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Société Publié le jeudi 3 septembre 2009 | Le Temps

Mme Martine Kei Vao (fondatrice de l`Ong humanitaire “Cri de cœur”) : “Il nous faut apprendre à conjuguer l’intérêt général...”

Quel(s) enseignement (s) tirez-vous de la visite du chef d'Etat à Issia ?

Le Président de la République, Laurent Gbagb, lors de son séjour à Issia, a fait une déclaration que j'estime très enrichissante: " C'est parce que les gens ne savent pas ce que c'est que l'Etat, qu'ils s'amusent à vouloir le briser. Sous moi, l'Etat de Côte d'Ivoire ne sera pas brisé ". Le Président rappelle à ses concitoyens, ce qui fait la force des pays qui ont l'ambition de se développer : le respect de l'Etat dont il est le garant. Autrement dit, malgré nos divergences de vue,nos bords politiques ou religieux et notre appartenance ethnique, le sol ivoire, le drapeau ivoire, la nation ivoirienne sont là, nos traits d'union. Quiconque le comprend ainsi, ne devrait point chercher à détruire l'Etat, c'est-à-dire, lui-même


Que vous inspire la réponse du Président sur le problème de leadership entre les cadres, le cas d'Issia ?

Le Président Gbagbo a rendu hommage à Bohoun et Tagro, deux serviteurs de l'Etat. Combien de citoyens n'aimeraient pas recevoir un tel hommage public ? De leur vivant, ces deux cadres d'Issia sont sublimés. Quand on est à ce stade de considération, doit-on encore se rabaisser dans des querelles de clocher ou de leadership ? La réponse du Président me convient. Cela interpelle aussi, nos cadres de l'Ouest. L'environnement politique de notre région, l'Ouest, est comparable à celui des autres régions du pays. Les humeurs et les ambitions individuelles prennent le pas sur l'intérêt général. C'est dommage ! Duékoué n'a pu voter son Conseil Général et chaque année, il nous passe sous le nez, une dotation budgétaire d'au moins un milliard de Fcfa. Pour une région qui avant la guerre était l'une des moins équipées en infrastructures. Les pourrissements des situations que nous connaissons aujourd'hui, proviennent en grande partie des extrémismes incontrôlés et incontrôlables, de l'absence de relativisme dans les certitudes "délirantes" et absurdes. Là où l'on devrait ensemble, parler d'union, de développement, de réconciliation et de pardon, c'est la guerre de clans. Il nous faut apprendre à conjuguer l'intérêt général dans le détachement de soi au bénéfice d'autrui.


Que vous inspire la naissance à Issia d'une plate-forme associative regroupant allogènes et autochtones ?

Cette initiative, bien que tardive, est à saluer. C'est dans cet esprit que nous arriverons à mettre à plat tous les litiges en suspens et en cours pour une réconciliation sincère et durable au niveau des différentes composantes de la population car le progrès ne vaut que lorsqu'il est partagé par tous. Dans le respect de la mémoire des victimes, dans la compassion réservée à leurs familles, je voudrais effleurer ici le délicat problème des conflits fonciers. Les cas de Guitrozon, Fengolo et Yorozon illustrent malheureusement à bien des égards les drames et les tragédies occasionnés par l'occupation des forêts de nos ancêtres. La récurrence de ces litiges nous oblige moralement et intellectuellement non pas à trancher dans le vif, mais à proposer un "modus vivendi" devant permettre à toutes les parties de se sentir à nouveau dans un environnement de paix et de concorde.

Douh-L.Patrice
pdouh@yahoo.fr
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