manuelles soit près de 239 localités en attente pour un montant d`investissement de plus de 142 milliards". Aussi est-il revenu sur le payement des impayés de l`Etat qui souffrent de retard, accumulant un passif qui, a-t-il indiqué, "réduit la capacité du secteur à s`autofinancer en matière d`infrastructure. Là, les états généraux ont proposé que chacune des entités administratives, les centres d`enseignement, hôpitaux, bâtiments administratifs qui ont déjà des compteurs des factures soient adressées individuellement aux responsables de ces structures moyennant une dotation budgétaire pour leur permettre de les payer". Selon le ministre Achi, "ceci développerait la conscience de l`économie et du coup, réduirait de façon significative l`enveloppe de l`Etat en matière de consommation de ressource en eau. Déjà aujourd`hui, sur une enveloppe de 12 milliards, nous avons pu avec les efforts, la réduire à 9,6 milliards. Nous considérons qu`avec ce système, nous pouvons réduire à encore 40%, pour ramener la facture d`eau annuelle de l`Etat à 6 milliards" a-t-il fait savoir. Pour conclure, il a souhaité que soient renforcées les capacités de l`Onep (Office national de l`eau potable) à mobiliser les ressources auprès des bailleurs de fonds internationaux en décrétant l`eau potable comme priorité nationale.

Jean Prisca
Envoyé spécial à Yamoussoukro
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