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Showbizz Publié le samedi 5 septembre 2009 |

Débat sur les origines du Zouglou - L’un des fondateurs (Opokou N’Ti) sort de sa réserve, depuis les USA : ‘’Bilé Didier mérite la reconnaissance de la nation’’ - ‘’Christian Gogoua et moi sommes les créateurs du Zouglou’’

• L’un des fondateurs (Opokou N’Ti) sort de sa réserve, depuis les USA

Je parle ici avec la permission et la bénédiction de Christian Gogoua, actuellement en Cote d’Ivoire où il vit et exerce dans les forces de l’ordre, donc dans la Grande Muette. C’est à la faveur du fameux séminaire sur le Zouglou qui s’est tenu à Grand-Bassam cet été 2009 que j’ai été contacté via le téléphone pour apporter un point de lumière sur la source du fleuve culturel qu’est le Zouglou. Séminaire qui s’est déroulé sous la présidence du ministre Sery Bailly et conduit par George Aboké. Aussi, Wikipédia, l’Encyclopédie libre en ligne poste un, écrit signé de Yacouba Koné intitulé « Génération Zouglou », Cahiers d’Etudes Africaines. A la page 168, de ce papier, on peut lire avec frayeur, la grossièreté suivante : « L’année 1990 est un point de repère central pour comprendre l’histoire du Zouglou. Avant 1990, le terme Zouglou n’existait pas ( !). Il s’agissait alors d’une pratique musicale appelée le Wôyô ». Finalement, j’ai été informé d’une cérémonie de décoration des « créateurs » du Zouglou par le ministre de la Culture. Cérémonie lors de laquelle des contemporains, invités par Christian Gogoua pour leurs contributions diverses au mouvement, ont été élevés au grade de chevalier de l’ordre culturel de la République de Cote d’Ivoire. En plus de ces trois (3) événements susmentionnés, s’ajoutent de nombreux articles de journaux sur le phénomène dont la dernière interview du ministre Sery Bailly. Voici donc le chapelet de faits sociaux qui nous amènent à rompre le silence aujourd’hui. Comme tout phénomène social, le Zouglou vient avec son mystère, ses incompréhensions, mais surtout son histoire qui réclame évidemment une part de vérité sur sa paternité ou sa création. Nous sommes ici d’accord sur le principe que même s’il est difficile pour un phénomène social voire national d’appartenir à un seul individu ou un groupe d’individus, il est néanmoins possible d’en retrouver les géniteurs si l’on choisit de vivre avec un minimum d’honnêteté intellectuelle. Je suis loin d’accuser qui que ce soit de manigance. Seulement, j’ai la responsabilité historique et le devoir intellectuel de rétablir la vérité, afin d’éviter la confusion aux générations à venir. LA CREATION L’origine de la danse : Le Zouglou est un phénomène qui a un nom, une expression chorégraphique, un langage, une philosophie, un contexte d’évolution socio-environnemental, une musique. C’est presqu’un phénomène social total. Le Zouglou n’est donc pas seulement une musique ! La définition de notre frère Yacouba Koné s’est maladroitement restreinte au seul aspect d’une étude de l’évolution du genre musical ivoirien pour conclure que « l’origine du Zouglou est de Bilé Didier », comme pour accuser Bob Marley d’avoir créé le Reggae ( ?). L’histoire du Zouglou remonte à l’année scolaire 1984-1985, au lycée moderne de Gagnoa ou Christian Gogoua alias « Joe Christy » a initié des pas inhabituels de danse qui lui sont propres. C’est donc cette expression chorégraphique que Serges Bruno Porquet alias « Opokou N’ti » a amélioré et nommé Zouglou ! Il faut souligner ces faits-là. Voici les deux (2) homos sapiens qui ont reçu l’onction divine de créer la chorégraphie, le nom et la philosophie du Zouglou. L’origine de la philosophie zougloutique : C’est encore Christian Gogoua alias ‘’Joe Christy’’ et Serges Bruno Porquet dit ‘’Opokou N’Ti’’ qui se retrouvent à la cité universitaire de Yopougon en 1988 (Porquet étant à la Cité de Port-Bouët III avant celle de Yopougon), où ils importent leur amitié et fraternité (ils sont cousins), basées sur l’amour vrai, le partage inconditionnel, la transformation des situations chaotiques en occasion de bonheur et de joie. C’est ce tout-là en plus du langage et la gestuelle qui a attiré l’attention des autres étudiants, et qui s’est vite mué en un mode de vie incontournable. LA CITE DE YOP : UN NOUVEL ESPRIT, UN NOUVEAU MODE DE VIE Chaque société, chaque communauté a son identité. Joe Christy et Opokou N’ti ont gratuitement imposé leur nature à la Cité de Yopougon, puis en 2 ans à toute l’Université d’Abidjan. S’est donc créé un noyau autour des 2 amis : feu Zamblé Guy Moro (Watson), Wakouboué Médard (Waka), Brice Bastos (Le Togolo-Zangbéto), Diagou Edmond (Don Diego De Messania), Angaman Georges (Little George), Théodore en Vlougbous, Bakary Ouédraogo, (L’enfant Esprit), César Oulaï (Gnrin Cobaye), Julien (Patsy en Gouly ), etc. C’est ce noyau d’étudiants qui se retrouvait régulièrement à Marne la Coquette (la chambre d’étudiant de Bastos) et surtout au « Café de la Cité » pour communier, pour exprimer une solidarité estudiantine, une fraternité vraie dans un univers estudiantin avec ses réalités mais propre à nous. Cela autour d’un langage que seuls les initiés pouvaient comprendre, avec des pas de danse sous la musique de Celico et bien d’autres artistes non Ivoiriens de l’époque. Il manquait donc une musique...C’est ce nouveau modus vivendi, traduisant le caractère, l’énergie et la nature de Christian Gogoua et de Serges Bruno Porquet, qui a déteint sur tout le Campus de Yop. L’EXPORTATION DU PHENOMENE C’est en 1989 que le Zouglou, en tant que danse, langage et philosophie, s’exporte de la cité de Yop pour celle d’Abobo. Opokou N’ti, possédant des aptitudes chorégraphiques exceptionnelles, a eu la bénédiction du Créateur Joe Christy pour « libérer » à la cité d’Abobo à la demande des « enseignants » (étudiants à l’Ecole Normale Supérieure ‘’ENS’’) qui nous avaient invités pour déguster leur « Kouadio » (leurs bourses). Quelques semaines plus tard, viendra la démonstration du Zouglou en milieu non estudiantin. C’était donc à la salle des fêtes de Koumassi, au moment ou le Ziguéhi était une réalité en Côte d’Ivoire, qu’Alain Tahi et Lago Joseph (Commissaire Tricot) ont facilité une démonstration du zouglou. L’homme de lettre et de culture Alain Tahi (étudiant à l’époque) voulait déjà reprendre le phénomène et nous n’y voyions aucune objection. Joe Christy rentrant à l’école de la Gendarmerie Nationale, c’est Waka qui prend la relève du mouvement à la Cité de Yop durant la crise universitaire de 1990. Il faut lui rendre hommage, parce que sans lui, l’esprit aurait disparu. L’ASPECT MUSICAL ET L’EXPOLSION DU PHENOMENE Une visite de Joe Christy m’informe du fait qu’un jeune frère du nom de Bilé Didier est venu le voir sur recommandation de Waka pour exploiter en musique la philosophie du zouglou. Venant du Lycée de Bassam avec ses amis Loubé, Moses Bakou...Ils souhaitent exploiter le mouvement C’est l’introduction de l’esprit Wôyô à Yop, l’ingrédient musical manquant à la philosophie « Zougloubehi ». La bénédiction est donc donnée à Bilé Didier pour la naissance de l’album « Gboklo Koffi » sur fond musical de Wôyô, de You Phaseur, Esprit Wôyô, etc. Il faut dire qu’il a respecté la tradition africaine par une offrande symbolique suivie d’une libation. C’est à partir de cet instant que le document de notre frère Yacouba Koné prend tout son sens, puisqu’il explique et présente l’aspect musical du phénomène. Et donc nous nous faisons le plaisir d’en citer un extrait : « L’année 1990 est un point de repère central pour comprendre l’histoire du Zouglou....Il s’agissait alors d’une pratique musicale appelée le Woyo... Le Woyo tire vraisemblablement, et pour une bonne part, son inspiration des chants et sonorités du terroir. On notera une influence sensible du terroir "bété" sur le Woyo, et, à une moindre mesure, une influence d’origine étrangère, celle-là liée à la tradition hospitalière de la Côte d’Ivoire (Ghana). Le Woyo met en présence un groupe constitué d’acteurs essentiellement jeunes. Un lead vocal, un chanteur en second chantant parfois en duo avec le lead, des répondeurs (choristes). Au niveau instrumental ; essentiellement des instruments à percussions. Un nombre variable de tam-tams dont principalement le solo. Chaque tam-tam à son importance. A cela il faut ajouter d’autres instruments grelots, castagnette et le fameux couple : cuillère-bouteille. Cette pratique musicale a gagné de l’audience à la faveur d’évènements joyeux : manifestation sportive (OISSU) ou évènement triste (funérailles)... » LA RECONNAISSANCE MEDIATIQUE Il faut reconnaître qu’il n’y a pas de vente sans marketing. Le premier papier sur le zouglou a été écrit par Leslie Leroy de « La Voie » ; Une interview à Serges Bruno Porquet. Puis est arrivé le Parrain du mouvement, Georges Aboké. C’est ce dernier qui m’a donné l’occasion de faire des interviews avec la 5 française et la RTI 1ère chaîne, ‘’Tempo’’, un débat télévisé « Rencontre » avec Didier Bilé sur le Zouglou et le Vohou-Vohou comme art de récupération en 1992. Il faut aussi noter la collaboration de Claude Tamo. EN CONCLUSION : Comme pour tout phénomène, il y a la naissance, la croissance, et la mutation ou la mort. C’est une trilogie dont la troisième articulation peut échapper aux créateurs. Et c’est à juste titre que nous avons décidé, Joe Christy et moi, de nous éclipser pour que l’histoire suive son cours ; la survie du mouvement au profit de la Côte d’Ivoire étant plus importante que la satisfaction de notre ego. L’essence même de la philosophie zougloutique n’est-elle pas le sacrifice du moi au profit de la conscience collective ? Néanmoins, il est de notre devoir, en tant que véhicule, de protéger l’œuvre que Dieu a donnée à son peuple. Aujourd’hui, le Zouglou est incontestablement un vecteur de mobilisation de la jeunesse ivoirienne, sinon le plus fort. Donc il faut faire attention à la dérive, vu que la Côte d’Ivoire est devenue très politique et que tout est matière à récupération politique. Les créateurs du Zouglou et tous ceux qui ont collaboré à la construction du phénomène appellent à la vigilance, afin que l’esprit originel ne soit pas galvaudé. Nous trouvons aussi maladroit que les jeunes artistes du Zouglou n’aient jamais rendu un quelconque hommage à Didier Bilé dans aucune de leurs chansons. C’est bizarre, n’est-ce pas ? L’Ivoirien sait normalement apprécier le bienfait. Nous saluons donc Didier Bilé et tous les Parents du Campus. « O toi un frère, C’est qui ça ? ça réussit toujours en salutation, Spaghetti, dure en dahi ! ». Nous sommes encore vivants ; et même les morts sont décorés à titre posthume. Donc, même si notre but n’est pas de recevoir une quelconque décoration, force est de reconnaître qu’il serait profitable d’organiser le prochain séminaire intellectuel sur ce phénomène social en nous y associant. Le ministre Sery Bailly dit que l’objectif du séminaire était de retrouver les vrais créateurs pour leur rendre hommage, nous voulons donc simplement faire économiser de l’argent à la Côte d’Ivoire en disant simplement que Christian Gogoua est en Côte d’Ivoire et Serges Bruno Porquet est encore vivant aux USA. Vous pouvez nous rendre hommage, maintenant que nous avons été retrouvés.

Serges Bruno Porquet
Regulatory Writer/Pharmaceutical Process Scientist Département des Affaires Industrielles et Pharmaceutiques Sanofi-Aventis USA
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