x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Économie Publié le jeudi 3 septembre 2009 | RFI

Chronique des Matières Premières : La flambée de la datte en plein mois de ramadan

L’un des plus grands négociants français en dattes reconnait qu’il est à court de Deglet Nour depuis quelques jours. Cette datte récoltée dans tout le Maghreb est principalement exportée par la Tunisie. C’est au moment du ramadan que la consommation est de loin la plus importante partout dans le monde. Ce fruit joue un rôle clé dans ce mois d’abstinence car selon la tradition on rompt le jeûne en buvant de l’eau et en dégustant quelques dattes. La variété la plus appréciée étant la Deglet Nour, ce qui signifie la reine des dattes. 80% des dattes exportées sont donc livrées dans la perspective du ramadan. Avec un défi à relever qui se corse d’année en année : celui du décalage croissant entre le démarrage de la récolte et le début du ramadan. C’est immuable on récolte les premières Deglet Nour en septembre en Algérie, un pays qui consomme quasiment tout ce qu’il produit, et à la mi-octobre en Tunisie, où près de 40% de la production est vendue à l’étranger. Mais le début du ramadan lui, est changeant. Chaque année il démarre dix jours plus tôt. Pour la première fois depuis trente ans environ, il a commencé en août cette année, c’est-à-dire avant le début des récoltes. D’où les tensions actuelles sur le marché avancent certains experts. Le prix est passé en quelques jours de 2 à 3 euros le kilo, une augmentation de 50%. L’explication ne tient pas la route d’après les importateurs car voilà plusieurs années que le ramadan commence avant la récolte du principal exportateur, la Tunisie, sans encombres jusqu’à maintenant. Producteurs et exportateurs ont anticipé l’évolution du calendrier en s’équipant en frigo. La datte fraîche se conserve environ une année à basse température. La hausse de la consommation n’est pas non plus à l’origine de cette flambée des prix. Elle est étonnamment stable. D’après un négociant basé à Marseille, la demande du mois d’août 2009 est stable par rapport à celle de 2008. C’est du côté de l’offre que la situation s’est dégradée. En Tunisie, les usines où sont triées les dattes branchées avant d’être expédiées sont fermées. Soit la consommation locale a bondi, notamment avec le retour au pays des émigrés, soit la récolte destinée à l’export a baissé. Une hypothèse assez plausible : avec la crise, l’accès au crédit s’est raréfié en Tunisie et certains producteurs n’ont peut-être pas pu supporter les frais de conservation pour vendre leur récolte à l’étranger. Toutefois il n’y a pas de quoi paniquer pour le consommateur final, les intermédiaires ayant constitué leurs stocks entre la mi-juillet et la mi-août. La semaine prochaine les premières Deglet Nour seront sur le marché européen. Mais elles auront sans doute du mal à trouver preneur parmi les pratiquants musulmans car elles proviennent d’Israël.

Par Dominique Baillard
PUBLICITÉ
PUBLICITÉ

Playlist Économie

Toutes les vidéos Économie à ne pas rater, spécialement sélectionnées pour vous

PUBLICITÉ