Une réunion des grands commandements des FaFn s'est tenue vendredi dernier à Mankono sur les modalités de démobilisation et de réinsertion des ex-combattants. Au terme de cette rencontre présidée par le Général de brigade Soumaila Bakayoko, instruction a été donnée aux commandants de zone d'en relayer les conclusions auprès de leurs éléments. C'est en application de cette consigne que le commandant Chérif Ousmane a fait lundi dernier le tour de certains sites de regroupement. Aux soldats Volontaires à l'armée nouvelle (Van), encasernés au 3ème bataillon, le comzone 3 est revenu sur la reprise du processus de regroupement arrêté depuis un certain temps. Le processus est presqu'à terme dans la zone 3 avec 2.000 à 3.000 personnes regroupées, a reconnu le comzone, rappelant qu'il reste encore des soldats à regrouper. «Il ne reste plus un gros effectif. Pas plus de 1.000 personnes», a-t-il révélé. Chérif a annoncé par ailleurs qu'à partir de ce mercredi une rencontre initiée par le ministre de la Défense à Abidjan permettra de discuter des conditions d'intégration des 5.000 Volontaires dans l'armée nouvelle (Van). Mais d'ores et déjà il a informé les ex-combattants que des critères seront arrêtés pour cette intégration. Outre les tests d'aptitudes physiques et la visite médicale, il y a des conditions d'âge. Auparavant les candidats étaient retenus jusqu'à l'âge maximum de 35 ans. Un changement y a été introduit. Le Van éligible doit être âgé de 22 à 29 ans au maximum. Cette discrimination s'explique, aux dires du commandant Chérif Ousmane, par le fait que l'ex-combattant qui va sous les drapeaux au-delà de 29 ans ne bénéficiera pas de pension de retraite. Alors que les Forces nouvelles sont soucieuses de l'avenir de leurs éléments à qui elles veulent garantir une sécurité sociale. Qu'advendra-t-il de ceux des FN qui n'accèderont pas à l'armée nouvelle pour raison d'âge élevé? Le comzone de Bouaké explique qu'ils ont la possibilité d'intégrer le contingent des Agents de sécurité (Ads) ou celui des Douanes ivoiriennes. Les Ads sont chargés aux côtés des 4.000 éléments FaFn des Forces de police et de gendarmerie du Centre de commandement intégré (Cci) de la sécurité du processus électoral. Au terme du processus en cours ceux des Ads détenteurs du Bepc, du Bac ou de tout autre diplôme supérieur pourront intégrer par concours la police nationale. Quant à la Douane une première liste de 100 éléments à intégrer est disponible. Elle sera étoffée au fur et à mesure de l'avancée du processus. Ceux qui n'auront pas été retenus ni dans l'armée nouvelle, ni à la douane, ni encore parmi les agents de sécurité, seront considérés comme des démobilisés, a précisé Chérif. Les éléments concernés recevront leurs cartes de démobilisés qui leur donneront droit à une réinsertion sociale faite soit par les services du Programme national de réinsertion et de réhabilitation communautaire (Pnrrc), soit par le programme national du service civique (Pnsc) ou dans le cadre des 1.000 microprojets de l'Onuci. Notons que chacun des 10 ex-comzones a procédé à la sensibilisation de ses hommes sur les différentes portes de sortie de crise. La nouvelle phase de démobilisation et de regroupement démarrera par Korhogo pour se poursuivre à Man et Bouaké. Chérif Ousmane a conseillé aux éléments de bien réfléchir en faisant leur choix. Car «dans l'armée on a plus de devoirs que de droits». Il a aussi mis en garde les ex-combattants contre la fraude sur l'identité ou sur l'état-civil. «Celui qui a fait du faux, il sera poursuivi pour faux et usage de faux», a-t-il prévenu.
Allah Kouamé
Correspondant régional
Allah Kouamé
Correspondant régional
