Regardant les images de la visite du président de la République à Issia je ne pouvais que me souvenir de mon voyage dans cette localité. Il y a deux ans. J’avais été invité à prononcer une conférence sur la lecture dans cette ville. Mon sac de voyage déposé dans ma chambre je me suis précipité sur le sanctuaire marial à cent mètres seulement de mon hôtel. Je suis persuadé que le spirituel, le surnaturel peuvent contribuer à combattre la pauvreté. En Afrique, on continue de prendre le pouvoir pour le père de la famille. C’est l’Etat qui doit tout faire. Si on n’arrive pas à s’habiller ou payer sa facture on s’en prend au pouvoir. Si les transports communs sont défaillants on en veut à l’Etat. L’individu dans la société africaine demeure un bébé dans les bras de sa maman. Cette situation de mains tendues vers le pouvoir ou l’Etat se retrouve dans tous les pays d’Afrique. Et cette généralisation montre, on ne peut plus, que l’individu doit avoir, aussi, sa part de responsabilité dans sa situation personnelle. Il n’est pas normal que chacun trouve en l’Etat l’origine de ses difficultés. Un chef de famille qui a un revenu mensuel de trois cents mille francs se trouvera dans une situation inextricable s’il a seize enfants à sa charge. Et c’est la situation de nos gouvernements. L’Etat ne peut donner que ce qu’il possède. Il reste encore un travail de pédagogie intense à faire au niveau du Peuple. Quelle manœuvre possède un gouvernement après avoir payé ses fonctionnaires et remboursé ses dettes extérieures tous les mois. Que peut faire le salarié aux seize enfants après avoir payé la popote , le logement, l’électricité et l’eau ? Rien. Chaque enfant doit trouver des portes de sortie pour ne pas sombrer dans l’indigence. C’est ce qu’on appelle l’imagination. Elle ne vient à l’homme que par une lecture variée et multiple. Dans le cas contraire on sombre corps et âme dans les lieux communs, les critiques acerbes et inutiles. Tout comme les seize enfants, les administrés doivent se prendre en charge. Ne rien attendre de l’Etat signifie qu’on va vers d’autres horizons. La pauvreté peut se combattre de mille et une façons. Issia offre une image positive de ce combat à mener. A la grotte d’ Issia on trouve des milliers de personnes qui y viennent tous les mois chercher la guérison, la prospérité, le bonheur. La fin des misères. Dès qu’on entre dans la cour du sanctuaire, une paix indicible semble vous envahir. Tout le corps semble se régénérer. Le surnaturel vous envahit. La présence de Dieu se fait sentir. La vierge Marie, la mère de Jésus, est accessible en prenant des marches. La « maman » est de couleur noire, habillée dans des costumes beaux et majestueux. J’ai vu des personnes faire le chapelet sur toutes les marches avant d’atteindre la mère des miracles. La prière, rien que la prière à la grotte de la délivrance à Issia. Des problèmes peuvent trouver des solutions par la voie mariale à Issia. Et les témoignages sont nombreux sur ce lieu de pèlerinage en terre ivoirienne. Enfant, doué au catéchisme, ma passion était d’écrire des lettres au bon Dieu que j’enfermais dans une armoire jusqu’à l’obtention de ma demande. A Issia, j’ai déposé ma demande dans un creux. Et j’ai prié. J’ai écrit également des doléances à la Vierge pour une amie qui me l’avait demandé sachant que je partais à Issia. En dehors de mon programme officiel, j’étais toujours au sanctuaire de la délivrance. Lors de mon dernier passage à la grotte, avant de revenir à Abidjan, l’une de mes deux demandes a eu la réponse quand je marchais pour rejoindre mon hôtel à travers un appel de mon téléphone portable. J’avais attendu cet appel depuis des mois. La seconde demande sera satisfaite trois mois plus tard. Je l’attendais depuis deux ans. Mon amie a été exaucée au-delà de sa demande. Toute demande est exaucée selon la foi. Je pense l’avoir. La foi c’est fuir la haine, la jalousie, l’envie, les critiques stériles, la vengeance. Pour ceux qui possèdent le pouvoir du subconscient ce n’est pas Marie d’Issia qui m’a fait cette grâce mais ma certitude de réussir. J’ai un ami prêtre qui m’a dit que Jésus de Nazareth n’a pas guéri tous les malades qui le suivaient. N’obtiennent des résultats que ceux qui ont la foi. Néanmoins, cette foi peut s’adosser sur Marie de la délivrance à Issia. L’essentiel c’est de ne jamais douter. Il est évident que nos critiques systématiques et souvent injustes contre les pouvoirs ne peuvent que nous affaiblir et nous pousser davantage à la pauvreté. Moi, c’est certain, je retournerai à la grotte mariale de la Vierge Marie de la délivrance à Issia. Ainsi va l’Afrique. A la semaine prochaine.
Isaïe Biton Koulibaly
Isaïe Biton Koulibaly